Dans un climat très morose
pour les sociétés des nouvelles technologies,
la cinquième édition des rencontres Capital-it,
qui mettent face à face 40 start-up triées sur
le volet et des investisseurs européens, devrait donner
une bonne idée de l'état actuel du marché
du financement de l'Internet en France. Le nombre de dossiers
reçus par les organisateurs, 204, est déjà
un premier élément de réponse puisqu'il
est inférieur à celui du mois novembre, lors
de la précédente édition. Emmanuel Libaudière,
l'organisateur de ces rencontres, ne s'en étonne pas
et estime même "que le chiffre reste plutôt
encourageant dans la période actuelle et ce d'autant
que les projets apparaissent de meilleure qualité qu'auparavant".
Côté tendance,
cette nouvelle édition semble sonner définitivement
le glas des portails ou des marchands en ligne alors que le
secteur "médias" représentait, par
exemple, près de 33% des projets sélectionnés
à l'automne 2000. Seules les places de marché,
autre secteur à avoir subi les foudres des investisseurs,
résistent à peu près avec quelques représentants
comme Welcomeoffice (fourniture de bureaux) Fruitbusiness
(fruits et légumes) ou Ettex (textile). Les éditeurs
de logiciels ou les solutions ASP représenteront au
final la majorité du contingent, puisqu'ils seront
plus de 25 à exercer dans ce secteur.
"Il est clair que les dotcoms pures ont disparu, estime
Emmanuel Libaudière, et que personne n'est là
pour lever des millions de francs afin de faire de la communication.
Mais c'est normal, car tout le monde a pris des claques l'an
dernier, y compris chez les investisseurs. Désormais,
il faut vraiment que les projets démontrent rapidement
leur rentabilité et que la barrière à
l'entrée soit réelle. Il est donc normal de
voir un retour en grâce de la technologie et des logiciels."
Au niveau des stades d'intervention, les "premiers tours
de table" seront majoritairement présents dans
la sélection, bien que ce type d'investissements soit
un peu délaissé par les investisseurs actuellement.
Une situation dont se félicite Emmanuel Libaudière
: "Le jour où on ne présentera que des
quatrième tours de table, on ne sera plus Capital-it.
Et pourtant il est vrai que ce serait la solution de facilité
pour ne présenter que des dossiers "sûrs".
Mais notre objectif est vraiment de découvrir de nouveaux
talents".
Reste à savoir si les
projets présentés lors de cette édition
ne sont pas, pénurie oblige, déjà tous
connus des investisseurs ce qui enlèverait un peu de
sel à la manifestation. "Il est clair que les
bons projets sont rares et donc identifiés par les
investisseurs, acquiesce Emmanuel Libaudière. Néanmoins,
il restera toujours des pépites que les investisseurs
auront négligées. C'est donc à nous de
tout faire pour les identifier et leur présenter. On
a d'ailleurs élargi cette année notre partenariat
avec l'Agence national de la valorisation de la recherche,
l'Anvar, pour insister sur les dossiers très innovants."
Les
Rencontres Capital-It se tiendront les 27 et 28 mars 2001
au Pavillon d'Armenonville à Paris.
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