Au lendemain de son introduction
à la Bourse de Paris, la filiale internet de France
Telecom, Wanadoo passe déjà à l'offensive.
La société a ainsi prévu d'émettre
107.648.685 nouvelles actions, soit environ 10% du capital
actuel, pour mettre la main par échange de papier,
sur trois sociétés en Espagne et Pays-Bas et
au Danemark détenues par France Telecom au côté
de minoritaires. L'opérateur historique doit recevoir
normalement 79.322.387 actions Wanadoo de la part de sa filiale,
les minoritaires recevant eux 28.426.298 titres.
Toutes ces nouvelles actions
seront proposées au prix de 19 euros et feront l'objet
d'une période de blocage de six mois pendant laquelle
France Telecom et les minoritaires des sociétés
espagnols et danoises ne pourront céder leur titre.
Les nouveaux actionnaires néerlandais sont plus chanceux
puisque cette période a été limitée
à trois mois. Cette
augmentation aura un effet dilutif sur la part de Wanadoo
détenue par le public (8,6% contre 9,4%), le Groupe
France telecom (88% contre 89,5%) et les salariés (1,1
contre 1%).
Seul bémol à cette
opération limpide, révélé jeudi
matin par le Wall Street Journal, le fait qu'elle n'ait pas
été mentionnée dans le prospectus d'introduction
de Wanadoo, comme le notait le quotidien américain.
France telecom s'est donc fendu d'un communiqué dans
lequel elle rétorque "qu'au moment de la rédaction
du prospectus, les négociations n'étaient pas
finalisées avec les différents actionnaires
minoritaires et que les contrats avaient été
signés postérieurement".
Le Wall Street Journal croit
pourtant savoir que "la société avait fourni
des détails sur l'opération néerlandaise
à des analystes le mois dernier". Ce qui pourrait
constituer une violation des" règles boursières
françaises qui interdisent le procédé",
note le quotidien. La porte-parole de la COB, interrogée
par ce dernier, note ainsi qu'en règle générale,
"les sociétés ne peuvent pas donner aux
analystes des informations qui ne sont pas dans le prospectus
et donc non rendues publiques."
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