Actualité / Finance  
Jeudi 27 juillet 2000

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Trois questions à Patrick de Fayet (JP Morgan)

A l'heure où les "nouveaux riches" de l'Internet font leur apparition dans les multiples palmarès des personnes les plus fortunées en France, les établissements financiers de gestion de patrimoine se frottent les mains. Ce sont en effet souvent vers eux que se tournent les millionaires du Net. JP Morgan Private Banking, division de la banque d'affaires JP Morgan, est un de ces établissements. Il gère en direct le patrimoine d'environ 1.000 clients, soit 800 familles, pour un total de 30 milliards de francs d'actifs. Patrick de Fayet, son vice-président, nous explique les attentes et le profil de cette nouvelle clientèle.

JDnet : Assiste-t-on à une explosion du nombre de fortunes issues de l'Internet et quelles sont les particularités de ces nouveaux clients ?
Patrick de Fayet : Globalement ce n'est pas une explosion. Il y a effectivement quelques entrepreneurs de l'Internet ou de l'informatique qui ont fait fortune. Mais leur nombre reste assez stable comparé aux années précédentes. En revanche du point de vue de la mentalité, il y a une énorme différence avec nos clients plus traditionnels. Pour imager, ce sont des gens qui n'ont pas le permis de conduire mais qui ont une Ferrari entre les mains. Ils sont d'ailleurs souvent assez semblables aux gagnants du Loto. Ce sont des gens très jeunes, qui ont la tête dans le guidon et qui se retrouvent, d'un seul coup, avec des moyens financiers colossaux. Ils ont donc besoin d'être mieux entourés. La première raison qui les pousse à venir nous voir est d'ailleurs la recherche d'un "coach". Certains découvrent par exemple du jour au lendemain l'existence de l'impôt sur la fortune (ISF) et ne savent pas trop comment cela fonctionne. En revanche leurs attentes restent assez similaires à celles des clients traditionnels. Ils ont compris que pour bien gérer sa fortune, il faut diversifier les placements. Ils le font donc volontiers, même si certains d'entre eux sont parfois surpris que les sociétés dans lesquelles ils investissent n'aient pas des croissances à deux chiffres. Voire à trois, comme dans l'Internet.

Ces entrepreneurs n'ont souvent qu'une fortune virtuelle, puisque composée d'actions de l'entreprises, comment gère-t-on cela notamment avec la volatilité des marchés ?
Pour notre part, justement, nous étudions d'abord l'état de leur patrimoine en actions avant de nous engager. S'il nous apparaît que l'entreprise cotée, dont ils détiennent des parts, risque de s'effondrer en Bourse nous sommes plus réticents. Je préfère donc qu'ils aient quand même une partie de leur fortune en cash. Le deal est après le suivant : nous leur faisons un crédit en cash en échange d'une partie de leurs titres. Evidemment tout cela se fait au terme de savants calculs. Ensuite, nous gèrons leur fortune en maximisant la couverture, c'est-à-dire en diversifiant les investissements. Mais nous nous occupons également de la fiscalité qui s'y rapportent. Car, comme je vous l'expliquais, l'ISF est souvent négligé par les entrepreneurs. Sachant que nos conseils sont gratuits, et que nous nous rémunérons grâce aux produits que nous vendons, aux frais de gestion et aux droits de garde.

Les nouvelles fortunes du Net jouent aussi souvent les business-angels. N'est-ce pas un peu risqué quand votre fortune est constituée d'actions ?
Peut-être. Mais ils savent faire jouer aussi la diversification, donc le risque est plus limité. Une infime partie de leur argent est donc investie sous cette forme. Il est d'ailleurs exclu, en ce qui nous concerne, de prêter de l'argent à des entrepreneurs pour qu'ils aillent jouer les business angels. Mais en général ils se disent : "j'ai déjà eu de la chance une fois avec mon entreprise cela ne sera peut être pas toujours le cas". Ce sont des entrepreneurs souvent visionnaires. Pourtant ils savent rester conservateurs.

[Jérôme Batteau, JDNet]
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