Repris par un investisseur historique, l'éditeur ambitionne de devenir leader du marché des moyennes et grandes entreprises (mid market) et absorbe au passage son concurrent Talisma. (Lundi
13 octobre 2003)
Pivotal vient de se faire racheter par l'un de ses
investisseurs historiques - le groupe financier Oak Investment Partners - qui,
dans la foulée, a procédé au rapprochement de l'éditeur
avec un de ses concurrents, la société Talisma.
Recherche de taille critique internationale, de complémentarité
d'offre, volonté de stratégie à plus long terme que le seul
trimestre fiscal boursier, telles sont certainement les motivations des dirigeants
de Pivotal dans cette double opération capitalistique.
Une
décision de croissance "Oak Investment Partners était
déjà actionnaire de la société en 1994, ils ont toujours
continué de nous observer. De plus, le marché américain redémarre,
la concentration dans le CRM s'accélère et le segment du mid-market
sur lequel nous sommes positionnés est le plus porteur : nous voulions
donc récupérer les fruits de nos investissements, dans un marché
que nous avons fortement contribué à créer", explique
Didier Mamma, vice-Président France et Belgique de Pivotal, au sujet du rachat
de Pivotal par Oak.
Avec un équilibre annoncé pour le prochain trimestre, 20 millions
de dollars de trésorerie et pas de dette, l'éditeur n'avait pas
le couteau sous la gorge, mais il a préféré s'adosser au
groupe d'investissement pour "s'évader de la vision court terme que toute
société cotée en bourse subit, sachant que l'objectif de
Pivotal est d'être le numéro 1 mondial du mid market", ajoute Didier Mamma.
Précisons qu'Oak Investment Partners deviendra, suite à l'opération,
Des complémentarités
de gamme et de technologies avec Talisma Spécialisé dans le marketing
et le SFA (lire notre article),
Pivotal va en outre absorber Talisma, éditeur plus orienté centres
de contact multimédia et services sur le Web. Cette absorption se fera
de fait car Oak Investment Partners - qui détiendra désormais 75%
de Pivotal - est déjà actionnaire de Talisma. Sur le plan géographique,
la complémentarité est également au rendez-vous car Talisma
est très peu implanté en Europe, ce qui n'est pas le cas de Pivotal.
Enfin, les centres de développement des deux sociétés vont
s'imbriquer, Talisma disposant de 170 développeurs en Inde, à Bengalore,
Pivotal ayant un centre à Vancouver, au Canada mais aussi un centre à
Bengalore. En tout, c'est une force de développement de plus de 350 personnes
qui sera réunie au sein de la nouvelle entité. Aucun licenciement
n'est prévu au sein de cette population de salariés, seule une vingtaine
d'employés plus "administratifs" pourraient être concernés
par des licenciements (sur 700 personnes en tout).
Un socle Microsoft
commun pour une version fusionnée en mars 2004
Au plan technologique, les solutions reposent toutes deux sur la plate-forme Microsoft
.Net. "La totale compatibilité technologique permettra une intégration
aisée. La nouvelle entité, qui gardera le nom de Pivotal Corporation,
devrait sortir une version fusionnée, basée sur Pivotal 5, dès
mars 2004", note Didier Mamma.
Si la fusion se concrétise (l'accord des actionnaires
et de la Cour Suprême de la Colombie-Britannique est encore nécessaire),
Pivotal sera - de par sa taille - encore plus frontalement opposé à
des acteurs concurrents tels que Siebel, Onyx, SAP ou... PeopleSoft.
D'ailleurs, la fusion Oracle / PeopleSoft
semble inéluctable à Didier Mamma : "Oracle est en perte de
vitesse, il a besoin d'être numéro deux mondial, c'est vital pour lui. De plus,
sa capacité financière est actuellement de 7 milliards de dollars de trésorerie,
auxquels il faut ajouter une ligne de crédit de 7 autres milliards... Larry Ellison
l'a réannoncé récemment, Oracle va réussir son OPA sur PeopleSoft".