A l'occasion
de l'ouverture de Progilog, le salon du management de
la chaîne logistique qui se déroule les 26
et 27 novembre au CNIT de la Défense, la Commission
benchmarking de l'Aslog, l'Association française
pour la logistique, a présenté les résultats
d'une enquête, photographie de l'activité
logistique dans les entreprises françaises.
Principal enseignement : en moyenne, pour l'ensemble des
entreprises sondées, la part du poste logistique
dans le chiffre d'affaire net est de 8,8%. Dans la grande
distribution, qui a tendance à externaliser la
gestion de ses stocks, elle n'en représente que
5,2%. A l'inverse, dans les secteurs de la pharmacie et
du commerce, cette part atteint 12,6% de l'activité.
La
répartition des coûts logistiques montre
par ailleurs que 24% sont placent sur le poste approvisionnement,
23% dans la distribution et plus de 30% pour le stockage.
Des chiffres qui mettent en valeur l'importance de chacun
de ces postes dans la chaîne.
Six
grands indicateurs
Ré-initiée tous les deux ans, l'étude
Aslog sonde la centaine d'adhérents de l'Association,
représentatifs de tous les secteurs d'activités.
Son
but, comme l'a précisé Thierry Dromigny,
président de la commission, est de fournir un référentiel
aux entreprises dont la logistique est au cur de
l'activité.
Elle révèle ainsi, sous forme de pourcentages
et d'indicateurs, les pratiques, les processus et les
performances logistiques des acteurs du marché
français. Le tableau suivant regroupe les six principaux
indicateurs et les résultats de l'enquête
qui leurs sont associés :
Nom
de l'indicateur
|
Formule
|
Résultat
moyen
|
Taux
de fiabilité des prévisions des ventes
|
(somme
des prévisions - somme des variances) / somme
des prévisions
|
65%
de fiabilité
|
Taux
de réclamations client
|
nombre
de réclamations /
nombre de livraisons
|
26%
pour le BTP de 1,5 à 6% pour les
autres secteurs
|
Taux
de service client
|
nombre
de commandes livrées complètes et dans les conditions
demandées /
nombre total de commandes
|
90,3%
de satisfaits
|
Taux
de service de la production
|
nombre
d'ordres de commandes /
nombre total de commandes
|
86%
|
Taux
de service fournisseur
|
nombre
de commandes livrées dans les conditions demandées
/
total des commandes
|
88%
|
Taux
de rotation des stocks
|
ventes
annualisées (sur un an ou sur trois mois glissants)
/
valeur du stock en fin de période
|
12%
(soit environ un mois de stock)
|
Source
: Aslog
Du
morcellement à l'imbrication
Où commence la chaîne logistique, où
finit-elle ? Les entreprises ont compris que les grandes
étapes du processus logistique doivent s'enchaîner
et s'imbriquer les unes dans les autres, fluidifiant
ainsi le processus... Ce qui n'était pas forcément
le cas il y a quelques années, quand la chaîne
était morcelée en différentes tâches
considérées indépendamment les
unes des autres (voir à ce sujet notre article).
Si
aucun progiciel n'est capable de couvrir l'ensemble
des étapes de la chaîne, chacun contribue
à les relier. Thierry Dromigny définit
ainsi la chaîne logistique : APS (Advanced Planning
and Scheduling) + ERP (Enterprise Resource Planning)
+ MES (Manufacturing Entreposage System) + WMS (Warehouse
Management System) ; additionnant les quatre systèmes
progiciels qui lient les maillons de la chaîne,
de la planification du processus à la livraison
du bien consommable.
Types
de solutions utilisés
|
Type
|
Pourcentage
|
DSP*
|
plus
de 80%
|
ERP
|
environ
60%
|
MES
|
plus
de 50%
|
WMS
|
moins
de 40%
|
APS
|
moins
de 20%
|
Taux
de couverture fonctionnelle par type de solutions
|
Type
|
Pourcentage
|
ERP
|
31%
|
DSP*
|
27%
|
MES
|
23%
|
*
Développement spécifique propre
Source : Aslog
Ajoutons
également que si 87% des répondants externalisent
la tâche transport, en revanche seulement 13% sous-traitent
l'entreposage (les sociétés de la grande
distribution et du commerce). Ainsi n'est-il pas étonnant
de constater que les systèmes d'informations utilisés
sont pour la majorité des ERP et des progiciels
de gestion des stocks.
Sur
le plan de la traçabilité des produits et
des processus, les marqueurs RFID
ne sont pas encore entrés dans les entreprises
: la technologie n'est utilisée que par 7% des
sociétés sondées. C'est le système
du code barre qui prédomine toujours (pour 46%
des sondés) et la saisie directe des informations
(29%). Mais 18% des entreprises en sont encore à
la déclaration papier !
Les éditeurs d'outils de pilotage, de suivi des
processus et de progiciels d'entreposage ont donc encore,
semble-t-il, un large marché à conquérir
en France.
|