Depuis 2001, l'Odyssée de l'espace (1968)
à la sortie cette semaine de Matrix Reloaded, qui sera présenté
vendredi au festival de Cannes, un grand nombre de fictions, notamment cinématographiques
font la part belle au thème de l'intelligence artificielle. Pourtant,
ce sujet est très loin de rester cantonné au monde du rêve
et de l'imaginaire.
Depuis plusieurs années déjà, des applications adossées à de tels procédés
commencent à voir le jour. Et certaines s'attaquent déjà
à l'univers de l'entreprise et ses systèmes d'information. Les domaines
de prédilection de ces dernières? Limitées d'abord aux enjeux liés
à la recherche scientifique, elles couvrent désormais des terrains assez
variés, le traitement de l'information marketing et celui de la sécurité
par exemple.
Des
techniques diverses
Les théoriciens de l'Intelligence
Artificielle (IA), parmi lesquels figurent notamment Christopher Langton
ou encore Marvin Minsky, prétendent depuis les années
1950 qu'il est envisageable de créer des processus machine comparables
à ceux mise en oeuvre par l'intelligence humaine, ceci en vue de
résoudre des problèmes complexes. Entendez par "intelligence"
la faculté de réagir à toute situation inédite
en s'appuyant à la fois sur des capacités d'analyse et des
connaissances - le tout issu ou non de l'expérience.
On distingue trois grandes méthodes d'IA. Reproduisant le mode
de communication neuronale, la première consiste à appliquer divers
algorithmes à un faisceau de variables pour aboutir à un résultat donné
(voir l'article).
Basée sur la théorie de l'évolution, la deuxième,
baptisée "calcul évolutionnaire", commence par définir
plusieurs solutions possibles à une question posée avant
de sélectionner celle paraissant la mieux adaptée (lire
cet article
pour un exemple) - et ceci sans pour autant bénéficier
de connaissances précises la concernant. De nature graphique, la
troisième fait appel à des automates cellulaires. A savoir:
des galaxies de cellules évoluant en fonction de paramètres
de transition fondés sur la configuration de ces composants les uns par
rapport aux autres (orientations, etc.).
Plusieurs applications
concrètes
L'une des principales applications directement
inspirées des techniques de IA, les réseaux neuronaux notamment,
n'est autre que le moteur de règles. Un dispositif qui, force est
de le constater, est utilisé aujourd'hui à tous les étages
de l'informatique d'entreprise. Ainsi, on le retrouve intégré
aux pare-feu pour gérer les conditions de filtrage des flux (HTTP,
etc.) entrant ou sortant des réseaux locaux. Mais également
aux applications de détection d'intrusions - qui le couplent en
général à des mécanismes d'auto-apprentissage.
Il représente aussi la base technologique des outils d'administration
des politiques d'accès - en vue de prendre en compte divers critères
(profils, types de connexion, données d'authentification, etc.).
Et ce n'est pas tout. Au delà
des problématiques relatives à la sécurité
des systèmes, l'Intelligence Artificielle est désormais présente
là où l'informatique rejoint les questions métier.
Elle s'inscrit par exemple au centre des plates-formes d'intégration
- ici aussi sous la forme de moteurs de règles. Objectif visé:
orchestrer l'intervention de plusieurs acteurs impliqués dans des
processus métier combinant plusieurs ressources applicatives (gestion
d'une commandes, etc.).
De la recherche au reporting
Plus récemment, certains modèles d'IA, tels les cubes OLAP
(OnLine Analytical Processing) ou les fonctions d'analyse prédictive,
ont également vu le jour au sein des solutions de reporting, donnant
ainsi un nouveau souffle à l'univers de l'analyse décisionnelle
- que ce soit dans des domaines verticaux (finance, télécommunication,
marketing, etc.) ou horizontaux (gestion de la relation client, ressources
humaines, etc.).
Dernier champ investi : celui de la gestion des connaissances - avec
des algorithmes touchant à l'analyse textuelle et notamment la
recherche.
[Antoine Crochet-Damais, JDNet]