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Interviews |
Photo
: L'Express
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Gabrièle Saucier
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Fondatrice
et présidente du comité de surveillance
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Design &
Reuse |
"Nous
offrons une place de marché autour du design de puces" |
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Design
& Reuse, prix de la start-up des Trophées
de la nouvelle économie décernés le
13 juin à Grenoble, a dégagé des résultats
positifs dès son lancement en 1997. Comptant des clients sur
toute la planète, cette PME réalise un million de francs de
bénéfices en 2000. Son produit phare : une place de marché dans
le domaine du design de composants électroniques. Suite à la
nomination de cette société aux Trophées de la Net Economie
à Grenoble, sa fondatrice Gabrièle Saucier revient ici sur une
réussite fulgurante. |
Propos recueillis par Antoine Crochet Damais le 15
juin 2001
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JDNet
Solutions : A quelle logique métier répondez-vous avec votre
place de marché ?
Gabrièle Saucier :
L'objectif de notre plate-forme
est de faire se rencontrer fournisseurs et utilisateurs de composants
électroniques (ou puces). Elle leur propose notamment d'échanger
ce que nous appelons des composants électroniques virtuels,
c'est-à-dire des informations concernant le design des transistors
que composent les puces.
Cette stratégie produit repose sur le constat suivant : une
puce peut contenir jusqu'à 40 millions de transistors, ceux-ci
étant réutilisables d'une puce à l'autre. Ce sont les données
relatives à ces blocs que nous proposons d'échanger. D'où le
choix du nom de la société : Design & Reuse (prononcer à
l'anglaise : disaillene and ri-youze, NDLR).
Vous
avez lancé votre plate-forme en 1997. Quelles ont été ses principales
évolutions depuis ?
En
1997, il s'agissait d'un simple site d'échange. Nous l'avons
ensuite enrichi de données relatives à la chaîne industrielle
des composants. Une information qui se traduit par exemple par
la description d'outils de production spécifiques à ce secteur
- notamment dans les domaines de la simulation, de la vérification
ou de l'assemblage. Côté base de produits, les modèles de composants
se portent aujourd'hui à 1800.
Sur
quelles technologies s'appuient votre solution ?
La
plate-forme permet de décrire des morceaux de circuits à tous
les niveaux (types, matières, performance, etc.). Pour ce faire,
elle propose à l'utilisateur un formulaire de saisie d'une vingtaine
de questions. Mais, en toile de fond, le système utilise un
protocole XML et des DTD spécifiques pour décrire ces données.
Un langage qui est finalement assez comparable à RosettaNet
ou ebXML (qui s'appliquent respectivement à d'autres niveaux
métier). Nous l'avons baptisé IPML (Intellectual Property Markup
Langage). Il fait aujourd'hui l'objet d'un brevet. Quant à la
plate-forme elle-même, elle a été développée de manière propriétaire.
L'application, qui a été programmée en Perl, repose sur un serveur
Unix et un index de fichiers.
Quel
est votre modèle de revenu ?
Pour
diffuser leur produit, les sociétés versent une souscription
annuelle en fonction de leur revenu. Les tarifs s'échelonnent
entre 1000 et 20 000 dollars.
Quelle
est votre clientèle cible ?
L'activité
se répartit de manière à peu près équilibrée entre l'Amérique,
l'Europe et l'Asie - qui reste sans surprise la zone la plus
dynamique côté fournisseurs. Nous nous adressons soit à de grands
groupes de fabrication de matériels informatiques soit à des
centres de conception. Aujourd'hui, notre portefeuille client
compte 120 entreprises. Parmi nos plus importants mandats, nous
comptons Sun, Nokia, Alcatel ou encore l'ITRI (Centre des industriels
taiwanais).
Quand
pensez-vous atteindre votre seuil de rentabilité ?
La
place de marché a été lancée dès 1997 et nous avons été presque
immédiatement rentables. Aujourd'hui, le site monte à 60 000
pages vues par mois. Cette réussite nous a permis de convaincre
le groupe média américain e-Times (filiale du britannique News
Media) de devenir notre principal actionnaire (à hauteur de
19 %), au côté des fondateurs.
Avez-vous
commencé à diversifier votre offre ?
Nous commercialisons depuis peu un logiciel de catalogage et
d'échange de composants électroniques virtuels. Baptisé IP Manager
Series, celui-ci peut d'ailleurs très bien s'appliquer à d'autres
domaines de l'informatique, tel que celui du logiciel. Cette
application s'appuie sur notre protocole IPML. Grâce à lui,
les données sur les produits peuvent être directement structurées
dans des arborescences de DTD. Côté fonctions, IP Manager Series
intègre un générateur de catalogues, un système de gestion des
droits d'accès, ainsi qu'un module de compactage pour la transmission
de fichiers volumineux. Nous prévoyons d'y adjoindre bientôt
des fonctions de travail collaboratif.
Sur
quelles technologies repose cette solution logicielle ?
IP Manager Series a été développé
en Java, afin d'assurer une bonne portabilité de la solution.
On peut le déployer sur n'importe quel type de base de
données (Oracle, SQL Server, etc.). Un module spécifique permet
également de l'adapter à l'environnement métier des concepteurs
de puce. Son prix s'élève à 50 000 dollars pour 100 utilisateurs.
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Fondatrice et présidente du comité de surveillance
de Design & Reuse, Gabrièle Saucier est également
responsable de l'unité de recherche Conception de Systèmes Intégrés
(CSI) à l'ENSIMAG (Ecole nationale supérieure d'informatique
et de mathématiques appliquées de Grenoble).
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