Incertitudes
croissantes sur l'avenir d'iSCSI
Par le JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0206/020626_iscsi.shtml
Mercredi 26 juin 2002
L'iSCSI, c'est d'abord un espoir :
celui de relier des systèmes de stockage à priori
incompatibles entre eux : les SAN qui fonctionnent en SCSI
et les Nas qui utilisent un protocole de communication TCP/IP. Un
mariage à priori impossible, jusqu'à ce qu'IBM fasse
miroiter la possibilité de les relier grâce à
une gamme de produits à la norme iSCSI. Une promesse qui
a attiré de nombreux partenaires : Hitachi,
AIDC,
Intel
et Adaptec
se sont tous lancés dans l'aventure.
Coup de théâtre :
IBM a annoncé il y a quelques jours qu'il allait repenser
son implication dans le développement de la 'norme miracle'.
Officiellement, les responsable d'IBM
avancent
que leurs clients ont demandé des produits iSCSI plus rapides
que l'actuel (et confidentiel) 200i. Cette demande remet donc en
question les développement actuels, et devrait conduire IBM
à une redéfinition de la technologie. Les ingénieurs
d'IBM voulaient en effet être sûrs que leurs produits
rencontraient les attentes des clients avant d'entrer dans le coeur
de la phase commerciale.
Des problèmes
de développement
Voilà pour le discours officiel.
Du côté des experts, on laisse entendre que les choses
pourraient être moins roses. Dans un entretien avec les journalistes
d'infoworld,
Arun Taneja - un analyste de l'Enterprise Storage group - suggère
que la manque de rapidité du 200i pourrait être lié
à des erreurs de développement. La préversion
du 200i ne serait donc pas sous-dimensionnée, mais souffrirait
d'un manque certain de maturité. C'est sans doute la raison
pour laquelle certaines sources affirment que le développement
du 200i a été purement et simplement abandonné.
Allons un peu plus avant dans
la technique : le iSCSI permet d'encapsuler des données
SCSI dans des paquets IP. Mais le protocole TCP/IP est particulièrement
gourmand en ressources processeur, au point qu'il est nécessaire
de concevoir des cartes d'interface réseau TOE (TCP Offload
Engine) qui permettent de décharger
le processeur de ces lourds calculs. Pour l'instant, les 200i ne
parviennent pas à gérer les requêtes TCP/IP
de façon optimale en tirant le meilleur parti de ces cartes
TOE. Le TCP/IP pourrait donc mobiliser la totalité de la
charge du processeur sur une machine comme le 200i. En conséquence,
il deviendrait impossible de dédier des ressources systèmes
suffisantes aux applications. Un paradoxe qui suffirait en soi à
reporter sine die la commercialisation de son 200i ...
Tout aussi grave : le protocole
lui-même tarde à être finalisé. IBM n'a
en effet pour l'instant livré aucune version définitive
de l'iSCSI. Voilà pourquoi les plus gros vendeurs prennent
du recul par rapport au iSCSI. Espérons tout de même
qu'IBM parviendra à résoudre les problèmes
qui l'empêchent de sortir un produit iSCSI efficace :
l'industrie ferait un pas de plus dans l'homogénéisation
des parcs de stockage hétérogènes.
[Nicolas Six, JDNet]
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