Jeudi 30 mars 2000
Courtiers en ligne : Bourse-Direct snobe les rumeurs
Le courtier repousse l'éventualité d'un rachat imminent et se développe comme prestataire et comme distrobuteur "physique".
"On est un des derniers courtiers indépendants
alors évidemment la rumeur nous donne déjà
comme racheté par une grande banque. Cela fait partie
du jeu". Pierre Henri de Menthon, le directeur du développement
de Bourse-Direct
est plutôt placide lorsque on évoque avec lui
les différents bruits qui entourent l'avenir du courtier
en ligne. L'hypothèse du rachat balayé, il n'exclut
pas en revanche "de rentrer dans une logique de partenariat
avec une grande banque".
Le groupe qui a revu son business plan à la hausse
après son excellente année 1999, avec un chiffre
d'affaires en hausse de 115% pour un résultat net de
2.191 millions de francs, est en effet plein d'appétit
tout en souhaitant rester ancré dans son coeur de métier.
"C'est notre grande différence avec E-cortal ou
Fimatex par exemple. Eux ont une forte puissance marketing,
l'appui d'une banque de détail et peuvent offrir toute
une gamme de produits comme les Sicav. Nous, nous concentrons
sur le marché des actions et sur les gros comptes.
Et cela paye puisque de grands investisseurs commencent à
être clients de BourseDirect. La plupart ont des portefeuilles
supérieurs à 250.000 francs et passent plus
de 10 ordres par mois".
La tarification s'en ressent d'ailleurs puisqu'elle n'est
pas vraiment appropriée pour les petits porteurs. "Il
est clair que nous sommes avantageux pour un client au delà
de 25.000 francs. Mais nous laissons la porte ouverte puisque
nous n'exigeons pas de montant minimum lors de l'ouverture
du compte".
Au delà de
cette activité purement transactionnelle, le groupe
vient aussi d'enrichir sa gamme de service en s'offrant 100%
du capital d'ID Multimédia, une start-up créée
en 1996 par David Koskas et prestataire des deux sites du
courtiers en ligne, Bourse-Direct et Bourse-discount.
"Plusieurs acteurs financiers, comme des sociétés
de gestion, sont venus nous voir car ils souhaitaient ouvrir
un site. Bourse-Direct peut fournir l'infrastructure sur les
transactions mais pas l'interface graphique. Nous avions donc
besoin d'une agence spécialisée dans ce type
d'intervention. ID Multimédia était le complément
idéal".
Enfin pour parfaire sa couverture, le courtier en ligne expérimente
plusieurs relais physiques en région pour attirer de
nouveaux clients. Des tests sont déjà en cours
dans le Sud-Ouest avec le Cercle de la Bourse et à
Caen. "Mais cela reste vraiment une esquisse. Nous voulons
nous donner le temps de la réflexion" conclut
Pierre Henri de Menthon. [Jérôme
Batteau, JDNet]
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