Actualité / Le Net

Jeudi 23 mars 2000

Mbolo.com en piste pour être le Yahoo africain Développé au sein de l'agence américaine Rbmt, le portail référence déjà prés de 1400 sites. Une vraie performance sur un continent où l'internet est réduit à la portion congrue

"Ce site c'est d'abord un coup de coeur. Imaginer faire de l'argent avec est, pour l'instant et à mon avis, largement utopique". A l'origine du site Mbolo, développé par la web agency américaine Rbmt, Xavier Barrat ne se berce pas d'illusions sur le potentiel financier de son "Yahoo africain" tout neuf. Sur un continent où les problèmes de famine ou de pénurie d'eau ne sont pas encore révolus, il en effet illusoire d'imaginer que l'Internet constitue le souci premier des dirigeants et de la population.
"En fait les disparités entre les pays sont énormes. En Afrique du sud, le taux d'équipement est assez bon, au Maghreb cela va venir. Mais pour d'autres pays le chiffre est proche de zéro". Malgré cela, le portail a en tout cas déjà identifié et référencé 1.400 sites parmi lesquels on trouve beaucoup d'institutionnels. La performance est de taille puisque Yahoo, en version française et anglaise n'en référence que 700 pour l'Afrique.
Si l'audience reste pour l'instant confidentielle avec 1.200 visiteurs uniques par jour, elle indique en tout cas que la demande d'informations sur l'Afrique existe du côté européen puisque la majorité des connexions proviennent de France ou de Belgique.
Pour Rbmt, qui a dépensé plus de 500.000 francs pour la création, Mbolo est donc avant tout une vitrine et une façon de veiller sur l'émergence de l'Internet africain.
La web agency dispose en effet d'une structure au Gabon qui a réalisé notamment le site du ministère des Finances gabonais. "En Afrique nous sommes des précurseurs. J'espère que l'avenir nous donnera raison", confie Xavier Barat.
Pour continuer à enrichir le portail, trois personnes sont donc en charge du référencement. Outre cet annuaire différentes rubriques "évenement", "sport" ou "société" viennent se greffer sur le site. Mbolo proposait par exemple une large couverture des élections présidentielles au Sénégal avec de nombreux liens sur les sites relatant l'évènement.
Si pour l'instant Mbolo est avant tout tourné vers la francophonie, Xavier Barrat envisage dans un proche avenir de référencer aussi les sites anglophone ou lusophones et lancer ainsi une version en anglais.
Une manière en quelque sorte de saluer l'essor de l'internet africain. Logique, puisque Mbolo signifie "bonjour" dans plusieurs pays africains. [Jérôme Batteau, JDNet]