Entre une récession
américaine qui se profile et la torpeur habituelle
des investisseurs au cours de l'été, les
investissements en capital-risque dans des sociétés
de nouvelles technologies françaises ont fortement
baissé au mois de juillet 2001 selon l'indicateur
mensuel Benchmark Groupe/Journal du Net. Le montant
des capitaux levés s'est élevé
pour ce mois à 342,1 millions de francs dont
un tiers pour le seul Instranet qui a obtenu
près de 112 millions de francs de la part de
ses actionnaires. En juin, ce sont 576 millions de francs
que les sociétés du secteur avaient levé.
Seulement
10 opérations ont été recensées
au cours du mois écoulé (19 en juin).
Sept d'entre elles ont concerné des sociétés
de logiciels comme Akazi, Fivia ou Exponentiel
Technologies. Les trois dernières concernent
un spécialiste du marketing, Adplay, éditeur
des sites de loterie en ligne Emilio.com et Emilliard.com,
Parties en fêtes, un vépéciste
de produits festifs qui mise sur Internet pour développer
ses canaux de distribution, et Publibook, un
éditeur numérique. Les investisseurs sont
donc restés sur la défensive, à
l'exception d'Europ@web qui, après une période
de dépoussièrage de son vaste portefeuille,
a refinancé deux de ses start-up, Compilo
et Webhelp.
Comme
aux Etats-Unis (Lire l'article
du JDNet du jour), le capital-risque en France
reste assez léthargique et le phénomène
pourrait se prolonger. D'autant que ce secteur financier
n'est pas le seul touché. Selon une étude
de Thomson
Financial, rendue publique hier, les fusions-acquisitions
dans le monde dans le secteur des TMT (Technologique,
médias et télécommunications),
ont pesé 254 milliards de dollars en 2001 contre
près de 1000 milliards de dollars à la
même époque de l'an dernier. Sur les sept
premiers mois de l'année en France, Thomson Financial
a identifié 389 opérations de fusions-acquisitions
(acquéreurs ou cible TMT françaises,
NDLR) pour un montant total de 21,7 milliards de
dollars. L'an dernier à la même période,
539 fusions-acquisitions avaient été enregistrées
pour un montant total de 137,9 milliards de dollars.
Depuis le début de l'année, le rachat
par France Télécom de ses propres actions,
comptabilisé comme une opération de fusion-acquisition,
a représenté à lui seul près
de 10,6 milliards de dollars.
Dans
le secteur Internet, le rachat des titres AOL France
par la maison mère américaine pour 725
millions de dollars, et l'acquisition de Liberty Surf
par Tiscali pour 719 millions de dollars demeurent les
deux principales opérations.
Ceux
qui voyaient dans les fusions-acquisitions un moyen
de compenser la baisse de l'activité du capital
risque ont donc du souci à se faire puisque 24%
seulement des annonces de fusions-acquisitions cette
année concernaient les TMT contre près
de 50% l'an dernier. "2001 n'est que la suite logique
de 2000, estime notamment Bruno Rossi, l'auteur de l'étude.
L'année dernière, les entreprises se sont endettées
pour se donner les moyens de racheter d'éventuels concurrents.
Aujourd'hui l'heure est aux remboursements, et ces mêmes
entreprises ne peuvent plus se permettre de racheter
d'autres sociétés". L'analyste de Thomson Financial
conclut que "le ralentissement mondial actuel de
l'économie et les nombreuses alertes sur résultats
dans le secteur des TMT ne sont pas là pour redonner
de l'impulsion à l'activité des fusions-acquisitions".
A lire
également :
Le
sommaire du dossier Capital-risque
Toutes les levées en 2001
Toutes
les levées en 2000
L'annuaire
des fonds d'investissements de l'Internet
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