Journal du Net Solutions Téléchargement Développeurs Emploicenter Benchmark.fr
Rechercher    
Recherche
avancée
sur le JDNet sur L'Internaute sur le Web (Voila) 
Retour à la HomeSociétésAnnuaire des préstatairesLes FondsLa carnetForumsLes Chiffres-Clés
Actualité / Finance
Mardi 21 août 2001
Courtage en ligne : plus de clients mais moins de revenus Les courtiers en ligne ont publié des résultats semestriels suprenants et sont contraints de prendre des mesure drastiques. Revue de détails -->
          

Les courtiers en ligne se retrouvent dans une situation paradoxale en ce milieu d'année 2001. Malgré un nombre de clients qui n'a cessé de grossir en un an (de 281.000 en juin 2000 à 478.000 en juin 2001 en France, selon Brokers On Line), tous les acteurs ont publié au mois d'août des chiffres d'affaires semestriels systématiquement inférieurs à ceux publiés un an auparavant (Voir le tableau). Comme, dans le même temps, les frais marketing et les coûts liés à cette nouvelle clientèle n'ont guère baissé, ils ont quasiment tous publié des pertes nettes importantes sur le premier semestre 2001, notamment en Allemagne. Direkt Anlage Bank (DAB), qui a absorbé le français Self Trade l'an dernier, a ainsi annoncé une perte de 48,8 millions d'euros au premier semestre soit une multiplication par cinq des pertes par rapport à l'an dernier. Une situation logique pour DAB dans la mesure où le nombre d'ordres exécutés par client et par an s'établit désormais seulement à 15 sur le premier semestre, contre le triple l'an dernier. Pour l'ensemble des courtiers en France, le schéma est le même puisque, toujours selon Brokers On Line, le nombre d'ordres exécutés mensuellement a baissé de près de 25% entre juin 2000 (856.000) et juin 2001 (599.500).

Le comparatif des résultats semestriels au 30 juin
2001
2000
CA semestriel
ou Produit d'exploitation)
(en millions d'euros)
Nombre de comptes
Nombre d'ordres exécutés
(en millions en juin)
CA Semestriel
(en millions d'euros)
Nombre de comptes
(en juin)
Nombre d'ordres exécutés
(en millions)
Consors
11,281
31.362
1,039
13,8
25.000
0,522
Bourse Direct
5
8.394
0,156
7,4
6.219
0,216
Fimatex
34,8
104.400
1,7
40,2
76.659
2
SelfTrade
23,45
92.740
0,830
22,91
29.329
1,793

Source éditeurs/Benchmark Group

La situation est donc périlleuse pour le secteur et tous les courtiers ont dû prestement sortir une panoplie de réductions drastiques des dépenses, qui va de l'abaissement des frais marketing aux plans sociaux. Le but étant d'atteindre ou de retrouver l'équilibre d'ici 2002. Et pour les courtiers disposant d'une assise européenne, l'assainissement passera éventuellement par la fermeture de filiales. Ainsi, le président de Comdirect.de a indiqué mercredi dernier que la cessation des opérations dans certains pays était envisageable "si les résultats ne s'amélioraient pas". Le ralentissement de l'activité sur les marchés financiers et surtout le lancement des trois filiales au Royaume-Uni, en Italie et en France ont en effet largement pesé dans les comptes de la société, estime la direction de Comdirect Allemagne. Au premier semestre 2001, la perte est ressortie à plus de 36 millions d'euros contre un bénéfice de plus de 25 millions d'euros l'an dernier à la même époque.

Jean-Paul Tricot, le directeur marketing de Comdirect.fr, estime pourtant qu'il n'y a pas "péril en la demeure pour la filiale française" et que "les budgets français feraient simplement l'objet de réajustement. Il n'est donc pas question de fermeture", ajoute-t-il. Le groupe Comdirect a en effet prévu de réduire ses dépenses cette année de 90 à 65 millions d'euros. En France, c'est la direction marketing qui devrait en subir le contrecoup puisque la société tablait sur des dépenses de près de 15 millions d'euros cette année. Mais il ne devrait pas y avoir de suppressions de postes. En revanche, il y aura des licenciements chez Fimatex et Consors France. Le premier, ffiliale de la Société Générale, a d'ores et déjà annoncé un plan de réduction de près de 18% des effectifs en France et en Allemagne. Des mesures qui n'auront toutefois peut-être pas de répercussions immédiates sur les comptes de l'année en cours. Cité par l'agence Reuters, Karl-Mathaeus Schmidt, le président du directoire du groupe Consors, affirmait récemment que "les coûts liés à ces réductions d'effectif (primes de départ, etc.) ne permettraient pas de faire rapidement des économie".

Les stratégies pourraient également évoluer en France. Les courtiers chassent en effet de plus en plus sur les terres des banques. Ils ne se cantonnent plus aux seuls marchés d'actions et cherchent à devenir de véritables portails de l'épargne. "Le nombre d'ordres exécutés par client l'an dernier était exceptionnel et il y a peu de chances de revoir de tels chiffres. Il faut donc apprendre à faire des bénéfices avec un nombre de transactions inférieur à 20 par an", estime l'un d'entre eux. Pour combler ce manque, les courtiers se démultiplient et étoffent leur offre. Fimatex a ainsi lancé récemment son propre Fonds commun de placement, sur lequel la société prélèvera des droits d'entrée et de gestion. Bourse Direct va également emprunter cette voie après le rachat de 66% de la société de gestion Delta Asset Management. Outre une offre de gestion sous mandat, la société veut également, grâce à cette acquisitionv "élaborer une gamme d'OPCVM autonome et innovante".

Mais le pari est loin d'être gagné. D'une part parce que les banques traditionnelles restent des rivaux de taille sur ce créneau et d'autre part parce qu'une étude Euronext publiée en juillet est venue contredire la belle unanimité ambiante sur le sujet. Selon l'étude, les détenteurs d'OPCVM ont baissé en un an alors que le nombre de détenteurs d'actions a progressé de 10% dans le même temps. Les courtiers retiendront certainement plus volontiers de l'étude que sur les 10 millions de détenteurs de produits financiers autres que des comptes ou livrets d'épargne (assurance-vie, actions, obligations, SICAV/FCP), seuls 5,2% d'entre eux, soit 800.000 personnes, utilisent Internet pour la gestion de leur compte. Une belle marge de progression en perspective pour le secteur, malgré le creux que l'on observe actuellement.

[Jérôme Batteau, JDNet]

Au sommaire de l'actualité



Nos autres sites Société | Contacts | Publicité | PA Emploi | Presse | Recrutement | Tous nos sites | Données personnelles
© Benchmark Group, 69-71 avenue Pierre Grenier, 92517 Boulogne Billancourt Cedex