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Interviews |
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Sachin Chawla
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Chief
technology officer,
co-fondateur |
Acta Technology
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"Avec
Business Objects, nous répondons à un besoin fort en applications
intégrées" |
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Acta Technology,
considéré par beaucoup de consultants et d'analystes
comme visionnaire, vient de s'allier avec un non moins éditeur
visionnaire Business
Objects pour fournir une plate-forme décisionnelle
de bout en bout. Célèbre pour sa technologie des
e-caches, déclinée dans une précédente
interview avec son vice-président du développement
international Jeff Coombs, l'éditeur américain
travaille activement sur les problématiques d'intégration.
Pour évoquer ces sujets, nous avons rencontré
Sachin Chawla, co-fondateur et gourou technologique pour qui
la question des données et de leur unification n'a plus
de secrets. |
Propos recueillis par François Morel le 13
juillet 2001
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JDNet
Solutions: Quel est le propos de votre partenariat avec Business
Objects ? Est-ce le seul du genre que vous avez signé
?
Sachin Chawla:
Business Objects est l'éditeur
le plus stratégique de la communauté d'acteurs
dans le domaine de la business intelligence. Nous sommes très
enthousiastes sur les opportunités offertes par notre
partenariat sur ce marché en pleine croissance, qui présente
un besoin fort en applications intégrées. Et nous
y répondons avec Business Objects. En même temps,
nous continuons d'accroître nos relations avec eux. Leur
stratégie, qui se tourne essentiellement vers les applications
analytiques, nous intéresse beaucoup. Nous avons aussi
des relations avec d'autres comme Cognos et Hyperion, mais il
ne s'agit pas de partenariats aussi étroits.
Celui-ci
pourrait-il déboucher sur une fusion, pour créer
un éditeur présent de bout en bout du processus
décisionnel ?
Nous n'allons pas fusionner, car
nous voyons Business Objects comme l'un des éditeurs
de progiciels décisionnels et non le seul. Nous avons
aussi des accords avec beaucoup d'autres acteurs. Nous nous
constituons un porte-feuille très large de partenaires
technologiques. Nous sommes agnostiques et nous souhaitons être
présents sur beaucoup de projets dans les entreprises.
N'êtes-vous
pas aussi le seul, ou l'un des seuls fournisseurs d'un connecteur
vers SAP ?
Aujourd'hui, nous ne sommes plus
les seuls, même si nous avons été les premiers
lorsque nous avons démarré en 1996. SAP n'est
plus à présent qu'une petite partie de notre plate-forme
d'intégration. Nous fournissons aussi des connecteurs
vers Peoplesoft, JDEdwards et Siebel parmi d'autres dans les
domaines ERP (progiciels de gestion intégrés),
CRM (gestion de la relation client) et SCM (gestion de la chaîne
logistique).
Etant
donné que vous allez fournir un tout intégré,
comment avez-vous résolu ensemble la question de l'intégrité
des métadonnées ?
Il existe différentes sortes
de métadonnées selon les outils ETL. Or, un éditeur
comme Business Objects est capable d'accueillir n'importe quel
type de métadonnées en provenance de chaque outil
ETL. De notre côté, nous proposons un standard
ouvert de métadonnées, qui nous ouvre des perspectives
d'affaires très stratégiques. Cela n'a donc pas
été très difficile. Comme nous fournissons
un environnement ouvert et qu'ils disposent d'une API ouverte,
nous n'avons pas eu trop de problèmes.
Allez-vous
signer le même type d'accord stratégique avec SAS
Institute, par exemple ?
Nous n'avons pas actuellement de
partenariat avec eux, mais nous travaillons dessus. La business
intelligence est un domaine très stratégique pour
Acta. Mais en fait, nous pensons qu'une plate-forme de données
comme la nôtre sert trois besoins différents exprimés
par les entreprises. Le premier consiste à distribuer
l'information vers la plate-forme décisionnelle. Le second
est de rendre cette information disponible auprès des
applications de "customer facing", comme les outils
de gestion des forces de vente (SFA) dans le domaine du CRM,
en les intégrant avec les ERP. Le troisième besoin,
enfin, vise à intégrer les systèmes de
gestion de la chaîne logistique avec les progiciels de
gestion intégrés.
En
quoi ces deux derniers besoins peuvent-ils être adressés
par un éditeur comme Acta ?
Les grandes entreprises recherchent
les meilleures ("best-of-breed") applications dans
ces domaines, et il faut pour cela les intégrer les unes
avec les autres. Or, nous sommes la seule plate-forme qui le
permette. Car le besoin est davantage tourné vers des
données mouvantes que statiques, qui sont typiquement
du ressort d'un ETL. Il est donc nécessaire d'accomplir
une intégration en temps réel. Dans une entreprise,
72 % des données circulent entre le progiciel CRM
de type Siebel et l'ERP. Là dessus, 20 % de ces
échanges dans les deux sens sont en temps réel.
Si l'on regarde à présent un progiciel SCM, celui-ci
nécessite deux types d'intégration au niveau des
données. Car il existe deux catégories d'outils
pour la gestion de la chaîne logistique. La première
se tourne vers le planning et concerne des éditeurs comme
I2 et Manugistics. Les applications ont plutôt pour objectif
d'établir des prévisions au niveau des stocks,
ou même de réguler les sorties d'usines, et se
contentent d'extractions en différé. Au niveau
de l'éxécution, qui intervient une fois que le
client a décidé d'acheter, il est nécessaire
d'établir une interaction en temps réel pour assurer
un suivi de la commande. C'est ce que fait par exemple un fournisseur
comme Dell vis-à-vis de ses clients.
N'est-ce
pas le rôle d'une solution EAI d'intégrer les transactions
?
Nous pouvons constater que pour
la business intelligence, la gestion de la chaîne logistique
et la gestion de la relation client, il faut un mixte de temps
réel et de différé. Dans cette optique,
l'EAI ne va pas suffisamment loin. Pour garantir la livraison,
nous recouvrons les couches d'intégration à la
fois au niveau des données et de la transaction. L'EAI
ne s'occupe que de la transaction, et représente donc
la mauvaise solution.
Données
ET transactions : vous allez donc plus loin qu'un simple ETL...
êtes-vous également présents sur la troisième
couche d'intégration des flux à l'aide des web services
?
Non, nous sommes positionnés
sur l'intégration au niveau des données et des
transactions. Mais nous avons des clients qui utilisent nos
caches intelligents pour relier leurs sites web à leurs
applications back-office dans tous les secteurs de l'économie,
aussi bien General Electrics que Hitachi. Ils ont Acta derrière
leur site web qui tourne par exemple sous Cold Fusion ou iPlanet
au niveau du front-end. Au lieu de relier directement celui-ci
à leur ERP, ils trouvent plus efficace de placer les
données dans un cache. Et ce, pour des raisons à
la fois en terme de sécurité et de performance.
Avec notre connecteur XML, nous récupérons les
informations et les plaçons dans le cache vers le front-office.
Et dans certains cas, nous prenons les informations en provenance
du site et les envoyons de la même façon vers l'ERP.
Il est plus efficace de placer la logique d'accès au
niveau de la plate-forme de données.
Prenons un client qui veut voir le statut de ses commandes,
pour savoir si celles-ci ont été prises en compte
ou si les produits sont en cours de livraison. Si le cache n'a
pas été rafraîchi, nous allons dans l'ERP
à partir duquel nous lui fournissons l'information, et
nous rafraîchissons le cache en même temps. Evidemment,
si le site propose peu de produits et ne donne pas beaucoup
d'information à un grand nombre de clients, les connecteurs
directs vers l'ERP suffisent.
Voilà
pour la question de la performance. Pourquoi le cache apporte-t-il
aussi plus de sécurité ?
Dans certains cas, nos clients ont
installé plusieurs pare-feux (firewalls). L'un se situe
devant l'ERP et l'autre devant le cache au niveau duquel nous
plaçons la logique d'accès. Et Acta est efficace
pour définir une DMZ (zone démilitarisée).
La totalité des données sera derrière deux
firewalls, et le plus petit nombre de données utiles
sera en amont derrière un seul firewall, en zone démilitarisée.
Quelles
vont être vos prochaines orientations technologiques ?
Nous allons suivre trois principales
tendances. Un grand problème que les sociétés
rencontrent aujourd'hui lorsqu'elles mènent des opérations
de fusions-acquisitions est d'obtenir une vue unifiée
sur leurs données. Avant de créer un tableau d'évaluation
(balanced scorecard), il est impératif d'obtenir cette
vue unifiée. De plus, vous pouvez avoir en même
temps l'ERP Oracle Applications, Siebel pour le CRM et Remedy
pour la gestion de la hotline. Chaque client suppose une interaction
avec chacun de ces systèmes. La vue unifiée permet
de reconnaître des similarités pour éliminer
des doublons, et de vérifier si certaines informations
sont en contradiction et créent des conflits.
Et
les deux autres domaines visés... ?
Nous nous intéressons aussi à la continuité
du système quand la technologie évolue, aussi
bien en terme de métadonnées que d'accès
aux objets et d'exécution des workflows (des flux métiers,
ndlr). Nous voulons fournir des modèles communs de métadonnées
au sein d'une plate-forme ouverte. Enfin, si l'entreprise veut
intégrer trois, quatre ou cinq applications entre elles,
elle peut déjà s'appuyer sur les métadonnées
Acta. Or, nous savons aussi à partir de quel PC proviennent
les données et quels sont leurs mouvements. Nous pouvons
donner une vue à la mesure de l'architecture du système
d'information dans l'entreprise. Si cette dernière dispose
d'un système sain, elle peut en être fière.
Et pour y parvenir, nous pouvons tirer l'architecture de l'entreprise
à partir de la modélisation des données
et des flux de données.
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Avant de fonder Acta en 1996 et d'en devenir son Chief technology
officer, Sachin Chawla a travaillé pendant cinq ans
chez Sybase, où il a supervisé le développement
de l'outil Replication Server. Précédemment, il
a participé et dirigé le développement
de passerelles de données chez l'éditeur Metaphor
Computer Systems. Titulaire d'un BSEE de l'université
de Berkeley et d'un MSCS de Stanford, il a démarré
sa carrière chez IBM où il a notamment implémenté
un système de réplication de documents.
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