Le reflexe Internet semble devenir un comportement de plus en plus répandu en France pour la recherche d'informations sur l'actualité. Hier après-midi, quelques dizaines de minutes après le terrible crash d'Air France, la plupart des grands sites des médias d'informations ont connu une véritable explosion de leur audience.

Le site France-info a ainsi connu une saturation de son serveur à partir de 17h10, soit un dizaine de minutes à peine après la catastrophe. Eric Duval-Valachs, l'adjoint de Michel Polacco, le directeur du développement de Radio France et responsable Internet, prend alors la décision de doubler les serveurs du site, qui passent ainsi de deux à quatre chez Grey interactive. Une décision qui va permettre d'augmenter la bande passante à 20 Mbps. Après une interruption d'environ un quart d'heure, le site a été relancé à 17h25 pour fournir finalement plus de 2.000 flux audios simultanés. Parallèlement, la rédaction Internet de Radio-France a dépéché sur place 3 journalistes qui, relayés par deux journalistes en studio, ont produit un contenu spécifique pour le site en moins d'une heure. Globalement le trafic a triplé avec 30.000 visites entre 17 et 24 heures. Mercredi encore, lendemain du drame, le trafic est resté bien supérieur à la normale.

Chez TF1 le site a connu lui aussi une interruption de 10 à 15 minutes pour basculer une page statique dédiée à la catastrophe à la place du contenu dynamique du site info. A part cette interruption le site a bien tenu, mais avec une bande passante portée à 35 Mbps grâce à 16 serveurs capables de gérer plusieurs dizaines de milliers d'utilisateurs simultanés.
Pour les responsables du site "C'est la première fois que nous sommes confonté à un tel pic imprévisible. Les événements générant de forts trafics, comme la récente coupe d'Europe de football ou encore les résultats du bac, avaient été préparés". Mercredi, TF1.fr enregistrait encore un trafic trois fois supérieur à celui de ces derniers jours.

Le site de la Chaîne d'information du groupe TF1, LCI, a lui été très rapidement saturé et, malgré, des rebootages réguliers par l'hébergeur Colt, le nombre trop élevé des requêtes a saturé ce dernier. Le serveur ne pouvait pas fournir plus de 2.000 consultations Real player simultanées. Or ce chiffre a été très largement dépassé.

En revanche Yahoo, visiblement mieux structuré pour assumer un tel niveau de trafic, et ne diffusant ni audio ni vidéo, a pu assurer son service sans la moindre défaillance. Yahoo France a enregistré 85.000 clics sur le lien de la page d'accueil de Yahoo conduisant au dossier spécial.