Abolissons les inégalités grâce à l'intelligence artificielle

Cette crise sanitaire exacerbera les inégalités, d'une manière ou d'une autre. Mais dans un horizon proche, l'IA constituera l'outil suprême pour mettre fin à ce niveau d'inégalité sociale exorbitant.

Cette crise sanitaire exacerbera les inégalités. Cependant, un investissement dans l'intelligence artificielle pour généraliser une éducation "augmentée" mitigera cette déroute.

Le dispositif proposé par l’ensemble des acteurs politiques contre la situation sanitaire a pour unique objectif de restabiliser l'économie. Ceci démontre la dimension immédiate de l'action politique.  Peu envisagent cette crise comme un tremplin vers une société plus prometteuse, qui articulerait ses efforts autour d’un nouveau fer de lance. Celui de l’éducation. La jeunesse constitue la fraction de l’humanité à la plus haute valeur ajoutée attendue. Mais le destin de cette première continue d’être inconsidérée. Comme si l'avenir des générations futures avait comme un parfum âcre. Et si nous changions de paradigme ? Et si nous revalorisions enfin l’éducation, en investissant drastiquement dans l’intelligence artificielle ?

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D’abord, la banque centrale européenne a annoncé en mars un plan de financement de 750 milliards d’euros pour soutenir le secteur financier. Ensuite, la Commission européenne a évoqué un "crowfunding" pour voler au secours des entreprises européennes. Cependant, jusqu’aujourd’hui, aucun plan n'a été envisagé pour sortir l’éducation de l’impasse chaotique qu’elle traverse depuis tant de décennies. Situation qui s'est d'ailleurs empirée durant cette crise sanitaire. Le niveau de l’éducation s’affaiblit, ce qui exerce une pression haussière sur les inégalités. Plus la qualité de l’éducation baisse aujourd'hui, plus les inégalités gronderont demain. C’est la démonstration qu’en font nos sociétés aujourd’hui. Le confinement a rompu la continuation scolaire et le bon apprentissage des leçons, surtout pour les étudiants dont la situation est précaire.

Lorsque nous sondons l'histoire, le constat est clair. La pauvreté a diminué ces dernières décennies. Mais les inégalités persistent. Celles-ci sont une problématique mal gérée.  De plus, les retards, qui ont lieu durant cette crise, ne seront pas rattrapables rapidement. Même si l’économie le sera à un moment ou un autre.

Les inégalités sèment même une terre fertile, dans laquelle se cultivent les conflits entre libéraux et socialistes ou encore entre égalitaristes et libertariens. Cependant, ni ces idéologies, par l’entremise de leurs penseurs les plus éminents, ne rappellent l’humanité à l’ordre sur l’importance fondamentale de miser sur l’éducation. Et par conséquent, de sauver les destins sociaux. Toutes les considérations actuelles sont de l’ordre du court terme. Et pour la raison inexplicable que l’éducation n'a pas d'effets avant une ou deux générations, on lui confère une importance moindre. Bien que ces effets seraient des plus contributeurs de la société.

Généralement, sur la place publique, la solution ultime mise en évidence pour lutter contre les inégalités s’articule autour de la construction du régime de l’impôt. Et fondamentalement, les débats sont dans l’esprit du conflit intellectuel qui a opposé Robert Nozick et John Rawls. Deux esprits respectivement libertarien et égalitariste.

Dans le célèbre écrit de John Rawls, "La théorie de la justice", celui-ci plaide pour une imposition plus conséquente des classes sociales les plus aisées, pour maximiser l’utilité des plus défavorisés. Ainsi, la mobilité sociale serait plus importante et in fine, les inégalités moins flagrantes. C’est la position égalitariste. A cela, Robert Nozick y fustigeait l'économie de considération à l’égard de la liberté individuelle, notamment celles des plus aisés. C’est la position libertarienne.

John Rawls - Théorie de la Justice

Et si nous réconcilions ces deux idéologies, qui dictent encore les opinions politiques de nos élus aujourd’hui ? Et si nous luttions contre les inégalités en capitalisant sur un autre levier que celui de l’impôt ? En réalité, la taxation représente un levier social a posteriori. Même si lutter contre les inégalités via l’impôt est important, il reste largement moins efficace qu’un levier à priori. Et l’éducation est précisément ce levier à priori.

Effectivement, avec l’émergence de l’intelligence artificielle généralisée, l’éducation sera capable de proposer à tous ses élèves l’adaptive learning. L’adaptive learning ou apprentissage adaptatif. Cette méthode d'apprentissage pleinement inclusive est la révolution suprême du millénaire, car elle éradiquera une large partie des inégalités si elle est bien établie. Cette méthode consiste à offrir à l’élève, ou l’apprenant, un enseignement personnalisé et adaptatif. En d’autres termes, l’enseignement est sur mesure, car l’intelligence artificielle nourrit son système des données de l’apprenant. Constamment. Et à mesure que les données s'accumulent, le système devient de plus en plus performant. Cela signifie qu’il sera capable de déceler les lacunes de l’élève, tout en proposant des manières optimales d’y répondre. N'est-ce pas le défi le plus difficile pour le corps professoral ? Cette macro-technologie est une aubaine pour faciliter le travail de l'enseignant qui peut, grâce aux données, mieux gérer les leçons. Ce sera annonciateur de la fin des décrochages scolaires et des professeurs sous pression. Et c’est précisément cela qui réduira les inégalités des individus à posteriori. Effectivement, l’apprentissage adaptatif mitige les inégalités scolaires des élèves pour finalement offrir les mêmes chances. Quelle que soit la prédisposition scolaire de l’élève.  

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C’est pourquoi, il est primordial de définir l’apprentissage adaptatif comme étant un levier à priori et conséquemment, créer un nouveau projet de société autour de l'éducation augmentée. Cette stratégie permise par l'intelligence artificielle déploiera des effets largement contributeurs au bonheur individuel et collectif. Lorsqu'un jeune individu a la possibilité d'avoir un retour personnalisé sur les dimensions dans lesquelles il peut exceller, alors le décrochage scolaire n'a plus de raison d'être.  Mais pour ce faire, il est nécessaire et à tout prix, d'éviter la surconcentration de notre génie sur le régime de l'impôt, qui ne peut être que complémentaire à un programme sociétal "augmenté".