Sur
les marchés financiers, les trimestriels de Yahoo
sont attendus comme le baromètre de la Net-éco.
Mercredi soir, la publication des résultats du
portail américain sur le troisième trimestre
2001 était donc placée sous les feux de
la rampe, un mois après les attentats aux Etats-Unis.
Des résultats trimestriels qui font apparaître
un chiffre d'affaires en chute de 44% en glissement
annuel à 166,1 millions de dollars. Sur la même
période, la perte nette atteint 24,1 millions
de dollars contre un bénéfice net de 47,7
millions au troisième trimestre 2000.
Traditionnellement
creux en raison de la période estivale, le troisième
trimestre 2001 de Yahoo semble surtout avoir souffert
d'une reprise chaotique au cours du mois de septembre.
Malgré toute une série de records d'audience
provoquée par les événements américains
(210 millions de visiteurs uniques en septembre, 80
millions de membres actifs et 1,25 milliard de pages
vues par jour), le portail accuse le coup face au marché
publicitaire. Une situation qui oblige la société
californienne à revoir à la baisse ses
prévisions pour l'exercice 2001. Désormais,
Yahoo table sur un chiffre d'affaires annuel compris
entre 699 et 708 millions de dollars contre les 720
millions attendus. Sur ces revenus, 20% devraient être
directement issus des services payants.
Face
à ce sérieux coup de frein sur le chiffre
d'affaires, Terry Semel, la patron de Yahoo, a indiqué
"qu'une réorganisation des activités,
entraînant la suppression d'un certain nombre
de postes" serait dévoilée le 15
novembre prochain. Ce programme de réduction
des coûts devrait notamment permettre à
la société de se recentrer sur les services
à forte valeur ajoutée (premium, portails
d'entreprise, services professionnels...). Chez Yahoo
France, l'annonce de Terry Semel ne semble pas avoir
créé un émoi particulier. "Les
activités européennes ne sont pas concernées
par ces mesures", explique-t-on dans la branche
française du portail.
En
marge de ces annonces, Jeff Mallet, le directeur général
de Yahoo, a tenu à réagir sur les commentaires
d'Henry Blodget, l'analyste vedette de Merrill Lynch,
qui indique, dans une note publiée mercredi,
que la portail américain a perdu un peu de terrain
sur l'audience face à ces deux principaux concurrents
que sont MSN et AOL. En réaction, Jeff Mallett
estime que la mesure d'audience sur Internet souffre
d'un "manque de cohérence" et que cette
situation devient de plus en plus critique pour les
annonceurs. Selon lui, en se basant sur les "techniques
de mesure de certains concurrents", au lieu des
210 millions de visiteurs uniques comptabilisés
en septembre, "Yahoo aurait annoncé 389
millions". D'habitude ancrée dans le politiquement
correct, l'équipe dirigeante du portail américain
semble désormais être sous tension.
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