C'est
une grande première pour l'ART.
L'Autorité de régulation des télécommunications a en
effet ordonné à France Télécom, par mesure conservatoire,
d'ouvrir d'ici dix jours l'interconnexion entre son
propre réseau câblé et celui d'UPC
France, propriétaire du FAI Chello. Une décision
des plus rares puisque le code des Postes et Télécommunications
prévoit que la mesure conservatoire s'applique
"en cas d'atteinte grave et immédiate aux règles
régissant le secteur". Du côté de l'ART,
on ne cache d'ailleurs pas une certaine satisfaction
face au caractère tranchant de la décison.
"C'est
la première fois que l'Autorité prend
une mesure de la sorte, explique ainsi un porte-parole
de l'ART. Il s'agit d'une décision, comparable
en justice au référé, qui répond
à l'urgence de la situation."
A l'origine de cette mesure
conservatoire, se trouve une série de plaintes
d'abonnés d'UPC reçues en juin dernier
par la câblo-opérateur lui-même.
Des abonnés qui déploraient de ne pouvoir accéder,
à partir du réseau câblé, aux offres d'accès
d'AOL ou encore de Wanadoo (pourtant propriété
de France Télécom). La
solution au problème passant par l'interconnexion
entre le réseau d'UPC (16.300 abonnés
Internet) et celui de France Télécom (par
où transitent les autres FAI), le câblo-opérateur
d'origine néerlandaise essaye alors de trouver un terrain
d'entente commercial avec l'opérateur historique.
Mais, face aux conditions tarifaires proposées
par France Télécom, UPC décide
finalement, en juillet dernier, de porter l'affaire
auprès de l'ART. Un choix visiblement judicieux.
"Mais nous n'avons pas encore jugé l'affaire
sur le fond, souligne-t-on à l'ART. Avec cette
mesure, nous avons surtout voulu permettre l'interconnexion
rapide entre les deux réseaux."
Il n'empêche. Cette
brèche dans l'accès Internet câblé
pourrait bien raviver, face à France Télécom,
le dossier de l'ouverture totale du réseau chez
les câblo-opérateurs hexagonaux (Noos,
NCNuméricable, NTL...). L'Aform,
l'association française des opérateurs de réseaux multiservices,
par la voix de sa déléguée générale Danièle Blangille,
estime d'ailleurs que "la décision de l'ART
va dans le bon sens."
|