Actualité / Finance

Samedi 29 - Mardi 02 mai 2000

Tocamak ouvre ses portes : les start-up au petit jeu des questions-réponses A l'occasion de l'ouverture de cette couveuse de jeunes pousses, sept d'entre elles livrent leur commentaire sur l'actualité agitée de la Nouvelle économie

Tocamak. C'est finalement le nom qu'adoptera l'incubateur de start-up créé par Antoine Decitre et Jean-Luc Rivoire, les deux anciens responsable du leveur de fonds Defi-Start-up (Voir JDnet du 3 février 2000). Situé en plein coeur du sentier à Paris, il accueille une quinzaine de start-up "financées en amorçage et conseillées dans leur stratégie de développement".
Le nom Tocamak n'est pas innocent selon ses fondateurs puisque "il fait référence au premier accélérateur de particules. Un concept qui nous plaît beaucoup puisque nous souhaitons être un accélérateur dans le développement des start-up tout en créant des synergies entre elles". Les start-up installées dans ces locaux sont donc peu être les futurs Yahoo européens de demain et nous avons demandé aux dirigeants de certaines d'entre elles les raisons de leur présence chez Tocamak ainsi que leur regard sur l'actualité contrastée de la Nouvelle économie.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
Argent, service, conseils.
Ou vous voyez vous dans un an ?
On se voit leader dans notre secteur mais certainement pas en Bourse.
Les corrections répétées sur les valeurs internet cotées en Bourse?
On suit cela attentivement. Il est clair que cela va changer des choses pour les modèles BtoC et surtout pour ceux qui sont basés sur le trafic et la publicité. Ce qui n'est d'ailleurs pas notre cas. Mais il est effectivement possible que l'on obtienne moins de fonds.
Le ras-le-bol anti "dotcom" en ce moment ?
J'en ai marre moi aussi d'allumer ma télévision et de voir partout des .com. Il y a vraiment eu trop d'excès dans le domaine.
Le débat sur les stock-options ?
En fait je n''ai pas trop regardé ce que cela allait changer. Mais plus généralement c'est un vrai moteur pour des sociétés comme la nôtre. On a demandé de très gros efforts à nos employés, très qualifiés, au niveau du salaire et il faut donc une contrepartie.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
En fait, on a surtout été convaincu par la personnalité des gens qui dirigent l'incubateur. Mais c'est un peu différent pour nous puisque nous les avons connus avant que l'incubateur ne voit le jour.
Où vous voyez vous dans un an ?
On sera en Bourse mais j'espère surtout qu'on sera toujours en place au sein de la société.
Les corrections répétées sur les valeurs internet?
Je m'en fous. La Bourse n'est pas une fin en soi. On n'a d'ailleurs pas d'impératifs même si c'est vrai que c'est un formidable moyen pour intéresser nos salariés.
Le débat sur les stock-options justement?
Je n'ai pas suivi. On est peut être un peu à la traîne à ce niveau là en France et le système mériterait surtout d'être clarifié.
Le ras le bol anti dotcom en ce moment ?
C'est normal car on a atteint des sommets de bêtises. Cela devenait du show-business. Mais une fois que l'économie du système sera structurée et régulée tout rentrera dans l'ordre et il y aura moins d'excès.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
En fait on avait commencé à travailler avec Défi-start-up et ils nous ont logiquement demandé si on voulait intégrer l'incubateur. L'apport est intéressant notamment pour les prochains tours de table.
Où vous voyez-vous dans un an ?
On devrait être installé dans toute l'Europe et si tout va bien en phase d'introduction en Bourse. Mais on fait la mise en ligne du site cette semaine alors on va éviter de penser à l'avenir.
Les corrections répétées sur les valeurs internet cotées en Bourse et le désamour pour le BtoC?
Cela ne nous inquiète pas. En plus, alors qu'on nous dit que le BtoB va tout submerger, on a quand même réussi à lever des fonds. Je pense donc que c'est une petite correction et que cela repartira.
Le débat sur les stock-options ?
En fait je n'ai pas regardé le projet en détail. Mais l'essentiel c'est qu'ils ne touchent pas au BSCPE (forme de stock-options pour les jeunes entreprises). En revanche on peut comprendre que la fiscalité soit un problème pour les politiques car il y a eu des abus.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
Pour l'ensemble des compétences. On ne peut pas dissocier le côté financier et la partie conseil.
Où vous voyez-vous dans un an ?
En Europe à la fin de l'année et certainement plus dans les locaux de Tocamak. Mais surtout on souhaite être les leaders sur le marché.
Les corrections répétées sur les valeurs internet?
On suit cela mais à distance. On n'est pas trop inquiet pour nous car on estime être le premier site sur notre créneau. Cela ne change donc rien aux négociations en cours pour la levée de fonds. En revanche pour les start-up où le modèle existe déjà, cela va être plus dur.
Le débat sur les stock-options ?
Je n'ai pas encore lu ce qu'ils avaient décidé mais si la fiscalité change ce sera une erreur. Il faudra alors trouver d'autres leviers pour intéresser les gens à l'entreprise.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
Quand on a commencé à travailler sur le projet on avait besoin d'un maximum de compétences et Tocamak pouvait nous les offrir.

Ou vous voyez vous dans un an ?
Certainement pas en Bourse. On veut prendre notre temps d'autant que nous sommes à cheval entre la nouvelle économie et l'ancienne, on peut donc voir venir.
Les corrections répétées sur les valeurs internet?
On n'est pas vraiment inquiet et d'ailleurs les investisseurs autour de nous ne le sont pas non plus. Mais effectivement pour notre prochain tour cela va peut être faire baisser la valorisation. Mais cela ne nous met pas en péril pour autant.
Le ras le bol anti dotcom en ce moment ?
C'est pas étonnant quand on voit les abus. Nous aussi vous savez on en a un peu marre. Mais cela est plutôt sain car certains vont un peu ouvrir les yeux.
Le débat sur les stock-options ?
Tout cela ne paraît pas très cohérent. Car on dit qu'on veut aider les jeunes créateurs mais en même temps certains veulent les pénaliser en alourdissant la fiscalité sur ce mode de rémunération.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
Pour nous aider à lever des fonds supplémentaires.

Ou vous voyez vous dans un an ?
Nous avons un plan de développement mondial. Donc on devrait être entre ici et les Etats-Unis où nous ouvrons un bureau la semaine prochaine.
Les corrections répétées sur les valeurs internet?
On regarde attentivement mais ce n'est pas très important pour nous car on ne crée pas une société pour l'argent. Nous on peut vivre sans la Bourse et cela ne change rien à notre valorisation.
Le ras-le-bol anti dotcom en ce moment ?
On comprend ce mouvement d'humeur car il y a eu une période de folie un peu agaçante. Mais malgré tout personne à mon avis ne doute qu'internet reste un outil formidable.
Le débat sur les stock-options ?
C'est vital pour nous car nous comptons utiliser fortement ce moyen de rémunération .La fiscalité doit donc suivre. Mais le système est pénalisé par les abus qui ont été nombreux. On peut donc comprendre les réticences de certains politiques.

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Pourquoi avoir choisi Tocamak ?
Pour nous aider à faire ce que justement on ne sait pas faire.

Ou vous voyez vous dans un an ?
On sera la société leader dans notre secteur.
Les corrections répétées sur les valeurs internet?
Nous on travaille sur le long terme alors ce qui se passe actuellement ne nous concerne pas. Le plus important pour nous est surtout de rester concentrer sur notre produit.
Le ras-le-bol anti dotcom en ce moment ?
C'est un peu normal. Mais même si l'on crache sur les dotcom, on ne peut pas nier qu'il y ait une vraie création de valeurs avec la Nouvelle économie.
[Propos recuiellis par Jérôme Batteau, JDNet]