L'UCB, filiale de BNP Paribas spécialisée
dans le crédit immobilier, adopte depuis 12 ans une démarche d'amélioration
de ses processus logiciels selon le modèle CMM (Capability Maturity
Model) développé par l'université Carnegie Mellon de Pittsburgh.
Un modèle que le cabinet
BFD - dirigé par Philippe Michelin - a adapté au monde
bancaire et qui repose sur des bonnes pratiques de développement logiciel.
Un
modèle très concret
"A l'origine, il y a 12 ans,
le projet concernait la refonte du système d'information de l'UCB.
Nous avons donc travaillé avec BFD sur l'architecture fonctionnelle
du système puis sur les processus logiciels", précise
Roland Sire, directeur de l'organisation et des systèmes d'information
chez UCB.
Le modèle CMM - notamment obligatoire aux Etats-Unis pour travailler
avec le département de la défense américaine - permet par exemple d'affiner
de manière très concrète
les spécifications et recettes fonctionnelles d'un projet logiciel,
de préparer des "journées logiques" (journées
calendaires simulées) ou de passer d'un projet pilote à
une phase d'industrialisation.
Avec, toujours en toile de fond, un recueil de meilleures pratiques constatées
dans des entreprises réputées pour bien gérer leurs
projets."Quand vous n'avez rien, le modèle ne vous apporte
rien ! Mais face à un système existant, il permet de se
poser des questions clés sur la manière d'arriver aux mêmes
résultats que certaines autres sociétés dans le monde,
avec ses propres moyens", ajoute Roland Sire.
La certification peut être envisagée
Une démarche qui peut mener
à la certification, même si cette dernière n'est pas
un but en soi pour l'UCB. Le SEI
(Software Engineering Institute) de l'université Carnegie Mellon se charge
de la réaliser de manière très formelle. Une équipe
dédiée de consultants extérieurs et de collaborateurs internes choisit
des salariés qu'elle va interroger, thème par thème, sur la façon
dont ils pratiquent leur métier, au travers de cas concrets.
Une note, allant de 1 à 5, permet à l'entreprise de se situer
par rapport à la norme et de mener des plans d'actions en conséquence.
En 1999, l'UCB a obtenu une note de 2, s'améliorant en 2002 en
décrochant une note de 3.
Un modèle,
mais aussi une philosopie d'entreprise
L'idée poursuivie par Roland Sire
est d'aller de plus en plus loin dans la qualité de ce que sa direction
fournit : une qualité du "livrable" en lui-même mais aussi
et surtout du processus sur lequel il repose : "je veux parvenir
à un degré de maîtrise de plus en plus élevé
de tout le processus, depuis le bon de commande jusqu'à la livraison".
Une démarche qui semble tenir d'une culture d'entreprise bien ancrée,
s'appliquant à différents niveaux, notamment celui des ressources
humaines. "L'époque des héros et des concepteurs géniaux est révolue
! Je ne veux pas de développements relevant d'actes de génie où
les processus sont peu maîtrisés", précise-t-il.
Et le manager d'ajouter : "cette démarche nous permet d'être
moins fragilisé par rapport aux compétences internes. Nous recrutons
d'ailleurs beaucoup de jeunes dans le cadre de notre école de formation,
des jeunes que nous pouvons d'autant mieux faire monter en régime que
nos méthodes de travail sont encadrées".
[Fabrice Deblock, JDNet]