La baisse des valorisations générales sur les fournisseurs
d'accès et l'entrée en Bourse de Wanadoo, le dernier futur
grand du secteur à être coté, marquent
certainement le début d'un vaste mouvement de concentration
en Europe dans le domaine de l'internet. . Face aux mastodontes
qui domineront sans doute le marché demain, Telefonica
(Espagne), Tiscali (Italie), T-Online (Allemagne) ou
Wanadoo, LibertySurf, détenue à 38,97% par Europ@web le holding
de Bernard Arnault, et le distributeur anglais Kingfisher,
fait figure de nain. Malgré ses 450.00 abonnés en France,
ce qui le place au troisième rang dans l'hexagone, le groupe
est partiellement démunie dans les secteurs comme la téléphonie
mobile ou la télévision, canaux par lesquels transiteront
l'Internet de demain.
Pierre
Besnainou, son président, ne s'en cachait pas et reconnaissait
récemment dans une interview qu'une alliance avec un
opérateur de téléphonie était possible. En mai, des négociations
avaient été entamées avec Intercall, qui fournit des carte
prépayées pour les mobiles, mais elles avaient échoué.
Ensuite, l'hypothèse Suez-Lyonnaise des Eaux est arrivée
sur le tapis. Gérard Mestrallez, le patron de ce groupe, concédait
que la stratégie de LibertySurf était intéressante. La piste
paraissait chaude, d'autant que le consortium First Mark,
conduit par le Groupe Arnault et Suez-Lyonnairse des Eaux,
venait de décrocher une licence de boucle locale radio pour
laquelle LibertySurf constituait une pièce maitresse. Mais
ces manoeuvres d'approche entre les deux groupes n'ont pas
eu de suite. Hier,
le Wall Street Journal a révélé que l'opérateur italien Tiscali
aurait fait une proposition de rachat à LibertySurf. Proposition
qui aurait été une nouvelle fois refusée. Selon le quoidien
américain, "Bernard Arnault aurait estimé que
le prix n'était pas à la hauteur de la valeur réelle de LibertySurf
".
La
situation est en effet difficile pour le financier français.
Celui-ci, par la voix de Charahm Becharat, le dircteur général
de sa structure d'investissement Europ@web, désormais en retrait
au profit de Bernard Giroud, ancien patron d'Intel Europe,
a toujours insisté sur le fait qu'il batissait un groupe industriel.
Auremenent dit, que tous les investissements réalisées dans
les start-up étaient destinés à être regroupés sur un navire
amiral qui s'appelle LibertySurf et que ce fournisseur d'accès
offrirait à l'internaute tous les services dont ils avaient
besoin (fleurs avec Aquarelle, enchères avec Aucland, etc...).
Vendre LibertySurf serait donc un virage majeur et, si Bernard
Arnault devrait s'y résigner, l'acquéreur devrait y mettre
un prix conséquent.
Malgré
ces péripéties, l'appétit de Bernard Arnault pour l'internet
est loin d'être terminé et, selon le Wall Street Journal,
le financier aurait décidé de remettre 500 millions d'euros
supplémentaires dans la corbeille d'Europ@web. Sachant aussi
que le groupe pourrait faire quelques arbitrages dans son
portefeuille et se délester de quelques titres de sociétés
déjà cotés. Avant évidemment une possible entrée en Bourse
à l'automne. En terme d'investissement, le groupe a désormais
les yeux rivés sur le BtoB et sur les sociétés d'infrastructures.
Plutôt que de trouver l'or avec LibertySurf, Bernard a peut
être choisi de fournir les pelles et les pioches aux autres.
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