Vendredi 28 janvier 2000
En sabordant Kleline, BNP-Paribas sème le trouble chez
ses clients
Depuis l'annonce vendredi dernier de la fin prochaine des
activités de Kleline, le groupe BNP-Paribas ne semble pas
pressé de contacter les clients Kleline pour leur proposer
des solutions de paiement de substitution. Les quelques 500
commerçants en ligne français et étrangers qui avaient adopté
Kleline tendent aujourd'hui à se tourner vers les offres
concurrentes du marché mais regrettent la décision
-et la manière- de la banque..
Ainsi pour Bertrand Le Ficher de Boxman
France, la filiale du vendeur de disque suédois, "cette décision
n'est pas une catastrophe en soi pour une importante entreprise
internationale comme la nôtre car les offres alternatives
ne manquent pas sur le marché. Mais ce qui est grave c'est
la forme employée. La remise en cause de solutions de paiement
sécurisé fait naître une nouvelle inquiétude chez les clients
online. Nous recevons par exemple des mails qui nous demandent
si nos paiements sont toujours sécurisés".
Pour le marché français, le constat est unanime: aucun des
commerçants que nous avons contactés n'a été officiellement
informé de la décision de la BNP à ce jour. Ainsi Thomas Owadenko,
co-fondateur du site de group buying Akabi:
"Nous venons d'apprendre la nouvelle et négocions actuellement
avec d'autres sociétés offrant des solutions de paiement sécurisé
alternatives aux produits Kleline ". Elisabeth Chamontin,
directrice des éditions électroniques du journal
Investir
s'interroge sur "la brutalité de la décision du groupe
BNP-Paribas alors que Kleline nous offrait toute satisfaction,
notamment en ce qui concerne le service" (traitement
de la fiscalité, des petits montants, des devises étrangères,
garantie bancaire.). "Que va-t-on nous proposer comme
alternative Internationale? En tout état de cause, nous ne
voulons pas d'une solution franco française incapable de traiter
les devises étrangères comme Cyber-comm, à ma connaissance".
Les jeunes start-ups
sont également particulièrement affectées. Ainsi, Frédérique
Bethe, fondateur du nouveau spécialiste de la confiture online
fruitine.com:
"J'ai signé il y a un mois un contrat avec Kleline et acquitté
7.000 francs de droits d'entrée. Toute ma communication fait
apparaître Kleline comme garantie de la sécurisation du paiement
sur Fruitine et aujourd'hui je dois trouver une offre alternative,
réinstaller une solution de paiement et revoir ma campagne
de communication. Pour notre jeune société, c'est un préjudice
important".
L'abandon de Kleline n'est sans doute pas une catastrophe
pour Internet et la révolution industrielle que constitue
le réseau, connaîtra sans doutes d'autres avatars, mais il
n'empêche: le trouble semé chez beaucoup de commerçants
et chez certains clients, risque de nuire aux ambitions du
groupe bancaire dans le secteur. [Fabien
Claire, JDNet]
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