Bien choisir son hébergeur est l'une des missions critiques
incombant au responsable d'un site avant son lancement. Or,
au vu des nombreuses offres du marché, la démarche
n'est pas aisée. Que l'on soit une grande entreprise,
une start-up dot.com ou même un intégrateur,
les problématiques ne sont pas les mêmes. Comme
en témoignent les différents prestataires d'hébergement,
les jeunes pousses attachent beaucoup plus d'importance à
la rapidité d'ouverture et à la disponibilité
de leur site, au "time-to-market", que les grands
comptes plus enclins à faire confiance à leur
hébergeur quant au respect des délais. "Le
client campe chez nous pour aboutir au plus vite" témoigne
Arnaud Faivre, le directeur commercial de Fluxus.
Il est vrai que déjà, à l'intérieur
des grandes entreprises, le temps ne se déroule pas
à la même vitesse en raison notamment de flux
métiers souvent plus complexes. Mais dans le même
temps, la plupart des clients, quels qu'ils soient, réclament
aujourd'hui la même chose : pouvoir mesurer la
qualité de service et se faire rembourser en cas d'incident
mal géré.
Du côté des offres, les prestataires peuvent
être scindés en plusieurs catégories.
D'un côté, les opérateurs classiques comme
UUnet ou
ISDNet
(filiale de Cable & Wireless) disposent d'infrastructures
réseaux dédiées comprenant leurs propres
fibres. Leurs offres d'hébergement sont essentiellement
positionnées sur cet aspect avec des débits
importants entre les pays et les continents, voire pour certains
comme InterNeXT
(qui appartient à l'opérateur Primus) sur le
territoire national entre leurs différents datacenters.
Selon que le site est un intranet ou un extranet reliant plusieurs
filiales, ou un site de commerce électronique d'audience
principalement française, il faudra faire un choix.
D'un autre côté, les hébergeurs de sites
critiques tels Fluxus ou Integra,
qui se présente plutôt comme un opérateur
de commerce électronique, s'orientent davantage vers
l'élargissement de leurs offres de services tout en
prenant en compte un large éventail de technologies.
Dans ce cas, il convient d'observer les différents
accords de peering signés par l'hébergeur avec
des opérateurs, afin de se faire une idée sur
les débits. Enfin, d'autres tels Colt
Telecom ou Easynet
arborent un double positionnement, avec leurs propres réseaux
et fibres, et une offre de services relativement étendue.
En revanche, leurs choix de technologies sont souvent plus
réduits.
Dans tous les cas, le choix d'un hébergeur doit être
effectué en fonction de ses spécialités
et doit être précédé d'un audit.
L'hébergement partagé, qui se destine aux sites
plaquettes, reste une solution à faible coût
pour ceux qui ne demandent pas plus qu'une présence
sur le Net. La prise en charge de la machine du client laisse
petit à petit la place à des serveurs dédiés,
qui apportent moins de liberté quant au choix des plates-formes
et des applications mais peuvent éviter des investissements
coûteux et faciliter la maintenance. De leur côté,
les SLA (Service level agreements ou accords sur la qualité
de service) doivent être garantis par contrat avec des
pénalités en retour. Mais souvent, ceux-ci peuvent
être magouillés et ne concernent pas toujours
les mêmes prestations. N'attendez pas en général
d'un hébergeur qu'il puisse s'engager sur les temps
d'accès en provenance de n'importe quel point du globe.
Rares sont ceux qui en sont actuellement capables, car la
technologie nécessaire ne semble pas pour l'instant
tr ès répandue. Enfin, l'hébergement
d'offres ASP reste encore peu démocratisé. En
effet, il réclame des infrastructures très critiques
dans le datacenter en même temps que la quasi-intégralité
des services proposés dans les autres offres. Néanmoins,
cette activité, en plein décollage, devrait
devenir plus présente à partir de 2001.
[François Morel,
JDNet]
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