Mardi 14 août, Tiscali
Group, le fournisseur d'accès Internet italien
(propriétaire de World Online et de LibertySurf
Group en France), a indiqué avoir trouvé
un accord avec ses actionnaires Kingfisher (groupe de
distribution britannique disposant d'enseignes comme
Woolworths, But, Darty, etc.) et Europ@web, le pôle
Internet du groupe Arnault, pour annuler les lock-up
(engagement de conservation des titres). Un accord qui
permet aux deux actionnaires, qui détiennent
chacun 2,3% du capital de Tiscali Group, d'oublier les
mesures d'immobilisation des actions initialement prévues
dans le cadre de la prise de participation majoritaire
par le groupe FAI italien dans LibertySurf en janvier
2001. A l'origine, il était prévu que
Kingfisher et Europ@web puissent disposer de leurs actions
Tiscali en trois tranches égales (16 juin 2001,
7 septembre 2001 et 16 décembre 2001). Avec la
levée du lock-up pour les deux tranches restantes,
les deux actionnaires vont pouvoir se désengager
plus rapidement du capital de Tiscali et peut-être
parier sur une plus-value plus importante. Car, visiblement,
Europ@web n'a pas une confiance à toute épreuve
dans le cours du fournisseur d'accès Internet
italien Tiscali
et ses perspectives d'évolution à moyen
terme.
A l'inverse, l'accord annoncé la semaine dernière
peut être perçu comme un signe du groupe
Tiscali de se débarasser de
ses deux actionnaires puissants qui pourraient être
jugés trop encombrants jusqu'à la fin
du lock-up.
Kingfisher et Europ@web ont reçu leurs titres
Tiscali il y a quelques semaines à l'issue de
l'offre publique d'échange (OPE) lancée
par le FAI italien sur LibertySurf Group. Europ@web
et Kingfisher, qui détenaient chacun 33.362.838
titres LibertySurf Group, ont reçu en contrepartie
de leur apport une soulte de 2,13 euros par action et
un peu plus de 12,1 millions de titres Tiscali. Depuis
le lancement de l'OPE, le cours de Tiscali n'a pas cessé
de s'effondrer passant de plus de 12 euros à
7,1 euros (cours enregistré mercredi soir à
la clôture de la bourse à Milan).
Au cours actuel de la bourse, la cession rapide des
titres Tiscali détenus par Europ@web permettrait
à Bernard Arnault d'empocher dans les prochaines
semaines un peu plus d'un milliard de francs *. Une
plus-value conséquente pour le milliardaire français
qui avait investi entre 200 et 300 millions de francs
dans le fournisseur d'accès LibertySurf lors
de sa création en 1999. Et qui devrait partiellement
le consoler de ses quelques déboires dans l'Internet.
(Lire le
dossier JDNet). Les actionnaires individuels,
qui avaient souscrit à l'introduction de LibertySurf
Group sur le Premier marché en mars 2000, seront
sans doute plus amers. Introduite à 36 euros,
l'action n'en valait que juste un peu plus de 7 lors
de l'échange avec Tiscali. Et le cours de bourse
du groupe FAI italien ne semble pas prêt de se
redresser. La prochaine mise en vente sur le marché
des parts d'Europ@web et Kingfisher (soit 4,6% du capital
de Tiscali Group) risque de déstabiliser encore
plus profondément le titre.
*
Europ@web et Kingfisher ne peuvent normalement pas vendre
plus de 200.000 titres au cours d'une séance.
En revanche, les cessions de blocs d'actions ne sont
pas soumises à cet engagement.
|