Vive les OPCVM et
l'assurance-vie! Depuis le début de l'année,
les spécialistes de l'épargne en ligne
ne jurent plus que par ces produits financiers pour
tenter d'étoffer leurs sources de revenus. Si
les courtiers en ligne ont largement suivi le mouvement
pour ne plus être tributaires uniquement des marchés
d'actions, c'est désormais au tour d'ING
Direct, qui disposait jusqu'alors d'un seul
produit, un livret d'épargne rémunéré
à 5,3%, de se lancer sur le créneau. La
société, qui aurait déjà
séduit grâce à son livret "150.000
clients, pour un montant moyen de dépôt
de 18.500 euros", va ainsi ouvrir dès cette
semaine, Invest Orange, un large espace de courtage
en ligne.
La banque devrait notamment
s'appuyer sur l'expérience d'Abax Bourse, une
ancienne filiale de courtage en ligne du groupe néerlandais,
fondue désormais au sein d'ING Direct. Outre
un accès aux marchés d'actions, la banque
proposera surtout une palette de produits d'assurance-vie
et de fonds de fonds, dont certains estampillés
ING, en bénéficiant notamment de l'expertise
de la société de Bourse Ferri, également
filiale du groupe.
Le prix devrait être un élément
déterminant de la politique du groupe. André
Coisne, le directeur général, estime que
"sur les portefeuilles supérieurs à 20.000 euros,
nous sommes à peu près sûrs d'être dans le Top 3 du
marché".
L'objectif d'ING Direct
est ambitieux puisque l'établissement financier
vise "l'ouverture de 15 à 20.000 compte-titres
ou contrats d'assurance-vie dès cette année
et un produit de conservation de 200 à 250 millions
d'euros, dont 140 millions d'euros provenant des 5000
anciens clients d'Abax Bourse".
Les derniers chiffres
fournis par
Brokers on line, l'association qui regroupe les 21 principaux
courtiers en ligne ne sont pourtant guère encourageants
pour le secteur de l'épargne en ligne. 47.000
comptes auraient été ouverts dans ces
établissements depuis le début de l'année
avec un net ralentissement au mois de juin, où
seulement 2000 ouvertures de comptes auraient été
recensées. André Coisne se montre pourtant
optimiste en s'appuyant sur une récente étude
commandée par sa société. Selon
l'enquête, menée par IPSOS en juillet 2001,
13% des français interrogés se seraient
déclarés intéressés, voire
très intéressés, par les offres
des banques directes soit un réservoir de "près
de 1,6 million de personnes".
Pour l'instant, ING Direct tentera donc surtout de convertir
sa clientèle actuelle à ses nouveaux produits
"pour limiter ses coûts d'acquisition". Mais
la société devra surmonter un obstacle
de taille : une partie de ses 150.000 clients actuels
ne gérerait pas son compte-épargne par
Internet et ne pourrait donc théoriquement pas
avoir accès à Invest Orange.
Avec
ces nouveaux produits, ING-Direct veut se doter d'une
source de revenus supplémentaires alors que son
compte-épargne à 5,3%, qui fût surtout
un produit d'appel exceptionnel, serait loin de suffire
à la rentabilité du groupe actuellement.
Récemment, la banque Covefi avait ainsi affirmé
qu'avec un taux de rémunération à
5,1%, "elle ne gagnait, ni ne perdait d'argent".
Le directeur général d'ING Direct a d'ailleurs
confirmé qu'une baisse des taux de rémunération
était "probable" en raison de la baisse
généralisée des taux en Europe.
Mais André Coisne n'a pas donné de date
précise pour l'entrée en application de
cette mesure. ING Direct vise la rentabilité
d'ici 2003 avec un objectif compris entre 300.000 et
400.000 clients.
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