A quelques jours de la fin de
l'année 2000, Jean-Paul Giraud, le président
de la Fnac, et Jean-Christophe Hermann, le PDG de Fnac.com,
ont tenu à dresser un panorama des activités
en ligne du distributeur de produits culturels. Un panorama
qui, selon Jean-Christophe Hermann, est sous le signe "de
la réussite du concept 'clic & magasin'. Avoir
un pied dans le réel et le virtuel devient aujourd'hui
un élément de réussite pour le commerce
électronique. Nous allons de plus en plus développer
ce type de synergie en permettant aux internautes, par exemple,
d'échanger dans les magasins Fnac le matériel
acheté en ligne."
Cette année, Fnac.com,
qui propose 1 million de références en ligne,
"devrait réaliser un chiffre d'affaires compris
entre 110 et 120 millions de francs, soit 1% du CA total de
la Fnac. Nous restons donc les leaders sur notre secteur,
explique Jean-Paul Giraud. Nous tablons sur un chiffre d'affaires
en ligne de 1 milliard de francs d'ici 2003, c'est-à-dire
au delà de notre point mort qui est compris entre 600
millions et 1 milliard de francs." Une montée
en puissance du "clic" qui ne semble pas cannibaliser
les activités "magasins" puisque, explique
Jean-Christophe Hermann, "deux tiers des ventes réalisées
sur le site sont
effectuées par des internautes habitant des zones où
la Fnac n'est pas implantée physiquement, un tiers
provenant même de l'étranger."
Avec une
audience située entre 80.000 et 100.000 visites uniques
par jour, un taux de transformation à l'achat de 5%
et quelques 250.000 clients internautes enregistrés,
Fnac.com affiche donc le sourire quand est évoquée
la nouvelle concurrence d'Amazon en France. "Lorsque
Amazon a ouvert en Grande-Bretagne, il est devenu le leader
en trois mois. Ce qui n'est pas le cas en France, enfonce
Jean-Paul Giraud. L'arrivée d'Amazon a même eu
un effet bénéfique sur le secteur. Depuis septembre
notre trafic et nos commandes en ligne ont enregistré
une croissance de 70% !"
Sur le
plan de l'avenir, Fnac.com travaille sur la mise en ligne
complète de son catalogue magasin dès juin 2001.
"Nous devrions aussi développer les synergies
avec les autres enseignes du groupe PPR, poursuit Jean-Paul
Giraud. Notamment grâce aux différentes cartes
de paiement du groupe qui totalisent 8 millions de détenteurs."
Une synergie qui pourrait, en outre, devenir un peu plus transparente
avec l'ouverture prochaine du site marchand de Surcouf, autre
enseigne de PPR. Fnac.com
réfléchit également au développement
d'un service online dédié aux entreprises et
à la niche Soho. "Nous étudions la possibilité,
explique Jean-Christophe Hermann. Mais nous avons un net avantage
en la matière : contrairement à certains
de nos concurrents, nous avons un entrepôt implanté
en région parisienne qui nous permet de faire de la
livraison rapide. Et c'est un service clé pour s'adresser
aux professionnels..."
Autre
domaine sur lequel la Fnac.com veut être présente :
le téléchargement des livres et des fichiers
musicaux. Le site, qui propose pour l'heure quelques milliers
de MP3 payants, devrait rapidement étoffer son catalogue.
"Nous avons pris la présidence de l'Edima, l'association
européenne qui regroupe les professionnels sur le problème
de la musique et du numérique, détaille Jean-Christophe
Hermann. Nous voulons unifier les différentes acteurs
de l'industrie musicale pour trouver une sortie par le haut
face au phénomène MP3. Car la solution ne viendra
pas par le fait que chaque maison d'édition crée
indépendamment son propre catalogue téléchargeable
en ligne. Les internautes, tout comme avec Napster, veulent
des points d'entrée unique pour consommer la musique..."
Une manière, pour la Fnac, de creuser en ligne sa place
de distributeur.
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