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Chaque semaine, le JI détaille la construction et l'évolution de sites Web remarquables. Pour participer à cette rubrique, contactez François Morel.

L'entreprise : fondée en septembre 1995, la société 1855 SA développe et maintient un site de commerce électronique consacré à la vente de vins fins. Confortée par son offre de produits supérieure à 3 500 références l'entreprise se compose actuellement de 25 personnes.
Le responsable du projet : à 26 ans, Thierry Maincent co-dirige 1855.com avec Emeric Sauty de Chalon, un ami du même âge qu'il connaît depuis 15 ans, et avec qui il a fondé l'entreprise en sortant de l'université. En qualité de directeur, il coordonne la politique de la société en matière d'informatique, de logistique, de finance et de produits.

Quels étaient les objectifs du site au départ ?
Thierry Maincent : "En ce qui concerne notre positionnement initial, nous avons commencé à nous adresser aux entreprises en leur proposant des coffrets cadeaux. Quand nous avons créé le site, notre premier objectif se situait au niveau de l'arborescence et du design. Nous voulions que l'amateur de vins s'y retrouve très facilement, et qu'il y trouve ce qu'il recherche. Au fond, l'important est qu'il se sente chez lui. Pour cela, nous lui proposons une offre unique en nombre de références, ainsi que la possibilité d'y accéder comme il le souhaite par plusieurs portes d'entrées. Enfin, il y a le côté personnalisation. Quand le client arrive, il n'est pas simplement un internaute parmi d'autres, mais il est automatiquement reconnu avec ses vins commandés et ses préférences, l'historique de ses commandes, et ainsi de suite..."

Qu'apportez-vous comme valeur ajoutée à vos clients ?

"Notre principal positionnement est l'offre de vins. Au delà du nombre de références, nous proposons à l'amateur de vins fins tout ce qu'il souhaite, est buvable et de qualité. On doit pouvoir trouver tous les bons vins sur 1855, tous les grands crus de Bordeaux, les vins nobles de la vallée du Rhône, des pays de la Loire, etc. Notre offre va continuer à s'élargir et touchera également au nouveau monde, avec notamment les vins californiens, australiens et d'Amérique du sud. De plus, si le client ne trouve pas ce qu'il cherche, il nous le signale et nous prenons contact avec le producteur. Notre logique est de se placer devant le client et de regarder ce qu'il souhaite. Beaucoup de nos concurrents ne fonctionnent pas comme cela.
Notre second positionnement en terme de services est la personnalisation. Nous reproduisons sur Internet une démarche client naturelle, en proposant des services et une offre personnalisée. C'est ce que l'on appelle du one-to-one. Pour nous, c'est en fait la démarche initiale du commerce de base. Un bon commerçant saura faire passer le message: pour vous, j'ai ce qu'il vous faut."


Quels ont été les moyens investis, financiers et humains ?

"Nous avons été une dizaine à travailler sur la réalisation du site entre avril et septembre 1995. Autour de ce noyau, d'autres personnes se sont occupées de gérer la logistique, les aspects financiers et les produits. Côté matériels et logiciels, nous avons choisi de travailler avec un hébergeur, Interface, qui a investi pour nous et nous a proposé une solution de location au forfait de 10 000 francs par mois. Enfin, pour notre informatique interne, nous sommes tous équipés d'iMac."


Avez-vous calculé un retour sur investissement ?

"Comme la plupart des dot.com, nous avons du mal à répondre à cette question. Bien sûr, nous souhaitons être rentables, mais le retour sur investissement n'intervient que lorsque l'on arrête d'investir. Or, nous sommes comme le marché en phase de croissance. Si l'on regarde notre compte de résultat dans 2 ou 3 ans, nous ne serons pas rentables. Mais le modèle financier, lui, est rentable. La question du retour sur investissement vaut pour les schémas classiques de l'économie traditionnelle."


Sur quels outils s'appuie 1855.com ?
"Nous fonctionnons sur un système classique avec des bases de données Filemaker de Claris sur Macintosh. Nous utilisons cet outil en interne et pour le site également. Un plugin sert d'interface entre le serveur de bases de données Filemaker sur Mac G4/400, et Webstar sous Linux, le serveur applicatif Web petit frère d'Apache. Ce plugin, du nom de Lasso, joue le même rôle que ASP ou PHP-3 vis à vis des bases SQL. Tous ces langages sont différents mais reposent sur les mêmes principes de développement."

Pourquoi avoir choisi le Macintosh ?
"Le Mac, c'est simple et c'est super efficace ! Je ne suis pas informaticien de profession, et pourtant cela ne me pose aucun problème technique. Au départ, nous avons commencé sur Filemaker, et cela nous a semblé bien. Nous avons pu trouver un développeur de génie pour mettre cette base de données sur le Web avec Lasso. De plus, comme ces technologies sont ouvertes, si Filemaker ne convient plus, il est facile de le remplacer par SQL, Oracle ou même Sybase. Aux Etats-Unis et au Japon, d'ailleurs, Filemaker est le leader sur le marché des bases de données pour les particuliers et les PME."

Avez-vous rencontré des difficultés techniques ?
"Très peu, en fait... Ce qui est compliqué, ce n'est pas le langage et la façon dont on utilise un logiciel, mais celle dont on organise et hiérarchise les informations. Lorsque l'on construit une base de données, on commence à collecter un paquet d'informations. Mais si l'on s'aperçoit qu'il faut tout réorganiser, cela devient très long et compliqué. C'est au niveau du cahier des charges, en amont, que se fait tout le travail de réflexion. "

Des problèmes particuliers concernant la montée en charge ?
"Nous travaillons avec deux équipes de sous-traitants, La Source Multimédia pour les bases de données et Interface pour l'hébergement. Ce sont des personnes comme nous, qui sont jeunes, réactives et flexibles, et qui savent mettre les moyens en face de leurs clients. Quand nous leur disons que nous allons monter en charge, ils mettent le paquet. Nous n'avons jamais eu, comme certains ont connu, des plantages de quelques jours, mais seulement quelques problèmes dus aux mises à jour de logiciels qui ne sont pas toutes débuggées. Mais nous faisons cela en général au cours de la nuit. En revanche, nous n'avons jamais eu de plantage parce qu'il y avait trop de monde sur le site."

Quelles sont vos statistiques de connexion ?
"Nous ne regardons jamais le nombre de pages vues. Nous accueillons entre 50.000 et 100.000 visiteurs uniques par mois. Cela dépend des moments. Au moment où les gens paient leurs impôts, ils n'ont pas forcément envie de venir sur un site de vins."

Comment gérez-vous l'ergonomie ?
"Nous nous sommes chargés de la partie graphique et de l'ergonomie. Pour cela, nous avons réalisé un prototype Web quasi-complet avec un logiciel de mise en pages, et nous l'avons apporté chez Absolut, une agence de design Web rachetée par Euro RSCG il y a quelques semaines. Nous avons voulu bâtir quelque chose de simple, avec l'axe de navigation sur l'offre et les familles de produits comme font les anglais. La question de la rapidité de réponse a été abordée avec le choix de nos technologies. Nous avons opté pour Filemaker et Lasso parce qu'ils sont aussi rapides et flexibles, donc efficaces concernant la montée en charge. Concernant la navigation, il faut 3 ou 4 clics de souris pour arriver à la liste des produits, un seul si l'on choisit une référence affichée sur la page d'accueil, et 2 en utilisant le moteur de recherche."

Des tests ont-ils été conduits ?
"Nous avons fait du "débuggage". Chaque fois que nous lançons quelque chose, nous débuggons au niveau du graphisme, de la technique, et du contenu pour vérifier l'information. Nous avons deux équipes là-dessus, d'abord l'effectif de 1855 en interne, et aussi en externe nos meilleurs clients qui nous renvoient leurs impressions. En tout, nous disposons d'à peu près 50 personnes pour les tests. C'est peut-être quelque chose que nous formaliserons un jour."

De quelle façon tenez-vous compte des retours des utilisateurs ?
"Ce qui est sûr, c'est que nous ne faisons pas un mail "Tout" avec 300 e-mails au webmaster, car je ne vois pas comment celui-ci peut répondre au client sur un produit, par exemple. Dans les 25 personnes qui composent 1855, nous avons 25 personnes qui sont consacrées à cela. Nous proposons le même système qu'Amazon, avec des adresses e-mails différentes en fonction du type de requête : proposition de partenariat, problème technique, informations sur les produits, etc."

Quelles leçons avez-vous tirées de votre expérience, et quels conseils donneriez-vous à ceux qui se lancent ?
"Nous nous amusons beaucoup. Monter une start-up et un site, c'est à la fois passionnant et drôle. En fait on apprend 100 fois plus qu'en travaillant pour n'importe quelle entreprise. Mais là où cela devient compliqué, c'est lorsqu'il faut gérer la croissance. Il faut savoir l'anticiper, et c'est dur quand on a notre âge, car nous n'avons pas 35 ans avec l'expérience de cela. Nous nous faisons donc conseiller par beaucoup de personnes expérimentées. Un point important est de ne pas sous-estimer les délais. Il vaut mieux éviter de dire qu'un site ou un produit sort dans 3 semaines si ce n'est pas vrai. Mais si l'on dit que cela sort dans 2 mois, il faut que cela soit prêt pour cette date. Enfin, monter une start-up, c'est fun, mais cela reste du business. Il faut bien sûr savoir redescendre sur terre. Les idées ne valent que s'il y a du travail derrière."


Liens utiles
L'entreprise et le site :

1855.com

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