Chaque
semaine, le JI présente un choix de solution et l'intégration
du projet par un prestataire. Pour participer à cette
rubrique, contactez Christophe
Dupont.
L'entreprise:
La
maison de négoce d'eau de vie de Cognac
Hennessy, filiale du groupe LVMH (Moët
Hennessy Louis Vuitton). Hennessy détient près
de 38% de parts de marché dans son secteur, et
réalise environ 98% de son chiffre d'affaires
(4,3 millions de francs en 1998) à l'exportation.
Le responsable du projet:
Bernard
Cathala, responsable conseil et études.
Le prestataire: IBM.
La solution: le progiciel
de gestion intégrée BPCS
de System Software Associates (SSA).
Quels besoins ont motivé le projet ?
Bernard
Cathala :
"Jusqu'à la mise en route du projet,
nous disposions d'un système d'information
développé en interne, certes
efficace mais avec des coûts de fonctionnement
élevés. Le système
souffrait de problèmes de communication
transversale (par exemple multiples resaisies
de données des systèmes opérationnels
vers la finance). En 1994, nous avons entamé
une réflexion autour d'une orientation
stratégique pour en arriver à
la conclusion qu'un progiciel de gestion
intégré s'imposait".
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Vous
arrêtez alors votre choix sur BPCS de SSA,
pourquoi ?
"BPCS
était déjà utilisé
par des filiales du groupe en Extrême-Orient.
C'est essentiellement ce qui a motivé
notre choix. Bien évidemment,
on a regardé la concurrence,
notamment SAP. Mais le choix d'un
ERP ne se fait pas uniquement sur
des critères techniques, fonctionnelles.
Des motifs plus "politiques"
entrent en jeu. Quoiqu'il en soit,
tous les ERP ont des inconvénients.
J'estime qu'en adoptant un progiciel,
quel qu'il soit, on ne couvre que
80% des besoins exprimés. BPCS
était une bonne agrégation
d'un certain nombre de progiciels
dont certains avaient déjà
retenu notre attention. Nous avions
l'agrément de le connaître.
Je ne peux pas retenir une raison
précise, c'est plus un faisceau
d'arguments qui a conduit Hennessy
à adopter BPCS plutôt
qu'un autre".
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Vous
avez choisi votre prestataire dans les mêmes
conditions ?
"Non, le
choix d'IBM s'est fait naturellement puisque
nous travaillions avec eux à l'époque
du lancement du projet".
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Quelle
a été votre méthode degestion
de projet, qu'il s'agisse tant de l'organisation
interne que des rapports avec IBM ?
"Je considère
qu'il existe trois composantes incontournables
et tout aussi essentielles l'une que l'autre.
La première composante est
celle des utilisateurs. La mise en
oeuvre d'un tel projet informatique
va naturellement entraîner un
bouleversement de culture. D'où
la nécessité d'avoir
une forte adhésion des utilisateurs
et un chef de projet utilisateurs
fortement impliqué. Toutefois
il faut prendre en compte sa propre
charge de travail. De par ses qualités,
il est nécessaire à
l'implémentation du projet
mais aussi au sein de sa fonction
usuelle.
La seconde composante concerne le support
à la fois sur le modèle de
consulting produits et métiers. Ce
support conditionne le choix des meilleures
solutions possibles, adaptées à
l'entreprise. De fait, ce n'est pas forcément
l'oeuvre du consulting externe.
Nous avons des consultant internes dont
la compétence est double: ils possèdent
une forte connaissance métier et
sont aussi informaticiens. Ils sont les
plus capables de concilier l'ensemble des
contraintes et de suppléer le chef
de projet utilisateur. Et ils peuvent faire
le lien avec la dernière composante,
la composante technique, les services informatiques,
techniques. Ce sont eux qui procèdent
au paramétrage".
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Comment
se sont réparties les équipes
entre Hennessy et IBM ?
"IBM
préconisait l'implication d'une personne
dans chaque service concerné, soit
une quarantaine en tout. De leur côté
ils ont mis à disposition 3, 4 consultants
sur le projet". |
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Et
qui avait la maîtrise d'ouvrage ?
"Il
faut distinguer la maîtrise d'ouvrage,
celui qui assure le suivi opérationnel
du projet, de la maîtrise d'oeuvre
qui est à la charge du prescripteur,
garant de l'atteinte de l'objectif.
Dans le premier cas, c'est IBM qui avait
la main, dans le second, c'était
du ressort de la direction des systèmes
d'informations d'Hennessy".
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Quand
a commencé le projet et quand s'est-il achevé ?
"L'ensemble de la migration a été
découpé en lots. La gestion
de la maintenance a été
traitée de septembre 1996 à
novembre 1997. En parallèle l'implantation
de la gestion de production, du conditionnement
(ordonnancement) a été
réalisée de septembre
1996 a janvier 1998. Ont suivi à
partir d'octobre 1998 l'administration
des ventes, les achats, la gestion commerciale
et la composante finance. Le système
comptable a été achevé
en juin 1999.". |
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Les
délais ont-ils été respectés ?
et les coûts ?
"Grosso
modo, les délais comme les coûts
ont été tenus. Peut-être
d'ailleurs au détriment des objectifs
initiaux qui avaient certainement été
surévalués... Le budget de ce
projet était supérieur à
10 millions de francs". |
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Vous
avez connu des difficultés du fait d'une
barre mise trop haute en amont ?
"Disons que les objectifs ont été
atteints mais après une plus grande
consommation d'énergie en interne,
que ce soit des chefs de projet utilisateurs
ou des consultants. La masse de travail déployée
a été énorme. Les objectifs
majeurs ont été atteints, mais
les ambitions initiales ont dû être
restreintes". |
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Avez
vous estimé le retour sur investissement
?
"On a enregistré une baisse des coûts
de fonctionnement de l'informatique. Pour
le reste, il faut tenir compte des coûts
directs et des coûts indirects. Il est
certain que nous avons gagné en matière
de réactivité vis à vis
des clients, vis à vis du marché.
Le ROI est difficilement quantifiable pour
ce type de projet informatique". |
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Quels
enseignements tirez vous de l'implémentation
de ce projet ?
"La
mise en service d'un ERP, ce n'est pas exclusivement
un problème informatique, c'est une
remise en cause d'une culture d'entreprise,
de toutes les habitudes de travail, donc celà
a un impact fort sur l'entreprise.
Travailler avec un progiciel intégré
sous entend une prise en considération
des répercussions de son travail
propre sur l'ensemble de l'entreprise.
Par exemple, un opérationnel
gestionnaire de stocks n'avait auparavant
pas la perception que chacune de ses
saisies avait un impact sur la gestion
de la comptabilité. Désormais,
cette prise de conscience de la verticalité
du système d'informations a eu
lieu. La communication en est renforcée.". |
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Liens
Internet
Responsable de rubrique : Alain
Steinmann
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