Malgré une année houleuse sur le front financier , le commerce électronique grand public en France a très fortement progressé en 2000, conclut Benchmark Group, l'éditeur dun Journal du Net, dans la nouvelle édition de son étude annuelle "Le commerce grand public sur Internet en France" réalisé au premier semestre 2001 auprès de 86 e-marchands. L'ensemble de l'activité e-commerce en France a en effet généré 4,5 milliards de francs de revenus en 2000 (685 millions d'euros) contre 1,3 milliard de francs l'année précédente soit une hausse de 246% en un an. L'e-commerce ne représente encore toutefois que 0,14% de la consommation des ménages français en biens et services marchands.

Source : Benchmark Group

L'e-commerce offre donc encore de réelles opportunités. Des secteurs sont plus dynamiques que d'autres. En termes de chiffre d'affaires, le secteur du voyage et du tourisme arrive toujours en tête avec 2 milliards de francs de ventes générées en ligne. Le chiffre d'affaires moyen par marchand frôlerait en effet dans ce secteur 150 millions de francs. Viennent ensuite l'informatique (600 millions) dont la progression est plus lente que l'année dernière, et l'alimentation (530 millions). En termes de progression, ce sont les secteurs du mobilier et de l'électroménager (+900%), des jouets (+600%), de l'alimentation (+563%) et des fleurs, bijoux cadeaux (+500%) qui occupent les premières places. Le décollage des cybermarchés et l'arrivée sur le Net de Darty explique pour partie ces résultats. A noter également, la bonne tenue du secteur des produits culturels en forte évolution aujourd'hui, avec une progression de l'ordre de 171%. Enfin, l'année 2000, se distingue par la montée en puissance de la distribution généraliste dominée par les distributeurs traditionnels. Les deux-tiers des grands marchands sur Internet sont en effet également présents dans le commerce physique, que ce soit directement ou indirectement via leur maison mère.

Source : Benchmark Group

Pour 2001, Benchmark Group estime que l'e-commerce B to C devrait progresser de 188% et atteindre 13 milliards de francs (1,9 milliard d'euros) de revenus. Cependant, seuls les cybervendeurs engagés dans une stratégie visant à optimiser la qualité de leur activité sur le Net pourront en bénéficier. Au centre de ces démarches figurent entre autres la relation clientèle et la logistique.

Côté relation client, l'e-mail apparaît comme l'outil le plus fréquemment utilisé par les marchands (92%), indique l'étude de Benchmark Group, même si l'utilisation de hotlines téléphoniques progresse (86%). Quant à la livraison, la majorité des marchands livrent aujourd'hui en dessous d'un délai de 5 jours (88%). De plus en plus de vendeurs proposent d'ailleurs au client de choisir les délais de livraison en offrant plusieurs formules (express ou lente).

Des résultats généraux que semblent confirmer ceux d'une récente étude réalisée par le groupe Taylor Nelson Sofres sur l'évolution des achats en ligne en France et dans le monde. Basée sur plus de 42 000 interviews effectuées entre mars et mai 2001 dans 36 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du sud ainsi que dans la région Asie Pacifique, cette enquête montre qu'au niveau mondial, le nombre d'acheteurs en ligne est passé de 10% en 2000 à 15% en 2000. En France, cette croissance est même supérieure à celle constatée au niveau mondial, avec +71% de cyber acheteurs. Un chiffre à relativiser au regard du pourcentage d'internautes ayant effectué un achat sur Internet. Selon l'institut de sondage, ils seraient 12% des internautes à avoir acheter en ligne en 2001 contre 7% en 2000. Par contre, ils sont 22% à déclarer avoir prévu d'acheter en ligne dans les 6 mois à venir, contre 19% en 2000.

Au niveau mondial, les Etats-Unis sont toujours le pays avec la plus forte proportion d'acheteurs en ligne (33% en 2001 contre 27% en 2000). La sécurité des paiements en ligne apparaît comme le seul frein à cette progression. Si cette raison est invoquée par 25% des internautes pour expliquer leur non achat sur Internet, ils sont 47% en France. Un chiffre en progression puisqu'ils étaient 42% en 2000. Parvenir à gagner la confiance des internautes reste le défi numéro un des e-commerçants.