Il s'agit de la première société
cotée en bourse à sortir du cadre posé par le Chapitre 11 de
la loi américaine relatif à la protection contre les faillites.
Editeur de solutions de gestion des ressources informatiques (ISTM), Peregrine
Systems a mis en oeuvre un plan des plus rigoureux pour parvenir à ce résultat.
S'étendant sur une période d'un an et demi, il couple un refonte
de la politique produit à des mesures de restructuration draconiennes.
Retour sur l'origine des difficultés de cet acteur et zoom sur la stratégie
élaborée pour y faire face.
Andersen
pointé du doigt
"Face à l'évolution
du marché en 2001, nous avions décidé de nous défaire
de notre offre BtoB destinée à la gestion de la relation fournisseur
et de resserrer nos technologies de gestion d'assets (objets informatiques
et télécom, flotte de véhicules et immeubles) au sein d'une
gamme de produits unique", rappelle Bruno Buffenoir, directeur Marketing
et Alliances de Peregrine Systems Europe du Sud. L'objectif de ces mesures ?
Elles visent à recentrer le positionnement de Peregrine autour deux métiers :
la gestion des ressources de l'entreprise, ainsi que la supervision des services
associés à celles-ci.
En
avril 2002, alors que le plan est en cours de mise en
oeuvre, l'éditeur change de cabinet d'audit au
profit d'Andersen. Problème : les comptes
consolidés publiés dans la foulée
se révèlent faussés. Perigrine
rejette la responsabilité sur Andersen tandis
que, quelques mois après l'affaire Enron, les
créanciers perdent confiance (voir l'article).
Conséquence : durant l'été 2002,
Peregrine abandonne Andersen (pour PricewaterhouseCoopers),
puis décide de se mettre sous la protection du
Chapitre 11 en septembre 2002. "Ce qui nous a permis
de poursuivre la mise en place de nos mesures de recentrage
tout en planchant sur un plan de réduction des
dettes", commente Bruno Buffenoir.
Un positionnement redéfini
Près d'un an de travail aura été
nécessaire pour aboutir à la proposition en question et sa validation
par les différents acteurs en présence. A savoir : les créanciers
de Peregrine en association avec les autorités américaines. Une
phase qui a notamment donné lieu à une campagne de communication
visant à rendre transparent le processus. A cela s'ajoutant la signature
d'un partenariat avec IBM en vue de garantir aux clients la poursuite du support
technique des solutions le cas échéant. Depuis le 7 août 2003,
les protections légales appliquées à Peregrine dans le cadre du
Chapitre 11 sont officiellement levées.
"Comme prévu, nos applications sont désormais focalisées
sur la gestion du cycle de vie des actifs et la gestion des services liés
à ces derniers (help desk, etc.)", confirme t-on chez Peregrine. Outils
d'inventaire, référentiel d'objets, interface de pilotage globale
(taux d'utilisation, suivi des coûts, etc.), fonctions de support technique
et de gestion des demandes... Aussi diverses soient-elles, les possibilités
offertes par Peregrine ciblent principalement deux problématiques :
"la rationalisation des ressources et des politiques d'achats d'une part,
un besoin de plus en plus présent de suivre en quasi temps réel
la valorisation des immobilisations."
Peregrine reste une grande entreprise
Comptant 3500 personnes en 2001, le personnel
de l'éditeur représente aujourd'hui quelque 700 personnes. Un redimensionnement
radical qui s'explique notamment par les différentes opérations
de cession d'activités opérées depuis un an (pôle BtoB
et Remedy) ainsi qu'une réorganisation du pôle R&D faisant suite
à la simplification des gammes.
|