Actualité / Finance
Samedi 3 - Lundi 5 juin 2000

Crediclic promet le "tour des banques en 80 secondes" Ce nouveau site de comparaison de crédits propose les services d'une dizaines d'organismes financiers dans les domaines de l'immobilier, des travaux, de l'auto/consommation, de l'assurance et des prêts étudiants.

Parmi la kyrielle de sites de souscription de crédit en ligne, Crediclic est à mi-chemin entre 123 Crédit d'une part et Créditmust et 123 Prêt d'autre part. Comme le premier, il propose six types de prêts (en l'occurrence immobilier, travaux, auto/moto, prêts personnels, assurance et prêts étudiants) et à l'instar de Créditmust et de 123 Prêt, il compare les prêts de différents organismes financiers (une dizaine actuellement dont Woolwich, Crédit immobilier de France ou Banque populaire, une quinzaine en cours de négociation). Crediclic a pour rôle de mettre en relation internautes et organismes financiers et de veiller aun suivi des dossiers jusqu'à la signature.

L'internaute est guidé pour trouver les offres les mieux adaptées à ses besoins et à son profil. Une fois que les propositions d' établissements financiers lui sont communiquées (prêt, mensualités, taux, durée), il transmet sa demande à la société choisie. Si pour les prêts immobiliers, un conseiller le contacte par téléphone dans les 48 heures, les prêts consommation et auto peuvent être traités par écrit. L'objectif du site est de réunir la palette la plus large d'établissements partenaires. En terme d'affaires conclues, Taoufik Tahar, directeur général, reste discret sur ses objectifs. Selon lui, le Web ne se suffit pas à lui-même. Crediclic, hébergé chez Riga (Infonie), possède donc une plate-forme téléphonique qui permet également de remplir un dossier. La partie technique et le design ont été pris en charge par L'Ile des médias.

Crediclic, dont le budget de création est de 2 millions de francs, a été fondé par Olivier Lazar, Taoufik Tahar, Gilles Hannoun et Richard Demoulin. Rori Mac Malcom et Yann Mac Gilvry ont investi dans le site via leur société. Une première augmentation de capital a eu lieu en avril à hauteur de 20 millions de francs. Le site est détenu par ses six fondateurs (52%), des institutionnels (16%), dont Dassault Multimedia, et des business angels (32%). Une seconde levée de fonds est envisagée en octobre, pour un montant compris entre 50 et 80 millions de francs. Elle vise à développer le site à l'international.

Pour lancer le site, les quatre fondateurs sont partis du constat que le comportement latin face au crédit était très différent de l'anglo-saxon. Selon eux, les Européens du sud ont une approche très réticente face au crédit, presque envisagé avec honte, contrairement aux Américains qui y ont très facilement recours. Autre différence majeure: les Etats-Unis utilisent couramment des intermédiaires, contrairement aux Européens, qui entrent directement en relation avec les établissements financiers. C'est pour cela que le directeur général pense que l' americain E-loan, s'il est performant aux Etats-Unis, n'a pas forcément sa place en Europe du Sud.

Le site se rémunère via une commission -la même pour tous les établissements- de 1% sur le montant emprunté. Et il ne souhaite pas héberger de publicité, dans un souci d'indépendance. Une campagne de promotion on-line a été lancée dans un premier temps. Off-line, une première vague se déroulera de juin au 14 juillet, en presse spécialisée essentiellement. Une fois ces différents supports testés, la seconde vague de communication aura lieu à la rentrée. Le directeur général se base sur l'"ancienne économie" pour définir les pics des cinq domaines de Crediclic. L'immobilier prend son envol de mars à mai et de septembre à novembre, l'automobile au retour des vacances et avant noël... Taoufik Tahar espère affiner ces statistique pour les appliquer à Internet. Au programme début 2001: des implantations en Espagne, au Portugal, en Italie et en Grèce. [Catherine Pinet, JDNet]

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