Actualité / Finance

Samedi 15 - Lundi 17 avril 2000

Où s'arrêtera la chute du Nasdaq ? Si les valeurs internet se sont plutôt bien comportées hier, les décrochages réguliers de la Bourse américaine inquiétent poussant même Alan Greenspan à voler au secours des dotcom.

Le navire des valeurs Internet a encore rencontré une zone de turbulences importantes vendredi à la Bourse de Paris. Malgré une légère hausse en début de séance, les cours ont de nouveau dégringolé après le nouveau typhon qui s'est abattu sur le Nasdaq. L'indice américain a reculé de près de 9,7% vendredi.
Cette fois, ce ne sont pas les technologiques qui sont en cause mais la publication de chiffres préoccupants pour l'économie américaine. Les indices à la consommation sont en effet en forte hausse et font craindre aux investisseurs un resserrement de la politique monétaire de la Fed. Cette nouvelle hausse des taux d'intérêts pourrait encore un peu plus calmer les ardeurs des investisseurs.
Les "dotcom" françaises ne pouvaient donc pas faire grand chose face à ce phénomène et ont toutes essuyé de lourdes pertes. Seule ArtPrice a remarquablement résisté avec une hausse de 6%. NetValue a perdu aujourd'hui 9,29%, Multimania, 7,83%, Liberty Surf 5,21% et Self Trade 1,23%.

La question est donc de savoir si un retour sur ces valeurs est possible la semaine prochaine. Pour les uns qui se basent sur une analyse graphique de la situation, le Nasdaq va continuer sa chute et la correction pourrait être encore plus brutale. Certains évoquent même une descente infernale à des niveaux jamais vus depuis 1987. Cette analyse est farouchement contestée par les autres qui estiment que les fondamentaux de l'économie sont excellents si on les compare à ceux de 1987. Il n'y aurait donc aucune raison de s'affoler.
Il n'en reste pas moins que l'état actuel du marché n'incite pas à l'optimisme car, hier, les valeurs Internet n'ont pas été les seules à subir une correction. Toutes les valeurs technologiques qui ont des bases solides ont en effet encaissé de sérieux revers.
Cette instabilité des marchés devrait d'ailleurs être un sujets principaux des membres du G7 qui se réunissent samedi à Londres. Ministres des finances et directeurs des banques centrales vont sans doute avoir des discussions animées.