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Interviews

Ron Zambonini
CEO
Cognos

"En France, vous restez très attachés à l'approche Best of Breed"
          

La business intelligence, un marché arrivé complètement à maturité ? Pas si sûr... Et pourtant, d'aucuns l'envisagent ainsi, dont le CEO new-yorkais d'Information Builders que nous avions interrogé en fin d'année dernière. Il n'empêche que les bruits de couloir donnent des éditeurs comme Brio, Crystal Decisions et Acta parmi d'éventuels candidats au rachat. Face à ce mouvement de consolidation passé de possible à probable, le marché pourrait bien se rétrécir au profit des têtes de ligne. Parmi ces dernières, Business Objects mais aussi Cognos, le canadien basé à Ottawa que l'on connaît un peu moins dans l'Hexagone. Nous nous sommes entretenu avec son CEO de passage à Paris. Ron Zambonini répond à nos questions au cours d'une interview marathon.


Propos recueillis par François Morel le 17 janvier 2002 .

JDNet Solutions: Cognos semble couvrir l'intégralité de la chaîne de traitement de l'information à caractère décisionnel. Que ne proposez-vous pas encore ?
Ron Zambonini: Je pense que nous couvrons la plupart des parties importantes liées à cette chaîne de traitement, qu'il s'agisse des briques ETL (intégration de données, ndlr), requêtes, analyse OLAP, visualisation et reporting, et data mining. Nous allons bientôt introduire un nouvel outil baptisé NoticeCast (qui figure au menu de Cognos Series v7, ndrlr) pour la gestion d'événements. A l'aide d'agents, il surveillera si un événement se produit ou non et commandera derrière les rapports dont a besoin l'utilisateur. Cela ressemble un peu à un daemon Unix mais en retour, ce n'est pas un message qui est fourni mais un rapport complet. Nous allons aussi ajouter à notre offre un module de planification pour effectuer des mesures en fonction d'un modèle et compléter celui-ci avec de nouveaux indicateurs de performance clefs (KPI). Nous avons effectivement une offre très large.

En terme d'architecture, vous orientez-vous plutôt vers une approche "best-of-breed" ou packagée ?

Je pense qu'aujourd'hui, la stratégie IT des entreprises a évolué de l'approche best-of-breed qui était à la mode, vers l'approche packagée. Nous pensons qu'il est important de nous adapter à toutes les demandes. Cognos peut être vu comme un éditeur qui fournit l'ensemble du système d'information décisionnel. Mais dans le monde, toutes les entreprises n'expriment pas les mêmes besoins. La France, en particulier, devrait rester concentrée sur l'approche "best-of-breed". Les français sont plus individualistes et préfèrent bénéficier du meilleur de chaque offre. Du coup, ils choisissent les composants les plus en phase avec leur demande.

Certes. Mais quel est votre point fort ? Et quel niveau d'intégration avec les composants d'éditeurs tiers proposez-vous ?

Les investissements se ralentissent dans le domaine des solutions EAI. Dans la business intelligence, la demande est très forte envers du tout intégré. Nous venons de sortir la version 7 de notre plate-forme Cognos et tous les composants sont étroitement intégrés les uns avec les autres. Maintenant, notre position est que nos modules doivent être très forts indépendamment les uns des autres. En particulier, nous nous renforçons sur notre coeur de métier : la requête, l'analyse et le reporting.

Si l'on pousse le raisonnement un peu plus loin, une entreprise qui a choisi votre outil ETL peut-elle consolider un entrepôt de données attaqué ensuite par les requêteurs de Business Objects ou même Brio ?

Notre outil ETL recueille les données dans les différents systèmes de type ERP (progiciels de gestion intégrés), et crée un datamart pour les analyser. A ce niveau, nous supportons une centaine de bases de données. Oracle représente environ 50 % de la demande, mais nous avons aussi des clients qui utilisent nos produits avec n'importe quelle structure de données, y compris des fichiers DOS ou des fichiers texte.

Qu'annoncez-vous de nouveau dans la version 7 de votre plate-forme ?

Chacun de nos produits s'est enrichi de nombreuses fonctions. Pour n'en citer qu'une: le versionning (historique des changements que subit le modèle de données dans le temps, ndlr). Mais la réelle essence du changement que nous proposons est de supporter de très grandes entreprises avec des dizaines de milliers d'utilisateurs. Dans ce cadre, nous offrons une sécurité plus forte sur toute notre gamme. Les capacités d'administration et d'évolution sont elles aussi renforcées, puisque les techniciens peuvent désormais répercuter à distance des changements à l'intérieur même du produit. Le module correspondant au portail d'entreprise a été réécrit de sorte qu'il soit plus rapide et plus ouvert. Ceci dit, la principale évolution réside dans une distribution plus rapide des rapports au format web, et donc vers un panel plus large d'utilisateurs.

Quels sont les éléments qui définissent le mieux les tendances que vous allez suivre à présent : la collaboration sur du reporting, les services web avec XML for Analysis, les technologies mobiles... ?

Dans cette version 7, j'allais oublier de vous mentionner que nous proposons des ensembles prédéfinis d'indicateurs de performance clefs. Aujourd'hui, la grande idée est de pouvoir unifier les modes de pensée entre toutes les personnes de l'entreprise. Et ceci, de sorte que chacun produise des documents qui aillent tous dans la même direction. Or, c'est avec une telle vision unifiée que la collaboration est possible.

Autrement, nous exploitons beaucoup XML dans notre offre, y compris la spécification XML for Analysis. Nous devrions aussi annoncer un second produit dans la deuxième moitié de l'année, qui ira plus loin encore. Mais ces jours-ci, nous lançons à l'occasion d'une conférence un outil baptisé Integrator. Celui-ci peut exposer sous forme de description XML les interactions fonctionnelles entre plusieurs outils. Il est possible d'écrire un logiciel et de générer un cube de la même façon. Et c'est ce que nous démontrons aujourd'hui.

D'autre part, nous estimons aussi que l'implication des technologies mobiles va devenir de plus en plus importante. Nous allons également démontrer d'ici peu nos engagements en la matière. Cela concerne notamment un nouveau produit qui sera commercialisé dans les prochains mois.

Quelle est votre stratégie en matière d'applications analytiques impliquant des techniques comme le data mining ? Certains experts remarquent que vous avez été un peu retardataires sur le CRM analytique...

Nous avons fabriqué nos propres outils de data mining que nous avons décliné. Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous avons 19 modules dans nos applications analytiques, sur lesquels nous avons travaillé pendant trois ans. Avec cette offre, nous pouvons aussi bien répondre aux besoins en matière de CRM (gestion de la relation client), que de SRM (gestion des relations fournisseurs), de SCM (gestion de la chaîne logistique), etc. Nous pouvons aller chercher les données dans des progiciels d'automatisation des forces de vente, de gestion du support, dans des systèmes financiers et fournir une réponse à la question posée. [En matière d'applications analytiques], nos produits couvrent tout le processus : le requêtage, l'analyse OLAP, les indicateurs pré-configurés et le data mining. Le reporting aussi est une composante forte de ces applications.

Peut-on s'attendre à un mouvement de Cognos vers le CRM front-office tout comme SAS avec Intrinsic ?

Je crois réellement aux applications analytiques, et je m'attends à ce que Cognos soit l'un des principaux acteurs de ce marché. En attendant, nous n'avons pas l'intention de déborder sur d'autres sujets. Nous allons nous restreindre à la business intelligence.

Croyez-vous en un mouvement de consolidation sur le marché de la business intelligence ?

Oui, tout à fait. La situation économique a profondément blessé certaines entreprises. Je crois que Business Objects et Cognos seront les deux seuls purs acteurs du marché qui survivront à la crise. Les autres ont face à eux une période de défis très difficile à traverser. Les problèmes ont déjà commencé pour certains d'entre eux. Des entreprises comme Crystal Decisions, Microstrategy et Brio se demandent comment elles vont survivre dans l'avenir. En face, certains éditeurs d'ERP pourraient se montrer intéressés par des acquisitions, comme SAP par exemple. Siebel, de son côté, a racheté Inquire. Et nous allons en voir d'autres de chaque côté d'ici la fin de l'année.


Nommé président et CEO (P-D.G.) de Cognos en septembre 1995, Ron Zambonini était précédemment COO (Chief operating officer) depuis janvier 1993. Entré chez l'éditeur canadien en 1989, vingt ans après sa création (1969), il y a d'abord occupé le poste de vice-président de la recherche et du développement, avant d'être promu un an après vice-président senior de la R&D.

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