Le Net
Mappy bat ses records d'audience sur le Web mais vit encore des revenus du Minitel
Filiale de Wanadoo, l'éditeur du site de cartographie enregistre plus de requêtes sur ses sites que sur ses services Minitel, mais ne tire encore qu'un quart de ses revenus du Web. --> (Vendredi 11 août 2000)
         

Mappy (ex-Iti), le service d'itinéraire du groupe Wanadoo, annonce 20 millions de pages vues au mois de juillet sur son site, contre 4,5 millions en juillet 1999. Une très forte progression lors du principal mois d'activité du site créé en 1997 par Lpri Iti, la société éditrice du service, désormais baptisée Mappy. A l'époque, la société n'était présente que sur Minitel et bénéficiait d'un rentabilité assurée par le modèle du Kiosque Télétel. Pour ne pas risquer de parasiter ses services Minitel, Iti avait choisi dans un premier temps un modèle payant sur Internet avec une facturation à la requête, modèle également retenu à l'époque par Michelin et son site de cartographie routière.

En avril 1998, la société présidée par Jacques Bousquet conclut un partenariat avec le comité organisateur de la coupe du monde de football pour offrir gratuitement l'accès à son service. Un pari osé car Iti risque de concurrencer ses propres services télématiques. L'audience du site Internet décolle immédiatement et passe de 50.000 pages vues en mars 1998 (pour un chiffre d'affaires mensuel de 3 à 5.000 francs) à 650.000 en avril et 2,5 millions en juillet (pendant la Coupe du Monde). A cette date, quatre mois seulement après le passage sur un mode gratuit, le site Internet génère deux fois plus de requêtes que le Minitel. En revanche, pour l'année 1998, le Minitel génère encore plus de 86% du chiffre d'affaires de 19 millions de francs.

Iti signe alors un premier contrat de régie publicitaire avec Axidium Espace (il rejoindra ensuite la régie publicitaire du groupe Wanadoo dès sa création. Mais parallèlement, l'audience générée par le Minitel continue à croître jusqu'à la fin de l'année 1999 et le chiffre d'affaire de dernier augmente toujours, notamment grâce au changement de palier tarifaire du service 3615, qui passe de 1,29 francs la minute à 2,23 francs. De toute façon, estime Philippe Cossé, le directeur général, "les utilisateurs du service Minitel raisonnent moins en terme de coût que de valeur ajoutée du service. Ainsi, nous constatons une érosion plus lente de notre service 3617 ITI, qui permet l'envoi d'itinéraires par fax, pourtant facturé 5,57francs/mn."

En cumulé depuis le début de l'année 2000, le site Internet, désormais ouvert à l'Europe, génère dix fois plus de requêtes que le service Minitel mais ne devrait fournir que 25% des revenus. La véritable inversion de tendance sur le plan économique est prévue par Mappy pour l'année 2001, année durant laquelle le site Internet devrait générer 70% d'un chiffre d'affaires estimé à 70 millions de francs. "Ce lent décollage du chiffre d'affaire lié à l'Internet s'explique par l'effet de seuil d'audience que nous devons atteindre pour devenir incontournable sur le marché publicitaire, estime Philippe Cossé. Actuellement, la plus grande part de nos revenus Internet est liée à la commercialisation de nos services au profit d'autres sites. Nos revenus BtoC décolleront en 2001."

Pour Mappy, le Minitel a permis de faire naître le site Internet mais aussi d'en financer le développement car, rappelle Philippe Cossé, "il nous aura fallu trois ans pour amorcer et établir le modèle économique Internet". Avant de rappeler que le modèle probable des futurs services Wap se rapprochera, lui, de celui du kiosque, avec une facturation à la consultation via l'opérateur de téléphonie mobile. Un retour aux sources en quelque sorte.

[Fabien Claire, JDNet]
 
 
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