En manque de financements, la
start-up Evatek
s'apprête à mettre la clé sous la porte, à moins de trouver
un repreneur d'ici à trois semaines qui puisse éponger
les dettes dont le montant s'élève à
'plus de un million de francs'. Depuis sa création en avril
1999, Evatek a levé 7 millions de francs au total notamment
auprès du fonds d'investissement de Jean-Paul Guisset, le
fondateur de JPG. Ces capitaux ont notamment permis à la start-up
de développer une gamme de logiciels regroupant des solutions
en marque blanche pour les enchères, les petites annonces,
l'achat groupé en encore les forums, à destination des portails
et autres sites Internet. Parmi les clients d'Evatek figurent
notamment le BHV, Govoyage, Respublica, ou encore le portail
étudiant IciCampus.
La start-up semble avoir payé
les frais d'un mauvais positionnement commercial. L'ancien
directeur commercial a d'ailleurs été remercié lors d'une
restructuration en décembre dernier. Les effectifs liés au
développement sont également passés à la trappe et la société
est ainsi passée de trente à quinze salariés. "Nous n'avions
plus aucune raison de garder une équipe complète de développement
en interne puisque nous avions finalisé nos différents produits,
explique Cyril Lombardo, le directeur général d'Evatek. Nous
nous sommes recentrés sur la partie commerciale et sous-traitons
dorénavant tout ce qui à trait au développement technique.
Nous gardons simplement à notre charge la maintenance liée
aux services que nous louons à nos clients."
La solution d'enchères d'Evatek
est arrivée au moment même où des géants comme i-Bazar ou
Aucland, s'installaient sur le marché français. Le déploiement
de ces derniers n'a pas favorisé le développement des petits
acteurs du secteur. "A cause de la concurrence et de notre
mauvais positionnement, avoue Cyril Lombardo, nous n'avons
pas réussi à vendre nos services à un prix raisonnable". A
titre d'exemple, Respublica paye 5.000 francs par mois pour
mettre en ligne la solution logicielle d'enchères d'Evatek.
Le service de troc du BHV étant pour sa part facturé 2.000
francs
. "Auparavant, poursuit le dirigeant, nous vendions
nos produits à qui voulait bien les acheter. Certains, à l'image
d'Aucland sur le portail de Wanadoo, était même prêt à payer
pour faire figurer leurs services chez leurs 'clients'. Tout
le monde surestimait la vitesse des retours sur investissement,
et il régnait alors une logique générale consistant à acquérir
le plus de parts de marché possible. Aujourd'hui les marchés
se sont calmés et sont devenus plus rationnels".
Depuis moins d'une semaine,
Evatek recherche un repreneur afin de pouvoir poursuivre ses
activités et promouvoir sa gamme de logiciels. "Nous disposons
de moins d'un mois avant de cesser définitivement nos activités,
explique Cyril Lombardo. Notre besoin est clair. Nous devons
disposer d'un financement compris entre 5 et 10 millions de
francs, si nous voulons atteindre la rentabilité à la fin
de l'année 2001. Si nous avons réussi à développer une gamme
complète de produits, nous n'avons pas les moyens de financer
notre croissance. Nous devions récemment boucler une levée
de fonds auprès d'un investisseur interne, mais ce dernier
s'est rétracté au dernier moment et nous avons été pris de
court. C'est la raison pour laquelle nous nous retournons
vers l'extérieur si tardivement. Nous sommes dorénavant prêts
à envisager un rachat ou un rapprochement, et pourquoi pas
avec un concurrent comme Mixad. D'autant plus que les services
que nous proposons sont complémentaires."
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