Le métier
de prestataire Internet ne cesse d'évoluer, comme l'exemple
de Pixel
Park le rappelle. Implanté dans une dizaine de
pays (Allemagne, Autriche, France,
Royaume-Uni, Espagne, etc.) et coté au Neuer Markt
depuis octobre 1999, Pixel Park dispose de clients grands
comptes comme Adidas-Salomon AG, BASF, Siemens ou Credit Suisse.
Quant à la branche française ouverte en 1998,
elle a travaillé sur des projets Internet comme Maximiles.com
(programmes de fidélisation clientèle multi-sites)
ou Fujifilm.
Paulus
Neef, le fondateur allemand de l'agence devenue un opérateur/intégrateur
de services Internet, a pour ambition d'approfondir son savoir-faire
en matière de technologies Internet et de conseils.
Il a récemment annoncé que son réseau
entrait dans une phase de restructuration pour être
rentable plus rapidement. L'objectif est de dégager
un excédent brut d'exploitation positif d'ici la fin
de l'année. Entre le 1er juillet et le 31 décembre
2000, ses pertes d'exploitation se sont élevées
à 10 millions d'euros et ses pertes nettes à
15,6 millions d'euros. Une mauvaise performance que Pixel
Park met sur le compte des coûts liés aux dernières
acquisitions réalisées en 2000 (la société
française K2, spécialisée dans l'intégration
des systèmes d'informations, et l'allemand Zlu, spécialisé
dans les conseils logistiques pour les sites marchands) mais
aussi aux problématiques d'intégration.
JDNet.
Comment comptez-vous réorganiser Pixel Park?
Paulus Neef. Nous avons lancé un programme d'optimisation
de nos services. Nous voulons transformer Pixel Park en profondeur.
J'ai accepté de changer le comité de direction
de la société, en faisant appel à des
managers en provenance de la nouvelle et l'ancienne économie.
Nous devons redéfinir les domaines de chacun et la
gestion des risques. Nous devons également redéfinir
les moyens en fonction de l'importance des projets. En terme
de ressources humaines, nous allons recruter des personnes
hautement qualifiées mais il faudra peut-être
passer par une réduction d'effectif pour atteindre
la rentabilité dans six mois. Nous devons également
prendre en compte des facteurs psychologiques. Par exemple,
en Allemagne, nous n'avions pas de comportement pro-actif
de marketing c'est à dire de prospecter de nouveaux
clients.
Le
groupe Bertelsmann détient 58% de votre société.
Cela signifie-t-il que vous êtes son prestataire Internet
par défaut ?
Sa
présence dans notre capital nous apporte une sécurité
financière. Mais le groupe Bertelsmann a des structures
de décision sufffisament décentralisées
dans le monde pour que cela ne soit pas le cas. Nous avons
une certaine indépendance vis-à-vis de lui [NDLR
: l'inverse est également vrai. Ainsi, en France, c'est
Ogilvy
Interactive qui a remporté les budgets de création
des sites "compagnons" des titres magazines Prisma
Presse Interactive, une filiale de Grüner & Jahr,
rattachée au Groupe Bertelsmann. En revanche, Pixel
Park France. s'occupe de Femme.fr]
Comment
évolue la demande de vos clients grands comptes?
La demande des grandes entreprises en terme de nouvelles technologies
a changé. On nous demande de plus en plus des back-offices,
des chaînes logistiques, des "back-end process"
plutôt que des "front sides". Adidas est un
exemple flagrant : au départ, ils sont entrés
en conflit avec leur réseau de distributeurs en vendant
directement leurs produits en ligne. A présent, le
groupe est passé à une stratégie eBusiness
plus professionnelle et cela se traduit dans ses demandes
: notre intervention se fait sur son Extranet ou ses systèmes
d'approvisionnement ("procurement process").
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