Yahya El Mir (SQLI) :
"Nous perdons un projet sur deux pour des raisons tarifaires"
Par JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/itws/031002_it_sqli.shtml
Après un passage délicat l'an dernier,
SQLI renoue avec les résultats positifs, suite notamment à
un plan de restructuration rondement mené. Industrialisation des
services, déploiement au Maroc en nearshore, certification
CMMI démarrée, les projets à court et moyen terme ne
manquent pas. Yahya El Mir nous en détaille les tenants et aboutissants.
Propos recueillis par Fabrice Deblock le 02/010/2003
JDNet Solutions. Après
les turbulences de l'an dernier, quel est le bilan de votre restructuration
?
Yahya El Mir.
Notre objectif était d'abaisser notre point mort à 40 millions
d'euros de dépenses. Nous avons procédé à la fermeture
de deux agences (Lille et Sophia Antipolis), réduit nos frais généraux
par, notamment, le transfert de notre siège parisien vers la plaine
Saint Denis, et nous nous sommes séparés d'une cinquantaine
de personnes. Au global, la réduction des effectifs a été
de 18,5%, alors que notre chiffre d'affaires n'a décru que de 8%,
ce qui a contribué à renforcer notre rentabilité.
Quels
sont les résultats financiers du premier semestre 2003 ?
Nos prévisions sur 2003 étaient vraiment
très incertaines l'an dernier, nous avons donc opté pour
une approche pessimiste, reposant sur un chiffre d'affaires que nous étions
certains de réaliser, quelles que soient les conditions économiques.
Notre chiffre d'affaires a été de 21 millions d'euros, ce
qui est parfaitement en ligne avec les prévisions annuelles, comprises
entre 41 et 43 millions d'euros. Par ailleurs, au 31 août dernier,
notre carnet de commande couvrait 76% des objectifs du second semestre.
Notre résultat d'exploitation a été de 0,6 million
d'euros (l'an dernier, il avait été de -2,2 millions), pour
un bénéfice net de 0,4 million d'euros, bénéficiant
de reports d'impôt. J'ajoute que notre productivité a également
augmenté, avec un taux d'activité de tous les gens qui travaillent
sur des projets (les "productifs") qui est passé de 82
à 89%, avec une moyenne de 86%.
Comment mesurez-vous
cette productivité ?
Grâce à un outil de pilotage en temps réel,
basé sur le Web, qui permet d'extraire des indicateurs d'activité
mais aussi de rentabilité de nos projets au forfait. La rentabilité
de ces derniers a d'ailleurs progressé de 22% entre les premiers semestres
2002 et 2003.
Quelles sont
les grandes lignes de votre développement à court et moyen
terme ?
L'axe majeur est l'industrialisation de nos services. Le
niveau d'exigence des clients, très élevé, est devenu
structurel, ainsi que leur maturité. L'informatique est désormais
diffusée à travers toutes les strates de l'entreprise, les
gens savent parfaitement de quoi il s'agit et raisonnent investissement.
Nous pensons que la phase de maturation du marché, jeune au demeurant
(30 ans), impose désormais des niveaux de qualité et une
maîtrise technologique sans faille.
L'industrialisation doit donc garantir la réussite des projets
de manière systématique (quelles que soient les équipes ou les
technologies impliquées). Nous avons par ailleurs entrepris une
démarche CMMI [NDLR : Capability Maturity Model Integrated],
la première de ce genre en France par une SSII - pour là
aussi améliorer la rentabilité de nos projets. CMMI nous permet de faire
travailler plusieurs agences simultanément sur un même projet,
grâce à un référentiel et des outils communs.
Cette industrialisation passe-t-elle aussi par
l'offshore ?
Par du nearshore plus précisément,
avec le Maroc. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à faire
travailler plusieurs agences sur un même projet, nous pouvions le
faire de l'autre côté de la Méditerranée, la
pression tarifaire de la part des clients étant elle aussi structurelle.
Nous perdons d'ailleurs un projet sur deux pour des raisons tarifaires.
Notre déploiement prévoit d'avoir 10 personnes là
bas d'ici la fin de l'année, 40 personnes fin 2004 et 100 fin 2005.
Si la tendance de fond des Etats-Unis se propage à l'Europe dans
les trois prochaines années, comme nous le pensons, nous voulons
être prêts.
D'autres lignes
directrices pour le moyen terme ?
Oui, nous souhaitons développer l'approche solutions
et services, avec des solutions dont nous sommes propriétaires.
Comme IBM, d'abord constructeur, puis éditeur, et maintenant société
de services. Si on regarde l'évolution de leur R&D, on s'aperçoit
que les développements spécifiques sont l'occasion pour
eux de créer des développements génériques.
En ce qui nous concerne, nous avions jusqu'à présent une
approche technique, avec notamment Interligo. Nous nous orientons désormais
vers une approche sectorielle, comme par exemple dans le secteur de la
gestion des patients (domaine de la santé) où, après trois
projets successifs, nous proposons un pack générique sectoriel.
Vous avez remanié
votre site Web institutionnel, pour quelle raison ?
Notre volonté est d'avoir
une notion de qualité totale y compris dans notre communication. Par ailleurs,
les outils que nous proposons à nos clients, nous les utilisons nous-mêmes.
Notre responsable de la communication met ainsi elle-même à
jour les différentes rubriques du site, avec Interligo.
Pour tout problème de consultation, écrivez au Webmaster
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