Jeudi
20 janvier 2000
Total Fina embarrassé par une tentative de désinformation
en ligne
Le naufrage du pétrolier "Erika" survenu
fin décembre 99 et la marée noire qui l'a suivi
met le groupe Total
Fina sous forte pression médiatique. Un phénomène
que l'on peut observer également sur Internet. Reste
à trier les informations qui circulent... Ainsi, circule
actuellement un prétendu échange de mails entre
des cadres dirigeants de Total Fina. Le message -qui rappelle
au passage les effets amplificateurs de l'affaire David Hirschmann-
circule actuellement avec en introduction ce commentaire anonyme
: "Instructif ! [voila] comment la multinationale pétrolière
responsable de la marée noire tente d'étouffer
l'expression citoyenne". S'en suit une présumée
discussion par mail entre les responsables du groupe à
propos d'une pétition en ligne appelant au boycott
des produits Total.
Le prétendu échange de mails, daté du
3 janvier 2000, concerne une dizaine de hauts responsables
du groupe, dont il est possible de découvrir les noms
sur leurs adresse mail en copie conforme. Parmi les destinataires,
on trouve le PDG Thierry Desmarest, mais celui n'intervient
pas dans l'échange de mails. La discussion porte sur
les moyens de contrer une pétition qui circule actuellement
sur le Web Internet. Les propositions avancées sont
assez surprenantes: recours à la justice, appel aux
Renseignements généraux pour retrouver l'auteur
du texte, proposition de lancer une campagne de désinformation.
Une histoire croustillante mais qui révèle sans
doute de la manipulation en ligne.
"Nous avons découvert la teneur de ce message
le 6 janvier. Il est complètement faux", explique-t-on
aujourd'hui chez Total Fina. "L'erreur la plus flagrante
concerne les adresses mails visibles sur le message sous la
forme @totalfina.com qui n'existent pas". Toutefois,
les noms cités sont bel et bien réels.
Sur le site corporate du groupe pétrolier, on peut
retrouver tous les noms des cadres inscrits dans le message
relatif à l'échange de mails. Les responsables
cités appartiennent soit au comité exécutif
soit au comité directeur du groupe. "Au départ,
nous avons répondu au cas par cas puis nous avons décidé
de placer sur notre site une mise au point sur la circulation
de faux-emails", explique Eve Gautier.
Le groupe n'a pas l'intention de porter plainte face à
cette tentative de désinformation. "Nous estimons
que le message n'est ni calomnieux, ni diffamatoire",
explique la responsable presse. Une attitude raisonnable aussi,
tant les pistes du mail semblent se perdre dans les limbes
du Net. [Philippe
Guerrier, JDNet]
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