Verticaloptic
est une place de marché transactionnelle mettant en
relation directe avec leurs fournisseurs les opticiens, qui
peuvent ainsi commander verres et montures par le biais du
Web. Le secteur comprend aujourd'hui près de 500 fournisseurs
et pèse 5 à 6 milliards de francs de transactions par
an, explique Julien Michel, fondateur de la société anciennement
directeur export en Amérique du Sud d'Essilor. Les
marges commerciales pratiquées sont relativement importantes,
de l'ordre de 60 % pouvant aller jusqu'à 500 % pour
des produits très spécifiques.
Lancé au mois de novembre 2000,
Verticaloptic a nécessité 3,2 millions de francs d'investissements,
provenant de fonds privés (fonds personnels de son fondateur
et de son réseau de connaissances). Verticaloptic utilise
une plate-forme sécurisée mise au point et hébergée par Allaban,
le module destiné aux verres ayant été réalisé par la web
agency GTI. Verticaloptic
référence actuellement 1.600 produits et table sur un objectif
de 15.000 d'ici à la fin de l'année 2001.
Via le site, les opticiens ont
accès au catalogue de leurs fournisseurs et peuvent passer
commande des produits qu'ils désirent recevoir. Un moteur
de recherche élaboré permet de trouver l'ensemble des produits
répondant à des critères ophtalmologiques complexes. Cette
commande est automatiquement envoyée aux fournisseurs, agrémentée
de l'identité du client, afin de lui garantir la vente aux
conditions habituelles. "Nous recevons un accueil très favorable
de la part des opticiens et des fabricants de verre, affirme
Julien Michel. Notamment parce que les commandes transmises
par téléphone ou par fax génèrent souvent des erreurs. Chaque
opticien passe en moyenne une dizaine de coups de téléphones
et de fax par jour afin de réapprovisionner son stock. Par
contre, c'est un peu plus délicat pour les fabricants de monture,
dont certains hésitent à faire apparaître leurs prix sur notre
catalogue".
Le modèle économique de Verticaloptic
est basé sur quatre sources de revenus. La première est l'abonnement.
Pour avoir accès aux services du site, les opticiens doivent
débourser 100 francs par mois. La deuxième source de revenu
est générée par les commissions perçues à chaque transaction,
dont le montant est fixé à 2% dans un premier temps. A terme,
ce commissionnement pourrait baisser en fonction du nombre
de clients utilisant Verticaloptic comme intermédiaire. "Si
le nombre de commandes devient significatif pour les fournisseurs,
explique Julien Michel, ces derniers sont tout à fait en mesure
de faire pression pour baisser le commissionnement. Nous n'en
sommes pas encore là aujourd'hui". La vente directe de produits
en partenariat avec un fabricant est également envisagée par
Julien Michel. Cette activité pourrait représenter 40% du
chiffre d'affaires global de Verticaloptic. Enfin, le site
devrait également s'ouvrir à la publicité. "Outre la mise
en avant de produits, affirme Julien Michel, nous sommes également
une plate-forme susceptible d'intéresser d'autres annonceurs.
La cible à laquelle nous nous adressons, à savoir les opticiens,
possède un fort pouvoir d'achat puisque ces derniers gagnent
en moyenne 30.000 francs net par mois".
Julien Michel prévoit de porter
rapidement et facilement son site à l'international, puisque
les fournisseurs travaillent quasiment tous au niveau européen.
Si son chiffre d'affaires n'est pas encore significatif, Verticaloptic
espère générer 1,5 million de francs de ventes en 2001, pour
un total de 400 inscrits. Pour l'heure, 96 opticiens se sont
déjà montrés intéressés par ce projet, ce qui représente près
de 160 magasins. D'après Julien Michel, il y aurait aujourd'hui
près de 7.500 opticiens en France, soit autant d'utilisateurs
potentiels.
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