Chaque
semaine, le JI détaille les étapes de la construction
et présente l'évolution de sites Web remarquables.
Pour participer à cette rubrique, contactez François
Morel.
L'entreprise: Maporama
est une jeune start-up dont les statuts de SA ont été
déposés le 17 février 2000. Un mois
après, le site de cartographie a été
mis en ligne. A la mi-mai, la société a levé
27 millions de francs auprès de Galileo, FD5 et
la Financière de Brienne. Le trafic du site, qui triple
quasiment chaque mois, représente près de 360.000 pages
vues au mois de mai. Plus de 2.200 personnes utilisent
le service à travers un assistant personnel. Depuis
la mise en ligne de la version WAP il y a quelques semaines,
quelques dizaines d'utilisateurs ont accès aux cartes
sur leur mobile compatible Internet.
Le
responsable du projet: Laurent
Vermot-Gauchy, en tant
que président-directeur général, se charge
de l'organisation, de la recherche de financements et des
aspects marketing de par son expérience passée.
En tant que vice-président développement et
production, Alexis Kartmann
définit les architectures et la mise en oeuvre des
moyens humains et financiers pour le développement
du site et de ses fonctionnalités.
Quels
sont les objectifs de départ du site ?
Maporama:
"A l'origine, nous voulions lancer un
portail géographique qui permette d'organiser
les déplacements sur terre, que ce
soit autour de chez soi ou plus loin. A partir
de l'adresse saisie, l'utilisateur trouve
le plan d'accès sur le site, et peut
également savoir ce qui se trouve alentours
: hôtels, parkings et même lieux
de loisirs et de culture. Nous allons bientôt
passer dans une deuxième phase avec
des solutions qui permettront à l'internaute
de réserver et de commander à
partir de Maporama.com, sur la base de partenariats.
Il pourra par exemple réserver une
chambre après avoir vu où se
trouvait l'hôtel." |
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Quelle
est votre valeur ajoutée ?
"Elle repose
sur trois axes de développement stratégique
: la couverture géographique, l'efficacité
selon laquelle l'internaute accède
à sa carte en un clic de souris,
et le fait d'être multi-supports,
consultable à partir de plusieurs
types de terminaux. Pour les assistants
personnels équipés de PalmOS
ou Windows CE, et les téléphones
mobiles WAP, nous utilisons AvantGo. Nous
sommes en train de faire le nécessaire
pour être bientôt présents
sur d'autres supports tels que la télévision
interactive et l'Internet embarqué
dans les véhicules. Concernant la
couverture géographique, nous avons
déjà mis en ligne l'Europe,
les Etats-Unis et nous allons compléter
cette couverture fin juin avec plus de 180 pays
en ligne pour un total de plus de 635.000 villes
autour du globe."
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Quels
ont été les moyens investis, financiers
et humains ?
"Nous avons
dépensé un million de dollars
avant notre premier tour de table. Cette
somme se décompose en trois postes.
La totalité du matériel représente
environ 25 % de ce budget, les partenaires
de développement 50 %, et les
salaires en interne 25 %. Le site se
construit petit à petit depuis 6 mois
avec des fonctions supplémentaires
toutes les semaines."
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Pour
quand prévoyez-vous d'être rentable
?
"Pas au
jour d'aujourd'hui, puisque nous sommes
dans une phase d'investissements. En fonction
du business plan, nous devrions être
rentables à la fin 2002. Nous avons
deux sources de revenus : les bannières
publicitaires et la vente de tout ou partie
de notre service à des sites tiers
comme pour la rubrique Plans et itinéraires
sur Nomade."
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Quels
sont les principaux défis du site sur le plan technique
?
"La
principale difficulté est liée au
fait que la cartographie et le calcul d'itinéraires
ne recueillent pas beaucoup de compétences
sur le marché. Nous travaillons avec la société
GeoConcept qui édite un outil du même
nom, et avec qui nous partageons les mêmes
locaux. Et aussi, la cartographie réclame
une consommation beaucoup plus importante en terme
de performances que les sites de contenus classiques.
Or, le fait de tenir la charge est notre principale
préoccupation. Nous essayons de ne pas nous
retrouver coincés par rapport à nos
ambitions de trafic, qui sont d'atteindre 100 millions
de pages vues d'ici la fin de l'année 2002."
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Sur
quels outils s'appuie Maporama.com ?
"Le
site se compose de deux parties. Les applications
de cartographie représentent notre back-office.
GeoConcept tourne sur une plate-forme mixte Windows
NT/2000. La partie frontale, quant à elle,
fonctionne avec le serveur Web IIS 4.0 et la base
de données SQL Server 7, qui utilise le standard
XML DOM de Microsoft pour la génération
des pages en HTML qui sont d'abord construites en
XML. Nous appliquons ensuite une feuille de style
XSL pour gérer la présentation suivant
le navigateur, ou suivant l'affilié qui exploite
notre technologie." |
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Avez-vous
rencontré des difficultés techniques
?
"Le
rythme de déploiement que nous voulons
assurer nous force à faire des choix
très rapides, mais cette problématique
est inhérente à toutes les start-up.
La vraie difficulté pour nous est que
nous gérons nous-mêmes notre
hébergement. Nous rencontrons des problèmes
classiques comme la puissance électrique
qu'est capable de supporter notre installation.
Nous commençons à être
limités de ce côté-là,
avec un parc de 15 serveurs qui sont
dédiés aux fonctions cartographiques
pour les dessins des cartes, le calcul d'itinéraires
et le géocodage, qui permet à
partir d'une adresse de trouver les coordonnées
géographiques correspondantes. Le site
est ouvert 24 heures sur 24 et nous
devons gérer la disponibilité
par nos propres moyens." |
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Comment
procédez-vous pour assurer la montée
en charge ?
"Nous
disposons d'une architecture multi-tiers qui
nous permet de renforcer les points sensibles
en fonction de l'évolution de la charge.
Nous pouvons dédier des serveurs à
un pays, sur lesquels nous sommes capables
d'effectuer de la répartition de charges.
Nous attribuons aussi plusieurs machines pour
le calcul d'itinéraires. En fait, nous
sommes plus dans le cadre d'une philosophie
Web Farm, pour décrire des batteries
de petits serveurs qui travaillent ensemble.
Ces derniers ont un coût d'achat plus
réduit, et en cas de défaillance,
l'on observe une baisse des performances mais
pas un plantage du site. Au niveau du frontal,
enfin, nous nous reposons sur un commutateur
intelligent de marque Alteon qui effectue
la répartition de charges entre plusieurs
serveurs HTTP. Pour chaque fonction, nous
pouvons rajouter une machine si la charge
nous fait tomber en dessous du seuil que nous
avons défini, qui correspond à
moins de 8 secondes pour l'affichage
d'une carte." |
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Quel
usage pratiquez-vous des résultats fournis
par la mesure d'audience ?
"Notre régie publicitaire, Axidium
Espace, utilise le logiciel Dart de DoubleClick
et nous transmet ses mesures. En interne,
nous employons WebTrends pour l'analyse des
fichiers logs. Nous sommes également
en train d'adhérer à des systèmes
extérieurs de type médiamétrie.
Sur le plan technique, la mesure d'audience
nous permet d'être pro-actifs, et d'anticiper
d'éventuels problèmes de charges
en sachant à partir de quel seuil nous
devons renforcer le système. Elle est
également l'un des indicateurs de succès
en terme d'objectifs business. Enfin, c'est
un instrument de motivation pour l'ensemble
de l'équipe." |
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Comment
gérez-vous l'ergonomie ?
"Nous avons travaillé avec l'agence
Hitit pour le design du site Internet. Leur
équipe d'ergonomes et de graphistes
nous a aidés à définir
la charte graphique et l'ergonomie. Bien entendu,
il nous a fallu d'abord définir que
l'important était de pouvoir accéder
à toutes les fonctions en un seul clic
de souris. Fin 1999, nous avons réalisé
une étude précise sur les différents
acteurs du marché en Europe, aux Etats-Unis
et au Japon. L'un de nos collaborateurs travaille
en permanence sur une étude concurrentielle." |
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Des
tests utilisateurs ont-ils été conduits
?
"Nous avons un site miroir sur lequel
nous installons des versions d'avance que
nous faisons tester par un maximum de personnes
en interne et en externe. Notamment, nous
disposons d'un réseau de collaborateurs
dans chaque pays qui traduisent le site et
participent aux tests. Nous essayons aussi
d'être très réactifs en
ce qui concerne les retours utilisateurs.
Les fondateurs de Maporama viennent du monde
du logiciel, ce qui nous a permis de mettre
en place des procédures pour y répondre." |
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Quelles
sont les évolutions prévues pour le
site ?
"Nous allons déployer des annuaires
professionnels pour toute l'Europe. Actuellement,
cette fonctionnalité n'est disponible
qu'en France. Nous allons aussi augmenter
la couverture au niveau mondial pour le réseau
routier avec une application de calcul d'itinéraires
adresse à adresse, qui ne fonctionne
pour l'instant qu'en Ile de France. Nous allons
aussi rajouter cette fonction sur les assistants
personnels. Enfin, nous allons compléter
notre service MyWay, qui permet notamment
aux internautes inscrits de conserver jusqu'à
255 cartes ou itinéraires préférés,
avec un carnet d'adresses couplé à
la gestion de cartes. Pour cela, nous intégrons
la technologie Stay in Sinc d'Ubiki, qui est
un système de carnet d'adresses avec
réplication. Si deux personnes sont
inscrites et que l'une des deux change d'adresse,
celle-ci est mise à jour automatiquement." |
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Quelles
leçons avez-vous tirées de votre expérience,
et quels conseils donneriez-vous à ceux qui
se lancent ?
"Plus
on se donne des objectifs ambitieux, plus
on réalise des choses qui paraissent
incroyables. Il vaut donc mieux éviter
l'approche qui consiste à se dire que
l'on commence petit pour voir comment évoluer
après. Il faut viser haut, même
sans être sûr d'atteindre ses
objectifs.
Aussi, nous avons voulu travailler avec des
professionnels pour ne pas réinventer
la roue à chaque fois. Quand on ne
dispose pas des compétences, il faut
aller voir des consultants ou des professionnels
spécialisés qui disposent d'une
connaissance experte du problème." |
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Liens
utiles
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