Enrique Salem (Brightmail) : 
"Certains logiciels anti-spam éliminent aussi des mails importants"

Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/itws/021025_brightmail.shtml

Selon divers cabinets de conseil, les mails indésirés occupent de plus en plus d'espace dans nos boîtes aux lettres. En un an, la poportion de spams aurait plus que triplé - passant à environ 35 %. Un chiffre devrait faire rentrer ces "courriers poubelle" dans la liste des plus grands ennemis de l'administrateur. Entretien avec le PDG de Brightmail, l'un des plus grands éditeurs de solutions contre le Spam.

Propos recueillis par Nicolas Six le 25/010/2002


En savoir plus

Pourquoi investir dans le filtrage du Spam ?
Enrique Salem: Pour une question de productivité d'abord : le temps que l'on passe chaque jour à séparer le bon grain de l'ivraie dans sa boîte aux lettres est du temps perdu. AC Nielsen a chiffré le coût induit à 8 000 dollars par an et par employé. Deuxième raison d'éradiquer le spam : ses contenus sont souvent choquants, et beaucoup d'utilisateurs de messagerie électronique aimeraient ne pas avoir à y être confrontés. Last but not least : le trafic engendré par les Spam coûte cher aux directions informatiques. Elles doivent adapter la taille de leurs serveurs, baies de stockage et tuyaux à cette masse de messages superflus. Trois bonnes raisons de luter contre le spam.

Pourquoi ne pas le combattre sur le plan juridique ?
Il existe des lois en Europe - bien plus avancées que celles qui ont été votées aux Etats-Unis, soit dit au passage. Mais le Spam n'a pas pour autant disparu, et il y a une raison à cela : on peut envoyer un mail
depuis n'importe quel endroit dans le monde. Pour une entreprise française, il est extrêmement difficile d'attaquer une compagnie américaine ; la plupart préfèrent donc se laisser envahir par les spams. Et je vous laisse imaginer à quoi ressemble le casse tête juridique lorsqu'il s'agit d'attaquer une société basée en Asie Centrale ou sur une île du Pacifique... A mon sens, on ne pourra jamais éradiquer le spam par des voies juridiques, à moins d'imposer une loi globale qui contraigne tous les pays du monde à sanctionner les entreprises malveillantes.

On peut en revanche bloquer le spam avec des outils informatiques...
Oui, et il y a plusieurs façons de procéder. On peut bloquer les mails indésirés au niveau du poste client, directement sur le serveur de mails, ou encore au niveau de la passerelle SMTP. Pour reconnaître un spam d'un mail véritable, il y a plusieurs techniques : bloquer une adresse IP ou un nom de domaine, faire de l'analyse lexicale, etc.

Comment fonctionne votre solution ?
Nous bloquons les mails au niveau de la passerelle SMTP, et nous isolons les spams d'une façon assez originale : nous avons installé partout dans le monde des serveurs équipés d'un client de messagerie actif, mais qui ne sont pas utilisés par un de nos employés pour recevoir des mails. Chaque mail reçu par ces serveurs ne peut donc être qu'un spam, puisqu'il n'est nullement sollicité. A partir de ces spams, le serveur crée par la suite un fichier "image" - un hash - qui est envoyé toutes les 5 minutes à nos clients, afin qu'ils puissent comparer chaque mail reçu à la liste des spams identifiés par Brightmail.

Quel est l'avantage de cette technique ?
Le faible nombre d'erreurs généré. Avec nos solutions, il y a seulement un mail véritable sur 100 000 qui est pris pour un spam. Chez d'autres éditeurs, on est plus proche d'un mail sur 100. En tant qu'administrateur, on ne peut pas se permettre de faire disparaître un mail sur 100 de la circulation. Notre solution présente un deuxième avantage : nous bloquons le spam très tôt, avant même qu'il n'arrive sur le réseau interne de l'entreprise. Ce qui permet de ne pas gaspiller des ressources à le router inutilement jusqu'au poste client, avant de l'éliminer.

Quelle est la part de marché de Brightmail ?
D'après Radicaty, nous détenons 45 % du marché des solutions anti-spam. Brightmail compte quelques très grosses références dans son carnet client, parmi lesquelles figurent 6 des 10 plus grosses entreprises américaines.

En savoir plus

L'édition anti-spam, ça représente quel chiffre d'affaires ?
Le CA du secteur n'est pas significatif : l'édition anti-spam est une industrie très jeune. On doit approcher des 100, voire 200 millions de dollars. Mais c'est un secteur qui a beaucoup d'avenir : nous avons connu un taux de croissance de 35 % l'année dernière, et un doublement de notre clientèle. Les logiciels anti-spam vont sans doute connaître une courbe de croissance proche de celle des anti-virus.

> Quelques autres éditeurs.

Le marché des logiciels anti-spam est un marché naissant. On compte déjà quelques acteurs majeurs, parmi lesquels figurent :
- Trend Micro
- IronPort
- Postini
- McAfee
- Cloudmark
- ClearSwift

 



Pour tout problème de consultation, écrivez au Webmaster
Copyrights et reproductions . Données personnelles
Copyright 2006 Benchmark Group - 69-71 avenue Pierre Grenier
92517 Boulogne Billancourt Cedex, FRANCE