C'est une première dans le secteur des professions libérales. Depuis maintenant un mois, Archi-Europe.com s'impose comme le site portail interactif des 150.000 architectes européens (il est élaboré en 12 langues). Soutenue par les groupes Saint-Gobain et General Electric (les deux premiers partenaires du site), cette initiative est due à la société belge Archi-Europe, spécialisée dans la communication sur Internet des acteurs du secteur de la construction. Jacques Allard, le fondateur d'Archi-Europe, raconte comment il en est venu à créer ce site : "Je travaille depuis 1989 en tant que conseiller en communication dans le secteur du bâtiment. Lorsque j'ai découvert Internet, il y a quatre ans, je me suis vite rendu compte qu'il n'existait aucun annuaire pour les architectes et que le Web pourrait être un formidable outil de valorisation pour eux".

L'idée était lancée. Le site Archi-Europe.com est en fait le prolongement des sites Archibel et Archifrance (annuaires regroupant les architectes de Belgique et de France) ainsi que du site Archimat pour la partie rédactionnelle (anciennement dédié à l'information sur les nouvelles technologies de construction). "Nous avons préféré ouvrir un site centralisé européen, explique Jacques Allard, plutôt que d'en ouvrir un dans chaque pays et risquer de perdre beaucoup de temps et d'argent." Pour ce qui est de la réalisation, Archi-Europe a fait appel au centre d'éducation Microsoft pour le Benelux (Flexcom-Azlan), le site étant hébergé par les propres serveurs de l'entreprise. Pour se faire connaître, Archi-France à envoyer une carte d'accès munie d'un code personnel aux 150.000 architectes européens, afin qu'ils puissent accéder en ligne à leur page pour en actualiser à tout moment les informations. "A terme, espère Jacques Allard, nous n'auront plus à nous occuper de la base de données, puisque les architectes eux-mêmes s'en chargeront"

Pour l'heure, 37.000 architectes (dont 10.000 belges) ont répondu présent en mettant en ligne des informations à propos de leurs travaux et de leurs spécialités, pour un total de "508.000 visiteurs uniques". Ce service, gratuit, permet aux architectes européens (les 15 pays de l'U.E. ainsi que la Norvège et la Suisse) de disposer d'une vitrine individuelle en ayant la possibilité de mettre une image parmi leurs réalisations en ligne. Pour 200 euros par an, l'architecte pourra présenter, s'il le souhaite, un maximum de dix photos. Prochainement, le site offrira également la possibilité aux architectes d'héberger leur site Internet avec leur propre nom de domaine, moyennant également 200 euros (pour un espace disque de 10 Mo avec 5 adresses e-mail).

"Notre business model ne repose pas sur les abonnements à nos différents services, précise Jacques Allard, notre but étant de proposer un service fédérateur et gratuit. Par contre nous souhaitons mettre en place un système de partenariat à longue durée. Les partenaires que nous choisirons, à l'image aujourd'hui de Saint-Gobain et de General Electric, devront faire accéder nos membres à d'autres services utiles comme des programmes d'expertise et d'aide à l'architecture." Deuxième source de revenus : la location du fichier du site, les architectes pouvant cependant préciser ce qu'ils souhaitent recevoir, ou non, comme informations et publicités. Les entreprises qui souhaitent communiquer disposent grâce à ce portail, d'un outil permettant un ciblage très précis.

Par ailleurs, à partir du 15 janvier prochain, Archi-Europe devrait lancer Archi-Students.com et réunir ainsi les 430 écoles d'architectures européennes. "Ce site va permettre aux industriels de pouvoir rentrer directement en contact avec les étudiants en architecture. Nous devrions mettre rapidement en ligne des offres de stage et d'emploi, en favorisant par la même occasion les échanges européens". Pour l'année à venir, Archi-Europe table sur un chiffre d'affaires comprit entre 5 et 6 millions de francs, suffisant pour faire vivre l'équipe actuelle de 7 salariés (dont trois architectes). "Dès l'année prochaine, conclu Jacques Allard, nous devrions atteindre l'équilibre financier. Depuis que nous nous sommes lancé sur Internet, nous n'avons quasiment jamais perdu d'argent. Je pense que les entreprises qui travaillent avec trop de capitaux sont vite confrontées à des problèmes de gestion ce qui leur fait perdre énormément de crédibilité".