"Combler
un déficit d'informations des citoyens sur les grandes
entreprises mondiales en leur proposant une base de données
qui met en lumière aussi bien leur résultats
financiers que leur éthique ou leur politique sociale".
Voilà l'objectif que s'était fixé Régis
Castellani (et non Philippe comme indiqué précédemment,
NDLR) lorsqu'il a créé Transnationale.org
l'an dernier à son retour des Etats-Unis. Pendant un
an, cet ingénieur chimiste a patiemment collecté
toutes les informations publiques relatives aux multinationales.
Articles de presse, documents de la SEC (l'équivalent
de la COB américaine), rapports annuels, rapports des
organisations non gouvernemenatales... Tout
a été passé au peigne fin.
Et le
résultat est assez époustouflant. 5.918 entreprises
sont ainsi passées au crible sur le site, de leur chiffres
d'affaires à leur filiales, en passant par leur implantations
sans oublier leurs côtés obscurs : affaires
de corruption les impliquant, conséquences de leurs
activités sur l'environnement, ou leurs liens avec
des pays peu soucieux du respect des droits de l'homme.
Le site,
accessible en anglais, français et espagnol, intègre
d'ailleurs également un rapport détaillé
sur chaque pays du monde englobant les différents régimes
fiscaux pour les entreprises, le régime politique en
vigueur ou le type de code du travail appliqué. Et
pour rester informé des problèmes de la planète,
Transnationale.org propose également un grand nombre
de dossiers sur des sujets aussi brûlants que les OGM,
les hormones de croissance, les problèmes d'eau ou
la pollution.
Pour
réaliser ce travail conséquent, Régis
Castellani s'est débrouillé seul. Il est d'ailleurs
l'unique membre de l'association Transnationale.org qu'il
a créée et ne bénéficie d'aucun
financement extérieur. "Pour l'instant j'ai de
quoi tenir jusqu'en juin 2001, précise-t-il. Après,
cela risque d'être plus difficile". Pour tenter
de gagner un peu d'argent, Régis Castellani veut donc
se tourner vers des services de documentation, comme les bibliothèques,
à qui il propose un CD-Rom regroupant
l'intégralité des informations contenues sur
le site. Quant à mettre de la publicité sur
le site "c'est envisageable, selon Régis Castellani,
mais compliqué pour des raisons éthiques évidentes".
Pour
l'heure le site, dont l'audience est proche de 400.000 pages
vues par mois, tente de se faire connaître grâce
à des échanges de liens avec des organisations
non gouvernementales comme "la fondation Danielle Miterrand
ou l'Unesco". Et les messages d'encouragements affluent,
selon lui, "y compris en provenance de salariés
des sociétés présentes sur Transnationale".
Un intérêt des citoyens qui le pousse à
aller plus loin et qui l'incite à vouloir créer
"une véritable agence de notation des entreprises
basée aussi bien sur des critères financiers
qu'éthiques".
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