Qu'attendez-vous
de votre application de gestion de la relation client ?
Augmenter la fidélisation de vos clients sur Internet ?
OK. Mais inversons la question : vos clients, qu'attendent-ils
eux, que peuvent-ils espérer de votre système de gestion
de la relation client ?
La question est légitime, si vos clients ne peuvent bénéficier
de vos efforts pour gérer vos échanges avec eux, vous n'en
obtiendrez rien. Ce que veulent vos clients est simple :
de la facilité ! Vous connaissiez la réponse, nous la connaissons
tous, car nous pestons tous contre un piètre service, en
ligne ou non, quand nous sommes clients
. Aujourd'hui,
ce n'est plus le simple rapport qualité/prix qui pilote
les comportements d'achats mais plutôt le ratio qualité/prix/énergie.
Qu'entend-on par énergie :
- L'effort à fournir pour acquérir tel bien ou tel service,
- L'effort à produire pour avoir des relations commerciales
avec tel ou tel fournisseur.
Plus je serai reconnu dès ma deuxième visite, plus on m'en
proposera, moins on m'en demandera, plus moi, à mon tour,
j'en demanderai
Cela peut paraître exagéré mais il n'en
est rien : la différence sera flagrante entre les sociétés
qui respectent le temps de leurs clients et celles qui ne
se sont même pas posé la question. Et c'est encore plus
vrai dans le domaine professionnel où les relations commerciales
sont au cur des échanges de tous les jours. C'est même
le paradoxe du Web : demandez-moi le minimum d'information
et offrez-moi le maximum de services sur mesure !
Cette gestion de l'énergie est l'aspect clé de l'optimisation
des relations clients. Eviter les échanges inutiles (des
appels téléphoniques, des fax ou des e-mails simplement
pour savoir de quoi il s'agit
) permet de réduire les coûts
pour les deux parties.
Les
principaux sites marchands français reçoivent une cinquantaine
d'e-mails par jour et 40% de ces messages concernent directement
les produits vendus en ligne ou les conditions de livraisons.
On imagine facilement ce que peut coûter la gestion de ces
échanges inutiles. On connaissait déjà l'avantage qu'offre
l'Internet dans le domaine transactionnel (c'est l'exemple
classique de l'opération bancaire qui coûte 1,25 Euro quand
elle est traité au guichet, 0,54 Euro quand elle passe par
un centre d'appel, 0,24 Euro par un dab-gab et seulement
0,02 Euro quand elle transite par le Web !) et l'on commence
à comprendre que cet atout peut être mis à profit pour l'ensemble
des opérations impliquant des clients.
Pour minimiser l'énergie (et donc le coût) de chaque mise
en relation avec un client (de part et d'autre), il faut
être capable de faire remonter l'ensemble des données concernant
un client à chaque occasion. Pour cela, il faut s'être mis
en position de recueillir quasi-automatiquement ces données
constituant à terme le précieux historique autour duquel
s'articulera la relation client. Et c'est là qu'intervient
une notion nouvelle : la personnalisation " centrée sur
la relation ".
Actuellement, la personnalisation est [seulement] le prolongement
du BTO
La personnalisation des sites Web, un des grands
enjeux des prochaines années, n'en est qu'aux premiers stades.
Généralement, la notion de personnalisation est définie
ainsi : générer et délivrer le contenu des pages d'un site
en fonction du profil de chaque utilisateur.
La grande poussée en faveur de l'utilisation des mécanismes
de personnalisation est due à la nécessité de passer d'une
production de masse à une production plus individualisée.
Que ce soit pour les ordinateurs ou les voitures, tout le
monde est convaincu de l'intérêt de mettre en place une
production pilotée par la commande du client final (le fameux
" build to order "). Mais le BTO prend tout son sens quand
vos clients définissent eux-même le produit à fabriquer
: le " design to order " précéde forcément le " build to
order ".
C'est ainsi que se présente l'offre de Dell Computer sur
son site Web : vous choisissez directement les éléments
qui vont constituer votre configuration et, ce faisant,
vous participez activement à la conception même du produit
fini ! Cette complémentarité naturelle entre l'outil de
vente et l'outil de production débouche sur une puissante
force en faveur de la personnalisation. Mais il ne s'agit
là que d'une facette de la personnalisation que l'on pourrait
qualifier de " centrée autour de l'offre ".
L'enjeu principal se situe plutôt dans la mise en place
d'une personnalisation des sites " centrée autour de la
relation ". Avec la personnalisation centrée autour de l'offre,
c'est le contenu qui est adapté en fonction des attentes
alors que dans le cadre de la personnalisation centrée relation,
c'est le service qui est adapté en fonction de l'historique.
Historique, voici le mot-clé.
En effet, tous les actes commerciaux entraînent forcément
un ou plusieurs prolongements. Il y a les conséquences naturelles
comme la livraison. Il y a aussi les prolongements accidentels
comme les pannes ou les installations ratées qui suivent
les mises en service. A chaque fois, la personnalisation
centrée sur la relation peut et doit être mise à contribution.
A chaque fois, c'est le minimum d'énergie qui sera dépensé
pour le bien de tous. Or, justement, les sites qui offrent
de la personnalisation centrée relation sont capables "
d'apprendre et de se souvenir " afin d'éviter, par exemple,
de vous redemander votre adresse de livraison alors qu'il
s'agit d'une donnée connue dès la première commande.
Dans ce processus itératif, tout le monde est gagnant :
les clients ne buttent plus sur un mur quand ils s'adressent
à vous. Vous-même aussi, qui constatez vite que les clients
utilisent de plus en plus souvent vos services " amicaux
et apprenant ".
C'est logique, plus vous prenez soin de l'historique de
vos clients et plus ces derniers sont enclins à constituer
un historique avec vous ! Bien entendu, il serait absurde
de limiter cette approche au seul site Web. L'e-mail est
le principal point de contact entre le site Web et chaque
utilisateur, il faut donc y apporter autant de soin qu'aux
pages. On se rend bien compte que l'application de gestion
de la relation client doit donc être capable d'adresser
tous les canaux de communication sur Internet : Web mais
aussi e-mail et WAP. Sinon, vos efforts conséquents sur
un vecteur risquent d'être annulés par l'absence de cohérence
sur un autre vecteur.
Le Web permet de dépasser les concepts traditionnels de
la relation client qui sont, compte tenu du coût d'acquisition
de nouveaux clients, basés sur l'exploitation optimale de
la base installée. Le Web se place sur ce plan comme un
véritable outil de conquête. Sur le Net aussi, il n'y a
pas de véritable conquête sans fidélisation. Toutes les
sociétés ont vocation a apporter un service de suivi à leurs
clients. Généralement, on nomme cela le service après-vente
et cette fonction n'a pas une image très conquérante. En
réalité, il y a beaucoup à gagner à soigner le service client
et beaucoup à économiser à le faire à travers le Web !
Un service après-vente fonctionnant bien devient vite un
argument d'avant-vente. Et un service client qui fonctionne
bien grâce à un site Web, cela permet vite de dégager un
retour sur investissement significatif. On connaît déjà
l'exemple de Cisco mais celui de Sun est tout aussi significatif.
Sun annonçait une économie de plus d'un million de dollars
grâce à l'utilisation d'Internet pour son service client
(demandes de documentation, appels des clients, distribution
des correctifs logiciels, etc.). Petit détail, ce calcul
du retour sur investissement pour le service client de Sun
date de janvier 1995 !
C'est donc le soin apporté à la fluidité du site et à sa
pertinence (grâce à la personnalisation intelligente) qui
va inciter l'utilisateur à s'investir toujours plus dans
votre site et, ainsi, à devenir un client fidèle. La fidélité
du client sera assurée par l'investissement de ce dernier
dans votre site : plus l'utilisateur passera de temps (et
donc consacrera d'énergie) sur votre site, plus il y laissera
des données personnelles, y fera des choix, définira des
fonctionnements, et plus votre site et ce qu'il en a fait,
prendra de la valeur à ses yeux. Cette valeur le retiendra
de passer à la concurrence où il devra refaire tout ce parcours
puisqu'il y sera inconnu
Moralité : favorisez l'investissement en énergie des utilisateurs,
ils deviendront ainsi vos plus fidèles alliés.
[Alain
Lefebvre, vice-président du groupe SQLI]