Les licences des logiciels
libres/Open Source constituent un monde complexe et foisonnant.
Proches dans l'esprit général, elles diffèrent
souvent par de petits détails en apparence, mais
dont les conséquences prennent des proportions
parfois importantes. Deux exemples récents viennent
le confirmer.
Apache mais aussi Xfree86
Citons le cas de Xfree86, le moteur graphique pour environnement
de type Unix, dont la version 4.4 avait été boycottée
par les éditeurs Mandrake, Debian, RedHat et OpenBSD pour
écarter tout problème juridique a posteriori. Incriminée,
la licence d'utilisation, modifiée le 29 janvier
dernier, dont on peut lire ici et là qu'elle n'est
"pas compatible avec la [fameuse] licence GPL"...
En
automne dernier, c'était le projet Apache qui
se faisait remarquer en remaniant sa licence appliquée
à la version 2.0 de son serveur HTTP. Critiqué, le texte
est alors retravaillé afin de satisfaire la communauté
et répondre à la compatibilité de la licence standard,
la GPL.
Insuffisant aux yeux de Theo de Raadt, fondateur et
principal animateur d'OpenBSD, le système d'exploitation
libre. Pour celui-ci, "la nouvelle licence Apache
n'est pas acceptable" comme il le déclare
dans un message posté sur une liste de diffusion
OpenBSD. "Le code écrit sous cette nouvelle
licence ne rentrera jamais [dans OpenBSD]", poursuit-il.
Il va même plus loin en décidant un fork
d'Apache, soit une sorte de bifurcation du développement
du serveur Web, en prenant comme point de départ
les versions sous licence Apache 1.1. Le code issu de
ce fork sera utilisé pour les futures
mises à jour d'OpenBSD.
Décision pas anodine
Ce type de décision n'est pas anodin, et traduit
une dissension réelle sur les orientations prises
par l'Apache Software Foundation, dont le serveur Web
est, rappelons-le, le détenteur de plus des deux
tiers du marché. Derrière tout cela se
pose bien sûr le problème lié aux
finalités des licences Open Source.
Dans ce paysage encombré,
deux modèles se distinguent : la General Public
Licence (GPL), émanant de la FSF (Free Software
Foundation), et la licence de type xBSD (voir
l'article), mais ils ne répondent
visiblement pas à tous les besoins au vu de l'arsenal
de licences créées, chacune correspondant souvent à
un logiciel en particulier.
Ces dernières cherchent souvent à redéfinir une
limite entre la reconnaissance de l'uvre débouchant
potentiellement sur une exploitation commerciale et
une compatibilité avec la GPL garantissant toujours
ainsi un pied dans le monde du logiciel libre.
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