L'agrégation
consiste à offrir au client une vue unique et
homogène de l'ensemble des opérations
effectuées (quels que soient les établissements
détenteur du compte) ainsi que l'accès
à un périmètre d'offres de produits/services
optimal (quels que soient les producteurs des produits
et services). L'enjeu est donc simple pour les acteurs
financiers:
devenir la banque "chef de file" de la relation
client, en permettant l'agrégation des comptes
que détient son client auprès de ses concurrents.
Le client final a ainsi la possibilité d'accéder
via un point unique à l'ensemble de ses
comptes, services et outils de manière personnalisée.
Une
offre d'agrégation peut être large, allant
de la simple agrégation de comptes à la
notion d'agrégation de services, la recherche
de "vente croisée" entre ces offres
et l'exploitation des données ainsi collectées
sont au cur des préoccupations des établissements
souhaitant développer ce type d'initiatives.
L'offre
actuelle
Les premières applications d'agrégation
(Personal Financial Agregator) ont été
introduites sur le marché américain par
de nouveaux entrants tels que Yodlee, Byall accounts
Ces acteurs ont la particularité de se positionner
à la fois en tant que fournisseur de logiciel
et fournisseur de services : positionnement d'intermédiation
dans lequel Yodlee (par exemple) devient l'intermédiaire
entre les banques et le client. Ce dernier mandate l'agrégateur
qui, en son nom, collecte et restitue les données
localisées auprès de "n" établissements.
Le marché Européen se caractérise
par un degré d'application certes faible mais
original, car il émane :
- soit de banques qui ont développé une
offre spécifique permettant l'agrégation
telle que Bankinter - sur le marché Espagnol
- qui avec son offre ebankinter.com permet à
ses clients ou non-clients d'agréger des données
auprès d'une dizaine d'établissements
(My Citi adopte un modèle similaire sur le marché
Anglais),
- soit de fournisseur de logiciel qui, installé
sur le poste du client final supporte les fonctionnalités
d'agrégation (offre "accountunity"),
logiciel aujourd'hui distribué par le Financial
Times sur le marché anglais.
Cependant,
la véritable proposition de valeur résidera
dans la création d'offres globales couvrant à
la fois la restitution d'informations hétérogènes
de manière agrégée, des outils
transactionnels multi-établissements ainsi que
la délivrance effective de conseil personnalisé.
Conséquences
technologiques
L'impact sur les architectures et systèmes d'informations
est triple, et se situe au niveau :
- des données en permettant la collecte et l'agrégation
de données issues de back-offices, d'outils de
gestion de contenu ou encore de sites Internet ,
- des services métiers en permettant la création
de services métiers homogènes, urbanisés
et supportés par un Business Process Modeling
permettant l'enchaînement de ces services,
- de la présentation et de la restitution multi-canal
en offrant un accès unique, personnalisé
et sécurisé.
Les
recommandations en terme d'évolution des systèmes
d'informations sont les suivantes :
1) Le principe de l'agrégateur de données
est d'isoler les techniques d'accès aux données
source, des fonctions métier développées
autour du service d'agrégation. L'agrégateur
de données permet également de maintenir
une copie locale des données issues des contributeurs
et d'y associer éventuellement une analyse complémentaire
pour obtenir des données consolidées.
Les besoins d'infrastructure sont donc similaires à
ceux réclamés par la mise en oeuvre d'un
datawarehouse issu de données opérationnelles
(techniques Extract/Transform/Load), de rafraîchissement
(sur demande ou souscription) et de transformations
de données.
2)
Les infrastructures nécessaires au service d'agrégation
sont essentiellement basées autour de référentiels
croisés, "mapping" des identifiants
et une rigoureuse gestion des habilitations qui doivent
permettre une forte traçabilité des opérations.
Le service d'agrégation pourra ainsi solliciter
l'agrégateur de données (JDBC ou requête
EAI) ou solliciter la collecte depuis les sites contributeurs
à travers des composants d'accès. Il est
important d'isoler les contributeurs à travers
des fonctions de serveur d'intégration pour assurer
la transformation des messages et l'extension des protocoles
en fonction des contributeurs utilisés.
3)
Et enfin, la nécessaire intégration du
service d'agrégation au niveau de l'agrégateur
de présentation (outil de gestion de contenu)
en étendant ce service en tant que Web Service.
Lorsque l 'agrégateur de présentation
est assurée par l'établissement financier,
l'appel au service d'agrégation se fait d'une
manière classique par appel de l'EJB. Les fonctions
de l'outil de gestion de contenu assurent l'agrégation
complémentaire de type contenu éditorial
et syndication ainsi que les mécanismes de mise
en production des pages statiques.
Stratégie de capitalisation de la relation client
En synthèse, quelques constats et réflexions
s'imposent :
- Le développement du concept sur les marchés
européen et français de l'agrégation
et la distribution de services est intimement lié
à l'établissement d'accords inter-bancaires
(protocoles d'échanges) ainsi qu'à la
levée de toutes les contraintes juridiques,
- La pénétration de cette thématique
sur le marché français ne sera vraisemblablement
pas à l'initiative de nouveaux entrants technologiques
mais plutôt induite par une évolution fonctionnelle
et technologique de solutions existantes (solutions
CRM et de gestion de contenu principalement),
- La valeur de l'agrégation ne vaut que si elle
est incluse au sein d'une stratégie de la relation
client qui s'appuie sur des capacités de capitalisation
de la connaissance client.
Le véritable défi est de passer d'une
notion d'agrégation de comptes à celle
d'agrégation d'offres de produits/services, afin
d'optimiser les relations entre les différents
métiers et filiales existants au sein d'un Groupe
Bancaire. L'intégration des partenaires et fournisseurs
dans la relation client pourra alors capitaliser sur
ce socle fonctionnel et technique.
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