Entre la faillite retentissante
de MarchFirst et les pertes spectaculaires de quelques
valeurs de la Bourse française, le secteur des
web agencies n'a pas été épargné
par les mauvaises nouvelles depuis le début de
l'année. Les résultats de la société
Micropole,
annoncés jeudi, sont pourtant venus démontrer
que la rentabillité n'était pas utopique
pour les prestataires Internet. La société,
introduite sur le Nouveau marché en septembre
(voir sa
fiche sur JDNet Finances), a ainsi publié
un chiffre d'affaires de 20,7 millions d'euros, supérieur
de 44% à ses prévisions initiales, et
surtout un résultat net positif de 0,15 million
d'euros après amortissements
des survaleurs (cet amortissement, qui sera réalisé
sur 10 ans, est notamment lié à l'acquisition
de la société Spheris, rachetée
pour 20 millions de francs en numéraire et 37 millions
de francs en action au mois de novembre 2000).
Le résultat d'exploitation est quant à
lui ressorti positif de 2 millions d'euros, une excellente
performance dans le secteur puisqu'il représente
près de 10% du chiffre d'affaires.
Micropole a travaillé
notamment cette année avec 250 clients grands
comptes, dont 50% des sociétés de l'indice CAC40. "Contrairement
à d'autres acteurs nous nous considérons
plus comme un intégrateur. Seulement 30% de notre
chiffre d'affaires provient du conseil. Nous sommes
donc surtout focalisés sur la technologie et
nous estimons que cela répond vraiment à
la demande actuelle" estime Christian Poyau, le
président de Micropole. Une spécialisation
technologique qui devrait rester la marque de fabrique
cette année de la société. Une
récente étude estimait pourtant que les
web agencies devraient impérativement couvrir
tous les métiers, du conseil à la réalisation
en passant par l'hébergement, pour pouvoir survivre.
Himalaya ou Micropole étaient ainsi rangées
dans la catégorie des proies potentielles pour
de grands acteurs du conseil. Christian Poyau ne s'en
offusque pas mais reste dubitatif sur ce constat.
"Je ne critique pas
cette étude mais je la trouve trés rigoriste.
Nous avons prouvé que nous pouvons nous développer
sur notre coeur de métier. Ce qui n'interdit
pas certaines opérations de rachat cette année
pour étoffer nos services. Mais la technologie
restera notre priorité".
Micropole souhaite également continuer à
se développer sur le continent européen
après s'être déjà implanté
en Angleterre. Le groupe, qui dispose "d'une trésorerie
de 8 millions d'euros et d'un endettement quasi-nul",
selon Christian Poyau, vise la "Suisse et l'Europe
du Sud" notamment par le biais d'opérations
de croissance externe. Quant au marché de l'Internet
mobile, une des spécialités de Micropole,
il restera mineur dans les comptes cette année.
Mais Christian Poyau estime que le démarrage
reste bon. "Nous avons des petits contrats expérimentaux
sur ce marché. Mais d'ici deux ou trois ans cela
sera un vrai complément de croissance. Nous avions
d'ailleurs été très prudents dans
notre business plan en n'intégrant peu de revenus
pour ce segment cette année". Micropole
vise un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros, hors
croissance externe, pour son exercice 2001 et une rentabilité
d'exploitation proche de 10%. La société
est valorisée actuellement à près
de 43 millions d'euros.
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