Mercredi 22 mars 2000
Selon Pegasus, plusieurs start-up américaines seront
bientôt à cours d'argent
L'étude Pegasus montre que les start-up consomment leur cash à trop grande vitesse...
Amazon
sera t-il bientôt en vente ? C'est la question que l'on
peut se poser à la
lecture d'une très sérieuse étude du
Pegasus Research International dévoilée par
le quotidien américain Barron's dans son édition
du 20 mars dernier.
Selon les analystes de l'institut,
la compagnie, au même titre que CdNow, Peapod ou Secure
Computing, pourrait être confrontée à
des problèmes de liquidités dans les mois qui
viennent. Petit bémol à cette étude:
l'analyse se base sur les chiffres 99 et intègre à
retardement la dernière levée de fonds d'Amazon
(690 millions de dollars au mois de février 2000).
Pegasus démontre néanmoins que la réussite
spéculative de certaines sociétés risque
d'avoir des conséquences graves. Et ce, dans un futur
proche. Avant sa dernière levée de fonds, Amazon
ne disposait ainsi que 10 mois de cash dans ses caisses. Selon
Pegasus, ces sociétés, qui continuent à
avoir des pertes colossales, auront tôt ou tard du mal
à lever des fonds supplémentaires.
"Les NetCompanies auront de plus en plus de difficultés
à utiliser les obligations convertibles en actions"
explique un responsable de Lehman Brother. "Les cours
ont atteint de tels sommets que la possibilité pour
un investisseur de convertir ses obligations en actions, avec
une confortable plus value à la clé, est plus
qu'aléatoire. Par exemple, Amazon a été
obligé de proposer des taux d'intérêt
extrêmement généreux pour lever 690 millions
de dollars".
Le manque de cash guette encore une cinquantaine d'autres
sociétés. Pegasus estime même que certaines
d'entre elles vont rapidement être absorbées
par les poids lourds économiques. Vertical Net, à
cours d'argent, a ainsi laissé Microsoft prendre une
partie de son capital en étant contraint "d'utiliser"
la technologie du géant américain. La
société Pilot a, elle, offert 6% de son capital
à Primus Telecommunication en échange de 100
millions de francs. Au rythme où vont ses dépenses
cette somme "sera pourtant brûlée"
dans les 10 mois qui viennent. Après l'échec
de sa fusion avec Columbia House, CdNow ne disposerait plus,
quant à lui, que d''un mois de liquidité. Son
cours a d'ailleurs atteint un plus bas historique à
6 dollars. A l'introduction l'action valait près de
20 dollars...
Et un analyste de conclure :"Le problème de base,
ce sont les IPO. Alors que les sociétés ont
besoin de stabilité, le climat d'excitation qui prédomine
fausse la donne. La volatilité des cours qui en résulte
tue la capacité de financement des sociétés
à long terme".
[JDNet]
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