Litiges
autour de contrats de partenariats sur le contenu
ou commerciaux
AlloCiné vs Ecran-Noir. Le portail du cinéma a entamé
des procédures juridiques contre le webzine Ecran-Noir,
qui traite également du septième art, et vice-versa. Alors
que les deux parties avaient entamé un début de collaboration
en 1998, AlloCiné a assigné Ecran-Noir le 16 mai 2000 devant
le tribunal de commerce de Versailles pour trancher sur
un cas de présumé de non-respect des droits
d'auteurs, suite à la diffusion par le webzine de
contenu jugé litigieux. Une affaire qui pourrait
déboucher sur une co-responsabilité d'AlloCiné,
en qualité d'hébergeur du site du webzine.
AlloCiné demande également des dédommagements
liés au présumé "non-respect par Ecran-Noir de ses
obligations contractuelles". La prochaine audience devrait
avoir lieu en octobre. De son côté, Ecran-Noir
a lancé une procédure à l'encontre
d'AlloCiné devant le tribunal de grande instance
de Nanterre afin de récupérer le nom de domaine
Ecran-Noir.com, qui a été déposé
en mars 1998 par Jean-David Blanc, PDG d'AlloCiné.
L'audience est prévue le 31 août prochain.
Planfax (1Bis.com) vs Oda (PagesJaunes). Le spécialiste
de la cartographie en ligne s'est vu refuser l'exploitation
sur son site du service des Pages Blanches de France Télécom,
comme il le fait déjà avec les Yellow Pages
britanniques. Par conséquent, Planfax a annoncé le 5 mai
2000 avoir assigné en référé Oda, la régie publicitaire
des Pages Jaunes, pour "abus de position dominante". Le
président du tribunal de commerce de Nanterre, saisi le
9 mai, s'est jugé incompétent pour régler ce litige commercial.
Le dossier a été renvoyé au fond. (A
noter que France Télécom vient d'annoncer
qu'Oda va être absorbé dans l'entité Pages Jaunes,
filiale de Wanadoo).
AFP vs Cfoot (Football365.fr). En septembre 1999,
l'AFP indique dans une dépêche avoir gagné
une procédure en référé à l'encontre de la société C-Sports,
qui édite le service en ligne Cfoot.com. L'agence de presse
reprochait au site d'informations sportives de diffuser
des dépêches AFP alors que son contrat était résilié pour
"défaut de paiement". C-sports, qui a depuis fusionné avec
365 Corp, a transformé le site Cfoot.com en Football365.
Cette décision a fait l'objet d'un jugement en appel.
Début février 2000, la cour d'appel de Paris
a réformé en grande partie les dispositions de l'ordonnance
de référé qui avait reconnu la responsabilité de la société
éditrice du site d'informations sportives envers l'agence
de presse. La cour d'appel a estimé que le juge des référés
ne pouvait pas, sans excéder ses pouvoirs, constater la
cessation des relations contractuelles entre les deux parties
alors que le contrat d'abonnement souscrit par celle-ci
n'avait pas été formellement résilié.
Les litiges autour de la propriété
intellectuelle
Echo/Voila. (Lire l'article
du JDNet).
Echo/RESpublica : Echo a déposé le 15 novembre 1999
une plainte auprès du tribunal de Grasse qui vise Christophe
Dupont, la société RESpublica qu'il dirige désormais et
le groupe LibertySurf, qui a pris fin octobre 1999 une participation
majoritaire dans le capital de RESpublica. Quatre motifs
figurent sur cette plainte: "abus de confiance", "abus de
biens sociaux" "vol" et "contrefaçon et détournement d'actifs".
Echo considère que le projet RESpublica a été
initié au sein de la société avant
d'être repris par Christophe Dupont pour son propre
compte.
Promoselect vs Kelkoo. Promoselect, qui a récemment
fusionné avec le "shopbot" (comparateur de prix) Laventis,
a entamé une procédure juridique à l'encontre du guide d'achat
Kelkoo pour "enfreinte au droit à la propriété intellectuelle,
plagiat, concurrence déloyale et parasitisme". Promoselect
accuse Kelkoo d'avoir repris une partie de son contenu rédactionnel,
notamment des sélections de sites. C'est le tribunal de
commerce de Paris qui est saisi. L'assignation est datée
du 24 mai 2000. Une prochaine audience est prévue
à la rentrée.
Internet Telecom vs e-Brands. Le 5 janvier 2000,
les fondateurs d'e-Brands, société spécialisée dans la fourniture
d'outils marketing en ligne (accès Internet gratuit, webmail,
etc.), sont assignés en référé par
Internet Telecom pour "concurrence déloyale", ainsi que
le leveur de fonds MGT. Internet Telecom leur reproche d'avoir
copié son business plan. Début février 2000, le juge du
tribunal de commerce de Paris s'est déclaré incompétent
pour juger cette affaire, qui nécessite un examen sur le
fond. Toutefois, Internet Telecom ne semble pas l'avoir
relancé à ce niveau.
En avril 2000, Internet Telecom a eu recours à l'Agence
de protection des programmes (APP) pour effectuer une copie
d'écran de l'espace "FAQ" du service d'accès Internet rattaché
au site Batiweb.com et réalisé par
e-Brands. L'APP reconnaît dans son constat la similitude
des deux espaces. Internet Telecom lance une nouvelle action
à l'encontre d'e-Brands pour "contrefaçon". Une saisie de
documents a été réalisée dans
les locaux d'e-Brands le 2 mai. C'est dorénavant au Tribunal
de commerce de Paris de juger cet acte présumé de violation
des droits de propriété industrielle.
Les litiges à propos des entorses
à la concurrence
Club-Internet
vs Wanadoo (1). A la mi-juin 1999,
Club-Internet indiquait avoir intenté une action devant
le Conseil de la concurrence à l'encontre de Wanadoo pour
"abus de position dominante" à propos de l'exploitation
e l'ADSL, cette technologie permettant aux utilisateurs
de disposer d'un accès Internet à haut débit via le réseau
téléphonique classique. Selon Club-Internet,
l'avance prise par France Télécom dans ce domaine risquait
de fausser la concurrence. Le 8 juillet de la même
année, le Conseil de la concurrence a contraint France
télécom à suspendre la commercialisation de ses offres
ADSL pendant une période de quinze semaines.
Club-Internet vs Wanadoo (2). Club-Internet a déposé
en novembre 1999 une plainte auprès du Conseil de la concurrence
contre France Télécom pour "abus de position dominante".
Parmi les éléments d'accusation, on trouve des présumées
"subventions obscures" entre le service d'accès Internet
Wanadoo et sa maison-mère, ainsi que des "moyens déloyaux"
mis en place pour inciter les abonnés de Club-Internet à
opter pour les offres Wanadoo. Dans le dossier d'introduction
en Bourse du "package" Internet de France Télécom
regroupé sous la bannière Wanadoo qui vient d'être validé
par la COB, il est indiqué que "le Groupe [France Télécom]
ne détient à ce jour aucune information sur le contenu de
cette plainte". Ce qui peut s'expliquer par la procédure
initée : le Conseil de la concurrence devrait interroger
les responsables de France Télécom seulement
en phase finale de l'enquête. Le document de la COB
précise toutefois que le Conseil de la concurrence a fait
appel à l'ART pour une demande d'information dans le cadre
de ce dossier.
Cegetel/AOL vs Wanadoo. Le 16 novembre 1999, les
sociétés AOL et Cegetel ont saisi le Conseil de la concurrence
relativement aux offres promotionnelles de forfaits tout
compris d'accès à Internet, "Les Intégrales" de Wanadoo,
assortie d'une demande de mesures conservatoires. Ces formules
constitueraient selon AOL/Cegetel une atteinte à la concurrence.
Le 21 décembre 1999, le Conseil de la concurrence a débouté
les plaignants AOL et Cegetel de leur demande de mesures
conservatoires mais l'affaire doit être examinée au fond.
Aucune date n'est précisée.
Wappup.com et AFIM vs France Télécom. Le 19 mai 2000,
la société Wappup et l'Afim (Association française pour
l'Internet mobile) ont assigné en référé les sociétés France
Télécom, France Télécom Multimédias Services, ainsi que
des distributeurs et constructeurs de téléphones mobiles
devant le Tribunal de commerce de Paris. L'Afim considère
que le verrouillage des mobiles Itinéris WAP de France Télécom
serait constitutif d'un abus de position dominante. Le Tribunal
de commerce de Paris a contraint le 30 mai France Télécom
à ouvrir l'accès à Internet sur ses téléphones mobiles WAP.
Les
autres types de litiges
Christophe
Dupont vs ViaNice.fr. En qualité de dirigeant de la
société CD Gestion, Christophe Dupont, parallèlement directeur
général adjoint de LibertySurf Group, a assigné le 8 juin
2000 les dirigeants du "city guide" ViaNice.fr devant le
tribunal de grande instance de Nice. Il réclamerait près
de 10 millions de francs de dommages et intérêts, car les
fondateurs de ViaNice.fr n'auraient pas respecté l'engagement
de cession d'une partie du capital de la société.
Luccas
vs Lyonnaise Câble (Noos). En
novembre 1999, Luccas, l'Association de défense des clients
parisiens de Cybercâble, lance une action en référé contre
Lyonnaise Câble, prestataire de services d'accès à Internet
par le câble du groupe Suez-Lyonnaise. Luccas demande la
nomination d'un expert pour vérifier le débit de la liaison
en voie descendante et montante. Le 21 décembre, le juge
des référés du tribunal de grande instance de Paris nomme
un expert. Malgré le changement de dénomination Cybercâble/Noos,
Luccas maintient son action. L'expertise continue et l'association
espère que le dossier va se débloquer à la rentrée.
Les commissaires-priseurs vs N@rt. Le
15 janvier 2000, N@rt, le site culturel de ventes aux enchères
d'uvres d'art, a reçu une assignation devant le TGI de
Paris pour "infraction au monopole des commissaires priseurs
" et "non respect des règles spécifiques des ventes aux
enchères publiques". La plainte a été déposée par la Chambre
nationale des commissaires-priseurs et la chambre de discipline
qui en dépend. Le 4 mai, la première chambre du TGI de Paris
a condamné N@rt pour avoir oganisé entre le 26 novembre
et le 6 décembre 1999 des ventes aux enchères en ligne en
violation du monopole des commissaires-priseurs. Par ce
jugement, les sociétés américaines et françaises sont condamnées
à payer 1 franc de dommage et intérêt. N@rt n'a pas l'intention
de faire appel du jugement. Un commissaire-priseur va d'ailleurs
collaborer avec la société. Depuis cette action
en justice, le monopole des commisseurs-priseurs a été
levé en France.
[JDNet]
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font le point sur un aspect juridique de l'Internet.
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