"Nous avons voulu démarrer
tranquillement", explique Georges Grunenwald, le directeur
Home-Service et Communication de Picard.fr.
C'est réussi, puisque l'enseigne de surgelés
(430 points de vente en France et 30 bases de livraison à
domicile - téléphone, minitel, fax, courrier
et maintenant Internet -, pour un chiffre d'affaires de 3,5
milliards de francs) a ouvert le 27 juillet dernier sans que
personne ne s'en aperçoive... Enfin presque. En effet,
le site enregistre déjà une centaine de commandes
par jour. Car Picard a commencé dès le mois
de juin à communiquer discrètement en direction
de sa clientèle (dans les magasins et dans sa lettre
d'information mensuelle). Une campagne plus large devrait
intervenir courant octobre dans la presse magazine (un budget
d'un million de francs a été prévu) et
éventuellement plus tard, par voie d'affichage.
Un démarrage sous de bons
auspices donc. Il faut dire que Picard dispose de sérieux
atouts pour réussir. Le site effectue depuis de longues
années de la vente à distance et de la livraison
à domicile. "Internet n'est qu'un nouveau média
pour nous", ajoute Georges Grunenwald. L'enseigne a également
bénéficié de l'expérience acquise
par son grand frère Ooshop.com
, Picard faisant également partie de la maison Carrefour-Promodès.
C'est d'ailleurs FRA,
l'agence qui s'était chargée de construire tout
le projet Ooshop, qui s'est collée à Picard.fr.
"On constate des similitudes évidentes avec le
site d'Ooshop", commente Jean-Louis Benard, le directeur
général de FRA. "Cela nous a fait gagner
un temps précieux, ajoute de son côté
Georges Grunenwald. Et cela relève d'une véritable
volonté du groupe". Mais pour l'heure, les deux
sites vont évoluer en totale indépendance.
Côté offre, le site
propose actuellement 1.000 produits, soit la quasi-totalité
du catalogue "Nous ne vendons pas encore les produits
dont le prix est fluctuant en fonction du poids, explique
Georges Grunenwald. Mais c'est une difficulté que nous
allons prochainement résoudre". Côté
zone de livraison, le site couvre actuellement 40 départements
en France, et les délais varient de 48 h à
7 jours (voire davantage pour les petites communes !). Pour
des frais de livraison tout à fait attractifs : 20 F
en deçà de 350 F d'achat, gratuit au delà,
un montant minimal de commande ayant cependant été
fixé à 200 F. A partir du mois de novembre,
un forfait de 33 francs sera demandé.
Quant aux objectifs, Picard reste
prudent, mais confiant. L'enseigne réalise classiquement
7 % de ses ventes totales en livraison à domicile
(80 % de commandes par téléphone, 15 %
par minitel, le reste étant effectué par courrier
ou par fax). "Nous pensons qu'Internet peut couvrir facilement
10 % de ces commandes, soit 40.000 commandes par an".
Mais Picard vise aussi l'élargissement de sa clientèle
par le biais du Web : "Le but n'est pas uniquement de
transférer nos clients des boutiques ou du téléphone
vers le Net. Nous espérons attirer de nouveaux clients".
Le site, qui a nécessité
un investissement de 2 millions de francs, mise sur 30 à
40 millions de francs de chiffre d'affaires pour l'année
2001. Il faut dire que l'enseigne colle parfaitement bien
au profil des internautes. Picard s'adresse tout particulièrement
aux jeunes urbains, qui travaillent, rentrent tard chez eux
et n'ont pas le temps de cuisiner. "Du CSP +, âgé
de 30 à 50 ans, généralement équipé
en micro-informatique", conclut Georges Grunenwald. Vous
vous reconnaissez ?
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