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Interviews |
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Bruno Tabourin
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Vice-président
Business Consulting |
Syntegra
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"La
notion de e-RH est confuse car elle couvre à la fois l'administration
et la gestion des ressources humaines" |
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Les solutions dites e-RH ou ERM suscitent des interrogations
chez les utilisateurs et l'emballement des fournisseurs.
Eclairage avec Bruno Tabourin, en charge des offres CRM
et ERM de Syntegra. |
Propos recueillis par Cyril Dhenin le 14 février
2002
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A
vos yeux, que recouvre la notion de portail e-RH ?
Bruno Tabourin:
Je crois tout d'abord que cette notion est source de confusion
parce qu'elle recouvre deux domaines bien différents:
d'une part, l'accès depuis une interface unifiée
à des fonctions de back office à des fins
d'administration des ressources humaines; d'autre part,
l'accès à de nouveau services applicatifs,
de suivi de performances ou d'auto-évaluation par
exemple qui, eux, sont plutôt destinés à
la gestion et à la valorisation des ressources
humaines. Cette confusion me rappelle celle qui régnait
dans le CRM à une époque entre la gestion
commerciale et l'animation des ventes. Preuve que les
différents concepts en vogue - e-RH, ERM - ne sont
pas encore très matures
Aujourd'hui où se situent
les besoins des entreprises ? Ne sont-elles pas encore
très occupées avant tout par le côté
administratif ?
Les
choses ne sont pas aussi manichéennes que dans
le CRM. De nombreuses entreprises sont en quête
de nouveaux services, de nouvelles façons de valoriser
les collaborateurs pour mieux les fidéliser. Récemment,
j'ai rencontré un grand groupe qui était
confronté à la question suivante: comment
gérer le fait que les collaborateurs utilisent
leur outil (et leur temps) de travail pour commander leurs
courses en ligne ? Leur réponse est assez intéressante:
au lieu de sanctionner ou de restreindre cet usage, ils
ont passé un accord avec un fournisseur et intallé
des réfrigérateurs
pour que les collaborateurs puissent utiliser avec plus
de facilité ce service. C'est une anecdote mais
elle est assez révélatrice d'un nouveau
type de réflexion. Les entreprises prennent peu
à peu conscience que déployer une stratégie
de services à l'intention de ses collaborateurs
permet de mieux les valoriser et de les aider à
améliorer leurs performances. Un double enjeu donc
auquel le système d'information devra lui aussi
savoir répondre.
De ce côté là,
l'offre semble encore jeune...
Nous sommes dans une phase de
transition. On peut toutefois observer qu'un acteur comme
Peoplesoft négocie plutôt bien le virage
de l'administration vers la gestion des ressources humaines.
Il faut aussi considérer que plusieurs écoles
existent. Siebel par exemple, qui s'attaque à l'ERM,
représente une école anglo-saxonne ou le
service au collaborateur prend davantage la forme d'un
suivi des performances. Enfin, n'oublions pas les éditeurs
de solutions de PSA (Professional Services Automation,
ndlr) comme Niku qui, sous l'angle du projet, travaillent
aussi sur ce terrain. Fondamentalement, je crois que le
marché n'est pas encore défini car utilisateurs
et offreurs ne se sont pas encore vraiment rencontrés.
Cela dit le besoin est bel et bien là et je ne
doute pas qu'il devienne de plus en plus pressant dans
les mois à venir.
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Avant
de rejoindre Syntegra France au début de cette
année, Bruno Tabourin était responsable de l'activité
CRM d'Andersen pour la France, après avoir passé trois
ans chez Cap Gemini, pour lancer cette même activité en
France puis à l'international. |
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